Valérie Gillioz: «Je n’aurais pas pu rêver mieux pour finir ma carrière.»
Fin en apothéose pour Valérie Gillioz. Avant de raccrocher les crampons et de rejoindre le staff du FC Sion féminin, la Valaisanne a remporté le titre de championne de Suisse avec le Servette Chênois Féminin mercredi.

Cela faisait depuis 1977 que la Suisse romande attendait de voir l’une de ses équipes féminines remporter le titre national. Ce mercredi, le Servette Chênois féminin a mis fin à 44 ans d’attente en succédant au FC Sion d’une certaine Madeleine Boll, sacré à l’époque. Milieu de terrain de l’effectif grenat, la Valaisanne Valérie Gillioz savoure: «C’était un objectif aussi bien collectif qu’individuel donc l’avoir réalisé est une grande fierté.»
Privées de titre par la pandémie l’an dernier
Une grande fierté et une belle revanche sur le destin. Il y a un an, les Servettiennes s’étaient vues souffler le titre de championnes qui leur semblait pourtant pratiquement promis par l’interruption du championnat en raison de la pandémie. «Bon, il ne faut pas oublier qu’au moment où la saison s’est arrêtée, on n’avait qu’un point d’avance sur Zurich. Tout pouvait encore arriver», nuance la numéro 25 genevoise. «Malgré tout, c’est vrai que cela a été difficile à accepter. Il a fallu se relever de cette déception mais je crois qu’on a réussi à le faire assez rapidement. Tout le monde était très motivé à repartir et à gagner cette année. Surtout que l’on est plusieurs «anciennes» dans ce groupe. On voulait donc absolument remporter ce titre avant d’être vraiment au bout…»
Une volonté qui s’est vite ressentie sur le terrain où rien ne semblait en mesure de stopper les Servettiennes sur la voie du tout premier titre de leur histoire. «On a vraiment une très belle équipe avec peu de défauts. Il y a une grande complémentarité entre nous toutes. On travaille beaucoup. Chacune d’entre nous est investie dans ce projet», relève Valérie Gillioz. «Sur et hors du terrain, tout va bien donc forcément que quand c’est comme ça, les résultats ne peuvent qu’être au rendez-vous.»
«Jouer un jour la Ligue des Champions était un autre objectif. Je suis fière d’y être parvenue avec Servette.»Valérie Gillioz
En regardant cette saison 2020/2021 du Servette Chênois Féminin dans le rétroviseur, hormis cette domination sur le championnat de Super League, on peut y voir le seul point noir de l’exercice: une élimination en quarts de finale de la Coupe. Mais on y voit aussi, et surtout, cette participation à la Ligue des Champions avec une élimination en seizièmes de finale face à l’Atlético Madrid. «Jouer un jour cette compétition était un autre objectif pour moi. J’y suis parvenu avec Servette et, encore une fois, j’en retire une grande fierté. La Coupe de Suisse est en revanche le seul bémol de notre saison mais à l’heure de tirer un bilan, on ne garde évidemment que les bonnes choses.»
Un vrai «happy ending»
Un titre de championne de Suisse et une participation à la plus prestigieuse des compétitions, difficile d’imaginer meilleur baisser de rideau pour Valérie Gillioz qui a décidé de mettre un terme à une carrière qui l’a notamment vu évoluer durant 14 saisons au plus haut niveau: «Je n’aurais pas pu rêver mieux pour finir ma carrière. Terminer sur un titre, jouer la Ligue des Champions, c’est juste incroyable.» La Valaisanne avoue qu’elle aurait eu de la peine à croire à un tel «happy ending» il y a encore deux ans, au moment de retrouver l’élite avec Servette après un passage par la 1ère ligue du côté du FC Sion: «Je savais qu’il y avait un très beau projet à Genève. J’y suis aussi allée pour ça mais avant de signer là-bas, effectivement que je n’aurais jamais imaginé fêter un titre.»
À l’heure de raccrocher les crampons et de dresser un bilan de son parcours de joueuse, le terme «fierté» revient dans la bouche de la Sédunoise. «La fierté d’avoir pu jouer si longtemps au plus haut niveau, d’avoir remporté des trophées avec une Coupe à Yverdon et ce titre à Servette. Celle aussi d’avoir défendu les couleurs de l’équipe de Suisse. J’ai fait une très belle carrière et je n’ai aucun regret d’arrêter maintenant.»
«Mon principal souhait est de développer le football féminin en Valais.»Valérie Gillioz
Si Valérie Gillioz ne foulera donc plus les pelouses, elle ne quittera pas pour autant le monde du football à l’avenir. La future retraitée intégrera le staff du FC Sion féminin. «Je voulais absolument rester active dans le milieu et lorsque David Vernaz a su que j’allais arrêter à Genève, il m’a tout de suite proposé de le rejoindre», témoigne-t-elle. «J’aurai plusieurs rôles à assumer au FC Sion. Mon principal souhait est de développer le football féminin en Valais et en ce sens, je pense que mon expérience à Genève ne peut qu’être bénéfique.»
Justement, que manque-t-il au Valais pour avoir, lui aussi, une équipe compétitive au niveau féminin? «Une structure qui permette le développement du football d’élite, dès les catégories juniors. Genève a eu la chance de pouvoir recruter pour mener à bien ce très gros projet. Cela doit être un vrai modèle à suivre.» Et pour y parvenir, Valérie Gillioz en est convaincue, un travail doit être mené à large échelle: «La volonté ne doit pas être seulement celle du FC Sion, elle doit être commune à tout le Canton. Encore une fois, à Genève, tout le monde œuvre pour le bien du football féminin. Tous les clubs doivent se rassembler pour développer des structures solides pour les filles ici.»
Avant de s’engager dans ce nouveau rôle et de participer au développement du ballon rond en Valais, il reste deux matches à Valérie Gillioz pour faire ses adieux au haut niveau et savourer ce titre de championne de suisse. Servette Chênois Féminin doit encore se déplacer sur la pelouse de GC puis recevoir le FC Bâle.
