Violences domestiques : la loi révisée entre en vigueur le 1er novembre en Valais
Le Conseil d’État valaisan met en œuvre la révision de la loi sur les violences domestiques dès le 1er novembre. Les nouvelles dispositions confèrent davantage de moyens à la police et reconnaissent les enfants comme victimes à part entière. Objectif : mieux prévenir, protéger et accompagner.

Adoptée par le Grand Conseil en novembre 2024, la révision de la loi cantonale sur les violences domestiques (LVD) entre en application avec son ordonnance d’exécution. Selon le Canton, ces modifications visent à briser l’isolement des personnes concernées et à renforcer la coordination entre les acteurs du terrain — police, justice et structures d’aide.
La principale nouveauté permet à la Police cantonale de prononcer une interdiction de contact ou de périmètre, en complément d’une expulsion immédiate. Les personnes auteures de violences devront désormais suivre trois entretiens socio-thérapeutiques obligatoires, contre un seul jusqu’ici. Ces entretiens, pris en charge par l’État, ont pour but de réduire le risque de récidive.
Les enfants désormais reconnus comme victimes
Autre évolution majeure : les enfants sont désormais considérés comme victimes à part entière, même lorsqu’ils ne sont pas directement visés par les violences. Cette reconnaissance s’accompagne d’un renforcement des échanges d’informations entre services afin de détecter plus rapidement les situations à risque.
À partir du 1er mai 2026, les consultations spécialisées pourront aussi contacter de manière proactive les personnes concernées après une intervention de police, pour leur proposer un suivi. Cette mesure doit permettre d’agir plus tôt et d’offrir un accompagnement continu.
Un phénomène en hausse
En 2024, la police a enregistré 21 127 infractions liées à la violence domestique en Suisse, soit une hausse de 6 % par rapport à l’année précédente. En Valais, 1 060 infractions ont été recensées, en augmentation de 17 %. La Police cantonale indique être intervenue à 457 reprises, soit plus d’une fois par jour.
Le renforcement de la LVD s’accompagne d’un budget supplémentaire de 110 000 francs par an et d’un accroissement de quatre équivalents plein-temps dans les centres LAVI. Selon le Canton, ces moyens visent à consolider une approche intégrée de la lutte contre les violences domestiques, entre prévention, protection et suivi socio-thérapeutique.
