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Dimitri Cavaré: «J’aurais préféré que l’on me dise que j’étais pas bon»

La pandémie, une blessure puis une mise à l'écart de la première équipe: les débuts de Dimitri Cavaré au FC Sion ont été pour le moins compliqués. Aujourd'hui de retour dans le groupe pro, le Guadeloupéen revient sur sa longue traversée du désert.

Christophe Moreillon
Christophe Moreillon, Rédaction Rhône FM
30 avr. 2021, 08:05
Dimitri Cavaré
Dimitri Cavaré ©Keystone

Il était arrivé en Valais en février 2020, quelques heures à peine avant la clôture du mercato hivernal. Quelques jours plus tard seulement, le championnat était interrompu par l’émergence du coronavirus, retardant les débuts en Super League de Dimitri Cavaré. Trois bons mois plus tard, la reprise post-covid de l’exercice lui permettait de signer ses premières apparitions sous le maillot «rouge et blanc». Deux entrées en cours de match avant une première titularisation du côté du Parc Saint-Jacques de Bâle où une blessure le forçait à quitter ses coéquipiers dès la 50ème minute. Fin de saison prématurée pour le Guadeloupéen qui, mis à l’écart du groupe professionnel, aura ensuite dû attendre 10 mois avant de refouler une pelouse de première division. Une longue traversée du désert avant un retour en lumière il y a une dizaine de jours. Interview.

Dimitri Cavaré, depuis le temps, on vous avait presque oublié. Comment vivez-vous ce retour aux affaires?

C’est un grand soulagement. Cela faisait un très long moment que je l’attendais donc je suis heureux de pouvoir à nouveau montrer ce que je sais faire.

Une saison interrompue plusieurs mois par la pandémie l’an dernier puis une blessure qui vous a éloigné des terrains de longues semaines. On ne peut pas dire que votre aventure en Valais ait débuté de la meilleure des manières…

C’est clair. C’est compliqué de commencer ainsi dans un nouveau club. Le coronavirus a été quelque chose de délicat à vivre pour tout le monde mais pour moi, le plus dur a été ce qui s’est passé à Bâle avec cette blessure qui met fin à ma saison. Heureusement, c’est maintenant du passé.

«Après ma mise à l’écart, le dialogue a été coupé et je n’ai pas forcément compris les raisons de ce choix.»Dimitri Cavaré

C’est du passé mais tout ne s’est pas tout de suite arrangé pour vous. Au début du présent exercice, vous êtes mis à l’écart de la première équipe par Fabio Grosso…

Encore un épisode très compliqué pour moi. Ce qui m’a fait le plus de mal, c’est que tout n’était pas clair. Le dialogue a été coupé et je n’ai pas forcément compris les raisons de ce choix. J’étais prêt à accepter une vraie discussion et j’aurais préféré que l’on me dise «tu n’es pas bon» que de me laisser comme ça, sans explications…

Vous n’avez jamais échangé avec Fabio Grosso?

Au début oui. Il m’a dit que j’allais aller jouer avec les M21 mais que je continuerai à m’entraîner avec les pros. Au final, je n'ai jamais quitté la réserve jusqu’à la semaine dernière.

Vous avez regretté à un moment donné d’avoir signé au FC Sion?

Pour être franc, oui, il y a un moment où j’ai douté. Je n’étais vraiment pas bien. Vous savez, j’ai 26 ans et ce n’était donc pas facile de n’être entouré que de jeunes de 18 ans ou presque.

Surtout que vous avez encore été privé de compétition durant près de six mois en raison de l’interruption du championnat de Promotion League…

Un coup dur de plus là aussi. Être avec les M21 et se contenter de matches amicaux, c’était très compliqué…

«Avec les M21, je n’ai pas été un exemple.»Dimitri Cavaré

Votre rôle dans cette équipe très jeune, c’était celui de grand frère, d’exemple peut-être?

