Les skieurs se mettent au golf (3/3): Loïc Meillard

Suite et fin de notre série consacrée aux slalomeurs valaisans, présents vendredi dernier sur le Haut-Plateau à l’occasion du Sport Talents Charity Day sur le parcours de golf de Crans-Montana. Après Luca Aerni et Daniel Yule, au tour de Loïc Meillard de dresser un bilan de l’hiver écoulé et de parler de ses perspectives d’avenir. Interview.

Loïc Meillard, on vous découvre aujourd’hui en tenue de golf. Ce sport, qu’est-ce qu’il représente pour vous?

C’est l’une des nombreuses disciplines que je pratique durant mon temps libre. J’ai commencé il y a quelques années et j’y joue plus régulièrement depuis l’an dernier. D’ailleurs, je dois vous avouer que cela m’aide pour le ski. Cela m’apprend à me contrôler, à rester tranquille et ne pas toujours être à 120%.

Le but de cette journée est de récolter des fonds pour la jeunesse. C’était d’autant plus important pour vous d’être de la partie?

Bien sûr. Surtout que cette journée est organisée par notre préparateur physique Patrick Flaction avec qui on a une bonne relation donc c’était important d’être ici et de rendre en quelque sorte au sport ce qu’il nous a donné.

Avec Patrick Flaction dans le rôle de l’organisateur, vous aviez vraiment le choix de venir?

Oui oui, on a toujours le choix (rires)! Ce n’était de loin pas une obligation mais ça fait plaisir d’être là et je pense qu’on va bien s’amuser…

On va aussi parler de ski évidemment. Votre programme en ce moment, c’est déjà la préparation pour la saison prochaine?

Exactement. Je suis dans ma 4ème semaine d’entraînement physique donc j’aurai bientôt droit à une semaine de pause. Mais pour l’instant, tout se passe bien. On est sur le bon chemin donc espérons que cela continue comme ça, sans blessures et problèmes physiques.

Dans cette période de préparation physique, on imagine votre impatience de retrouver la neige…

C’est sûr, même s’il faudra encore attendre un peu jusqu’à la mi-juillet. Mais ça se rapproche à vitesse grand V puisqu’au final, il ne me reste «plus que» trois semaines d’entraînements physiques avant de renfiler les skis.

«Vous savez, ça fait vraiment du bien de ne pas aller sur les réseaux sociaux, de ne pas savoir tout ce qui se passe…»Loïc Meillard

Avant d’entamer cette préparation, vous avez quand même eu quelques jours de repos?

Oui, j’ai pris un bon mois sans faire de plans. J’ai quand même fait beaucoup de sport pour moi-même, je suis parti en vacances et je me suis coupé un peu du reste du monde. Vous savez, ça fait vraiment du bien de ne pas aller sur les réseaux sociaux, de ne pas savoir tout ce qui se passe… Et une fois revenu à l’entraînement physique, j’étais vraiment très motivé.

Très motivé, ce d’autant que vous sortez certainement de la plus belle saison de votre carrière, non?

C’est en tout cas l’une des plus belles oui. J’ai été régulier du début à la fin en faisant de bons résultats. Maintenant, il me reste beaucoup de choses à améliorer, à réussir dans ma carrière. Je peux faire encore mieux que cette année donc je vais continuer à travailler pour y parvenir.

Ce sera votre objectif l’an prochain, faire mieux que cette 4ème place au général de la Coupe du Monde?

C’est clair. Chaque année, le but est de s’améliorer par rapport à la précédente. Cette saison, j’ai été 4ème un peu partout donc à l’avenir, il faudra être plus souvent sur le podium.

«Les Jeux feront partie de mes gros objectifs. J’y penserai à partir de janvier et j’essaierai d’arriver là-bas en étant encore en forme pour avoir un maximum de possibilités de faire des médailles.»Loïc Meillard

Les Jeux de Pekin, ce sera l’échéance à ne pas manquer?

Ils feront en tout cas partie de mes gros objectifs. Comme les Mondiaux, c’est un événement spécial. Après, ça reste une course d’un jour. Personnellement, j’en ai une trentaine dans la saison donc je les prendrai les unes après les autres. D’abord Sölden, puis les suivantes et, enfin, les Jeux. On y pensera vraiment à partir de janvier. J’essaierai d’arriver là-bas en étant encore en forme pour avoir un maximum de possibilités de faire des médailles.

Vous avez parlé de régularité en évoquant la saison écoulée. Comment est-ce que vous expliquez que vous ayez été si régulier ces derniers mois?

Disons que je pense que c’est le travail de plusieurs années qui paie aujourd’hui. Tout ce que l’on a mis en place ces dernières saisons, que cela soit au niveau physique ou sur les skis, se ressent. Après, on sait aussi à quel point des petits détails peuvent influencer la performance et l’été dernier, je pense avoir su combler les petites lacunes qui me manquaient. Au final, cette régularité s’explique par l’expérience emmagasinée ces dernières années.

Vous avez été l’un des principaux acteurs de la formidable saison de l’équipe de Suisse de ski. On peut aujourd’hui le dire: vous êtes la nation numéro 1 du cirque blanc…

Disons que cela fait deux ans que l’on est devant donc c’est positif. Maintenant, il ne faut pas trop se reposer sur nos lauriers et croire que les Autrichiens ou d’autres nations ne nous repasseront jamais devant. Mais en tout cas, cela montre que le travail qui est fait chez nous porte ses fruits. On est sur la bonne voie, on est un bon groupe de jeunes avec des athlètes qui pointent le bout de leur nez dans chaque discipline. Ce n’est en tout cas que du bonheur, aussi bien pour nous, que pour les entraîneurs ou les fans donc j’espère que cela continuera ces prochaines années.

Vous évoquez les fans qui n’étaient pas là durant cette saison qui, on l’a dit, a été très belle pour vous. C’était quelque chose de difficile à accepter?

Disons que cela change beaucoup de choses. Même si notre sport reste le même et que l’on a toujours tous envie de battre les autres et d’être le plus rapide, en dehors de la piste, c’est plus compliqué. On aurait tous envie de partager nos émotions avec nos fans et cela n’a malheureusement pas été possible. Espérons que la situation s’améliore l’an prochain.