Maeva Sarrasin: une leader naturelle pour le FC Sion féminin
Le FC Sion féminin dispute ce samedi son deuxième match de la saison à domicile. Néo-promues en Ligue Nationale B, les Sédunoises accueillent Oerlikon/Polizei à Tourbillon. Avant cette partie, rencontre avec l’expérimentée Maeva Sarrasin, arrivée cet été en Valais en provenance de Servette.

Maeva Sarrasin commence par s’excuser pour son léger retard à l’heure d’arriver au bord de l’un des terrains annexes de Tourbillon. «J’étais coincée dans les bouchons entre Genève et le Valais», explique-t-elle. Genève, où l’attaquante de 34 ans réside et travaille à 100% lorsqu’elle n’est pas sur un terrain.
«Quand on est passionnée de foot, c’est difficile de raccrocher les crampons. Je n’ai donc pas hésité à rejoindre le FC Sion.»Maeva Sarrasin
La Martigneraine d’origine ne le cache d’ailleurs pas: si ses racines sont valaisannes, son cœur est lui genevois. «C’est là-bas que je suis née.» C’est là-bas, aussi, qu’elle a accompli la majeure partie de sa carrière et qu’elle pensait y mettre un terme au printemps dernier, après avoir conduit le Servette Chênois Féminin au titre de champion et à sa première participation à la Champions League. «C’est ce qui était prévu, c’est vrai, avant que Valérie (ndlr: Gillioz, son ex-coéquipière aujourd’hui assistante de David Vernaz) ne m’approche pour me demander si j’étais motivée à la rejoindre ici. Quand on est passionnée de foot, c’est difficile de raccrocher les crampons donc je n’ai pas hésité longtemps. J’ai rapidement accepté car c’est aussi important pour l’ensemble du foot romand d’avoir une équipe en deuxième division.»
La réticence puis la fierté de son père
En rejoignant le club sédunois, Maeva Sarrasin suit les traces de son père Claude qui avait évolué au FC Sion durant les années 80. «C’est une fierté pour lui de me voir porter ce maillot. Il était très content que j’accepte ce dernier petit challenge.» Pourtant, le paternel n’a pas toujours été favorable à ce que sa fille enfile les crampons. «Depuis toute petite, le foot est ma passion. J’y jouais à l’école avec les garçons mais papa était réticent car pour lui, c’était avant tout un sport masculin.»
En LNB à 14 ans
Tombée très tôt dans la marmite, Maeva Sarrasin a donc dû attendre ses douze ans avant de rejoindre sa première équipe. «C’était à Terre Sainte», raconte-t-elle. «À l’époque, on s’entraînait mais on ne jouait pas de match.» Ce qui ne l’a pas empêché d’être repérée par les observateurs de Chênois avec qui elle a découvert la LNB à…14 ans seulement. «J’ai eu la chance d’hériter de certaines gênes de mon père et à l’époque, il y avait moins de filles qui pratiquaient le football. C’est ce qui m’a permis de très vite jouer à ce niveau-là.»
«Le titre et la participation à la Champions League avec Servette sont des souvenirs qui resteront gravés à vie.»Maeva Sarrasin
La Ligue Nationale A, Maeva Sarrasin l’a découvre à 19 ans en s’engageant avec le néo-promu Yverdon à l’été 2006. «J’y ai gagné deux Coupes de Suisse (ndlr: 2010 et 2011) avant de revenir à Chênois en 2014 et de vivre la naissance du Servette Chênois Féminin trois ans plus tard.» Cette fusion entre les deux clubs genevois permet à Maeva Sarrasin de vivre les plus belles années de sa carrière en participant donc à la Ligue des Champions avant de devenir la première formation romande sacrée championne de Suisse depuis…le FC Sion 44 ans plus tôt. «Des souvenirs qui resteront gravés à vie. Un sentiment de fierté renforcé par le fait que j’étais la capitaine de cette équipe. On était des anciennes joueuses, on se connaissait toutes pour avoir joué ensemble à l’époque de Chênois donc se retrouver comme ça, pour boucler la boucle, c’était inespéré.»
Internationale à plusieurs reprises
Les bonnes performances réalisées tout au long de sa carrière dans ses différents clubs lui ont en outre permis de défendre à plusieurs reprises les couleurs de l’équipe nationale. «Représenter son pays, c’est le rêve de chaque joueuse. J’ai eu la chance de faire un Euro M19, une Coupe du Monde des M20 et de jouer avec l’équipe A (ndlr: 13 sélections). Avoir pu porter ce maillot et chanter l’hymne est une autre grande fierté que je retire de mon parcours.»
«Je crois être une leader naturelle. C’est quelque chose d’inné, je n’ai pas besoin d’avoir un brassard ou quoique ce soit.»Maeva Sarrasin
À l’heure de renforcer le contingent du FC Sion féminin, composé majoritairement de jeunes joueuses déjà là l’an dernier un cran plus bas, Maeva Sarrasin sait qu’au vu de son expérience, elle a un rôle d’exemple à jouer. «Je ne ressens aucune pression particulière car je crois être une leader naturelle. Pour l’instant, j’apprends à connaître mes coéquipières et une fois que tout le monde sera à l’aise, je prendrais vraiment ce rôle à cœur. Mais encore une fois, c’est quelque chose d’inné, je n’ai pas besoin d’avoir un brassard ou quoique ce soit. Il y a déjà une capitaine qui joue très bien son rôle. Après, avec mon âge et mon parcours, je crois avoir des choses à apporter à ces filles.»
Le maintien avant de regarder plus haut
Des filles qui, comme elle à l’époque, rêvent forcément de tutoyer le haut niveau un jour. «Vous savez, atteindre la LNA, cela prend du temps. Cela a aussi été le cas à Genève. L’avantage de mes coéquipières, c’est justement leur jeunesse. Elles ont toutes une belle marge de progression. Si elles peuvent être entourées par davantage de joueuses expérimentées ou étrangères, il y a moyen de faire de grandes choses ici au FC Sion.» Mais avant d’éventuellement regarder plus haut, Maeva Sarrasin répète l’objectif principal de cette saison. «Le maintien. Il faut y aller petit à petit. Parmi les filles, aucune n’a déjà joué à ce niveau-là. Il faut qu’elles se rendent comptent de leur potentiel mais, surtout, du travail qu’il faut accomplir pour atteindre les sommets.»
Actuellement 8ème de LNB avec quatre points en autant de rencontres, le FC Sion féminin accueille ce samedi à 18h30 un autre néo-promu: Oerlikon/Polizei. Une rencontre à l'occasion de laquelle les Sédunoises délaisseront l'Ancien-Stand où elles disputent habituellement leurs matches à domicile. Et pour cause: pour la première fois en dix ans, elles auront l'honneur d'évoluer en championnat sur la pelouse du Stade de Tourbillon. L'entrée pour assister à cette partie coûtera 5 francs et l'obligation de présenter un pass sanitaire ne sera pas en vigueur.