Je ne dirais pas celui d’exemple car je ne l’ai pas forcément été au vu de ma situation qui était compliquée à tous les niveaux. J’accepte donc plus volontiers le statut de grand frère.

Ce passage par la case M21, il vous a quand même apporté quelque chose?

Oui, beaucoup d’humilité. J’ai eu la chance de connaître plusieurs clubs dans ma carrière et là je me retrouvais avec des jeunes qui n’ont vu que le FC Sion dans leur vie. J’étais donc obligé de rester à leur niveau et de ne pas me prendre pour celui que je ne suis pas.

Quelle relation est-ce que vous aviez avec Alexandre Quennoz, l’entraîneur des M21 ?

Une bonne relation, surtout à la fin. Mais attention, si cela n’a pas toujours été facile, cela venait de moi car, une fois encore, je n’étais pas forcément bien dans ma tête.

«Je pense pouvoir être ce petit grain de sel qui fait la différence.»Dimitri Cavaré

Réintégrer un groupe professionnel qui est dernier de Super League, cela doit être assez difficile, non?

C’est difficile et motivant à la fois. Je me dis que si je suis là c’est que je mérite de revenir dans cette équipe et que le coach ou mes coéquipiers sont convaincus que je peux aider ce club. Je pense pouvoir être ce petit grain de sel qui fait la différence.    

Qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur l’état d’esprit du groupe que vous avez retrouvé?

Je crois qu’il est très bon. J’ai suivi tous les matches de cette saison en étant assez critique, notamment du fait que j’étais relégué en M21, mais depuis quelques matches, je pense que l’on est plutôt bien.

Depuis votre retour avec la première équipe, vous avez enchaîné deux titularisations. Retrouver le rythme dix mois après vos seules apparitions à ce niveau de jeu, c’était facile?

Pas vraiment. Il faut dire qu’avec les M21, je jouais dans l’axe de la défense et là, j’ai retrouvé mon poste de prédilection qu’est celui d’arrière droit. Cela a aussi été difficile physiquement car je venais d’enchaîner trois matches avec la réserve. Mais voilà, c’est mon boulot et je suis content de pouvoir à nouveau le faire.

Et dimanche dernier, vous marquez face à YB. Une sorte de revanche après ces mois de galère?

Oui, bien sûr mais comme je l’ai dit, je suis là pour aider l’équipe et au final, on a perdu. Ce but ne sert donc finalement pas à grand-chose…

Il reste cinq matches à jouer cette saison. Cinq finales pour votre équipe…

Exactement. Jusqu’au bout du dernier match, on aura besoin de tout le monde. Il faut que chacun se mette en «mode soldat».

«On n’a plus le temps de pointer un tel ou un tel du doigt.»Dimitri Cavaré

Cette attitude de guerrier, c’est pourtant ce qui fait défaut à certains joueurs de l’équipe à en croire les propos de Kevin Fickentscher ou Guillaume Hoarau récemment…

Vous savez, dans un groupe, chacun à son propre avis. Là, tout ce que je sais, c’est que l’on n’a plus le temps de pointer un tel ou un tel du doigt. On doit tous regarder dans la même direction, tirer dans le même sens pour assurer notre survie dans ce championnat.

À commencer par dimanche, dans le derby face à Lausanne. À quel match doit-on s’attendre?

À une partie intense. Au vu de notre situation et de l’enjeu de cette fin de saison, on se doit de livrer un gros match. Pas seulement dimanche mais lors de chacune des rencontres qui nous attendent.

Malgré la défaite, est-ce que vous retenez quelque chose du match de dimanche dernier face à YB?

Oui, la 2ème mi-temps qui a été très bonne de notre part. La 1ère est à oublier mais la réaction que l’on a montré au retour des vestiaires est encourageante. Il faudra repartir avec cet état d’esprit face à Lausanne.

À l’heure d’entamer ce sprint final de la saison, vous êtes confiant quant à l’avenir du FC Sion en Super League?

Oui. Tant que, mathématiquement, rien n’est joué, on se doit de rester positif.

CM
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