Troistorrents et Hélios ambitieux et prêts à en découdre à l'heure de la reprise
Les trois coups de la saison de basket seront donnés ce week-end. La première journée de SB League féminine propose directement un derby valaisan entre le Portes du Soleil BBC Troistorrents et Hélios Basket samedi. La coach vétrozaine et l'assistante chorgue se livrent avant ce premier rendez-vous.

Cela faisait cinq mois et demi, presque six, qu’ils attendaient ça. Battus respectivement par Elfic Fribourg et Winterthour en demi-finales des playoffs ce printemps, le Portes du Soleil BBC Troistorrents et Hélios Basket reprennent le chemin du championnat ce week-end. «Il y a de l’excitation. On est très enthousiastes à l’idée de débuter un nouveau championnat», souffle Katia Clément, fraîchement retraitée des parquets et désormais assistante de José Gonzalez Dantas à la tête du club chablaisien.
Le derby: assurance d'avoir du public
Hasard du calendrier, la première journée de SB League Women mettra tout de suite aux prises les deux formations valaisannes ce samedi en début d’après-midi du côté du Reposieux. «On se concentre sur ce premier match en pensant avant tout à nous, à notre jeu mais c’est évidemment sympa de débuter par un derby», relève la coach vétrozaine Simona Soda. «C’est chaud de débuter direct par cette affiche», s’exclame de son côté Katia Clément. «Mais c’est aussi l’assurance d’avoir du public. Après une année de huis clos, on sait qu’il y aura du monde dans la salle et c’est quelque chose de motivant.»
Pour Simona Soda, arrivée il y a un an à la tête d’Hélios Basket, le derby de ce samedi sera donc le premier disputé devant autre chose que des tribunes vides. «Si la présence du public changera quelque chose? Posez moi la question à la fin du match», sourit la Croate. «Ce sera en effet une première pour moi dans ces conditions. Je n’ai pas encore l’expérience des derbys devant du monde en tant que coach.»
«Entendre crier, voir des sourires et se rendre compte que l’on a un certain impact sur les supporters, ça fait vraiment plaisir»Katia Clément, coach-assistante du Portes du Soleil BBC Troistorrents
Si toutes deux attendent le début du championnat pour savoir si le public répondra bien présent («L’obligation de présenter un pass sanitaire peut refroidir certains», relève la coach d’Hélios), tant Katia Clément que Simona Soda ont pu se rendre compte lors des matches de préparation que l’attente était bien présente. «On a joué un match amical à Aigle et il y avait entre 150 et 200 personnes en tribunes. Entendre crier, voir des sourires et se rendre compte que l’on a un certain impact sur ces gens, ça fait vraiment plaisir», apprécie l’assistante chorgue.
Victoire d’Hélios en préparation
Cette rencontre de préparation dont elle parle avait opposé, justement, les deux équipes valaisannes il y a moins de deux semaines. Résultat: une courte victoire 58 à 55 des joueuses de la Salle de Bresse. «Ce match nous a montré que l’on devait continuer à bosser sur certains points», témoigne leur coach. «On est conscientes que l’on en a encore sous le pied par rapport à ce que l’on avait montré ce jour-là. On doit s’améliorer aussi bien offensivement que défensivement.» Des propos qui trouvent un écho similaire du côté chablaisien. «Ces deux dernières semaines, on a bien travaillé sur ce qui n’avait pas fonctionné et je crois que ce duel sera plus agréable à regarder dans la mesure où ce ne sera plus de la préparation.»
«On a privilégié le recrutement de joueuses suisses en n’engageant que deux étrangères et il faut maintenant être patients pour construire ce que l’on veut.»Simona Soda, coach d'Hélios Basket
Si les rencontres «pour beurre» vont désormais céder leur place aux matches à enjeu, tant Simona Soda que Katia Clément s’accordent pour dire que des automatismes restent à trouver au sein de leur équipe. «Je dirais que l’on est prêtes à 70%», affirme la seconde nommée. Du temps, il en faudra aussi à Hélios Basket pour être le plus compétitif possible. «Le profil des joueuses est un peu différent par rapport à l’an dernier même si l’on ne va pas révolutionner notre style de jeu. On a privilégié le recrutement de joueuses suisses en n’engageant que deux étrangères (ndlr: Maryna Ivaschenka et Melis Uçar) et il faut maintenant être patients pour construire ce que l’on veut.» Ce choix de miser essentiellement sur des renforts nationaux est-il un pari pris par le club vétrozain? «Honnêtement, je ne regarde que la joueuse. Qu’elle soit suissesse ou non ne change rien», répond Simona Soda. «Si tu es bonne, tu es bonne, point. Ce n’est pas le passeport qui est sur le terrain. Ce qui compte c’est que la joueuse soit performante.»
