Valais : pour un durcissement de la politique migratoire
Le Grand Conseil valaisan a accepté jeudi un postulat déposé par plusieurs partis de droite demandant l'interdiction pour les requérants d'asile de retirer de l'argent liquide. Le gouvernement est, lui, beaucoup plus circonspect.

Le législatif a abordé la question du remplacement de l'argent liquide pour les demandeurs d'asile par des moyens de paiement non liquides, afin de s'assurer que l'argent versé aux requérants reste en Suisse. La démarche veut aussi permettre au Valais de se conformer aux dispositions fédérales sur l'asile, qui exige que l'aide matérielle soit inférieure aux normes de l'aide sociale ordinaire.
La motion commune du PLR et des deux sections du Centre, transformée sur demande du Conseil d'Etat en postulat, a été soutenue par 75 députés contre 41 (1 abstention).
Les réalités du terrain
Pour le gouvernement cantonal, l'Office de l’asile (OASI) devrait gérer deux systèmes différents, à savoir: les cartes de paiement pour les personnes du domaine de l’asile et les virements sur les comptes bancaires pour les réfugiés.
De plus, estime le Conseil d'Etat, "certaines dépenses, comme certains frais scolaires (participation des parents), doivent obligatoirement être versées en espèces." Enfin, "les ressources requises pour instaurer et gérer le système ne doivent pas être sous-estimées, sous peine d’empiéter sur les missions essentielles de l’asile, à savoir: la gestion, l’encadrement et l’insertion socio-professionnelle des personnes."
Oppositions venues de Berne
Toutes les enseignes n’acceptent pas les paiements par carte,en particulier pour les petits montants et les moyens pour contourner les contraintes liées aux cartes de paiement existent déjà. En résumé, "les inconvénients d’un tel système surpassent largement ses avantages", conclut le gouvernement.
Le Conseil fédéral et le secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) se sont déjà opposés à l’instauration d’un système de cartes de paiement. Le Conseil national a toutefois approuvé il y a une année un postulat demandant au gouvernement d'étudier comment aider les cantons pour introduire de telles cartes.