Plus d’équilibre à Troistorrents
Du côté du Portes du Soleil BBC Troistorrents, Katia Clément se dit satisfaite du recrutement effectué. «Demander si l’on est plus fortes aujourd’hui qu’il y a un an est une question piège», rigole-t-elle. «Je dirais que l’équipe est plus équilibrée. Avec des forces qui viennent aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur. On a plus de possibilités de faire des rotations.» À titre personnel, le défi de la jeune retraitée sera de bien assimiler son passage du statut de joueuse à celui de coach-assistante. «Bon, j’étais déjà utilisée comme relais sur le terrain l’an dernier. Ce qui change, c’est je «mange» désormais plus de pression et que j’ai une autre position par rapport aux filles. Mais je suis bien plus âgée qu’elles. J’étais déjà «maman Katia» sur le parquet, je le serai désormais en tant qu’assistante.»
«Elles vont se battre, elles vont mettre beaucoup d’intensité et il faudra être prêtes à leur répondre»Simona Soda, coach d'Hélios Basket
Simona Soda et Katia Clément fréquentent les salles suisses depuis de nombreuses années. Chacune connaît ainsi très bien les forces de l’adversaire. «Leur atout, c’est le jeu rapide que met en place Simona», affirme la Chorgue. «Elles sont très fortes en contre-attaque, elles ont de bonne shooteuse, elles ont vraiment des qualités un peu partout. Maintenant, si on arrive à les stopper dans les actions de rupture, elles auront de la peine dans le jeu placé.» De son côté, la coach vétrozaine se méfie de l’état d’esprit des Chablaisiennes: «Elles vont se battre, elles vont mettre beaucoup d’intensité et il faudra être prêtes à leur répondre. Si on veut l’emporter, il faudra donner encore plus qu’elles.» Et s’il fallait dégager un favori de ce premier duel? «Impossible à dire, ce sera du 50-50», conclut tout sourire Katia Clément.
Portes du Soleil BBC Troistorrents-Hélios Basket, le derby en ouverture de saison de Ligue A féminine, c’est ce samedi dès 13h30 au Reposieux. Quatre heures plus tard, le BBC Monthey-Chablais lancera lui sa saison au même endroit face aux Lions de Genève.
La saison qui s’ouvre ce samedi s’accompagne d’ambitions tant du côté de Troistorrents que d’Hélios. «L’objectif, c’est d’aller le plus loin possible. On peut clairement viser le top 4», affirme Katia Clément. «Je vous mentirais en disant que l’on n’est pas ambitieuses. Mais on doit aussi reste humbles. Il n’y a pas de miracle, il faut travailler. Le sport récompense toujours le travail mais on a les moyens de faire des choses intéressantes cette saison», déclare de son côté Simona Soda. L’an dernier, les deux formations valaisannes s’étaient arrêtées en demi-finales des play-offs, Hélios Basket s’offrant aussi une demi-finale de la Coupe de Suisse et une finale de la Coupe de la Ligue. Mais le basket féminin helvétique avait surtout été marqué par l’outrageante domination d’Elfic Fribourg. «Une équipe qui reste au-dessus», avoue Katia Clément. «Elles jouent la Coupe d’Europe et ont d’autres moyens. Mais en sport, tout est possible. Elfic est battable mais pour y parvenir, il faut être irréprochable.» Un avis partagé par Simona Soda: «Nous sommes toutes compétitrices et on va tout faire pour battre Elfic cette saison. Mais ce n’est pas une obsession. On se concentre avant tout sur nous. Pour nous rapprocher d’une telle équipe, on doit progresser collectivement et individuellement.»
