Une élue veut interdire en Valais la vente de boissons énergisantes aux moins de 16 ans
Les boissons énergisantes pourraient être interdites à la vente aux jeunes de moins de 16 ans en Valais. Une députée-suppléante va déposer la semaine prochaine une proposition en ce sens au Grand Conseil.

Le Valais franchira-t-il le pas d'interdire la vente de boissons énergisantes aux jeunes de moins de 16 ans ? La question arrivera sur la table des députés dans quelques mois. La centriste Laurence Rausis déposera la semaine prochaine au Grand Conseil une motion pour interdire aux commerces valaisans la vente de ces boissons, de type Red Bull ou Monster, aux jeunes. La décision est radicale, mais nécessaire estime la députée-suppléante. "On est à la limite entre la liberté individuelle et la santé publique. Mais, on ne peut pas parler de liberté individuelle pour les enfants", justifie Laurence Rausis.
Le texte n'interdit pas la consommation de ces boissons énergisantes, mais leur vente dans les commerces. "Les parents peuvent en acheter s'ils sont d'accord que leurs enfants en consomment. Par contre, on demande que l’État interdise la vente aux enfants", distingue-t-elle.
Des effets néfastes sur la santé
Laurence Rausis a imaginé son texte après avoir constaté un matin dans un commerce de son village d'Orsières plusieurs élèves d'une dizaine d'années acheter des boissons énergisantes avant de se rendre à l'école. "Comment se concentrer en classe après avoir ingurgité un cocktail de caféine et de sucre ?", se questionne-t-elle.
Laurence Rausis cite une récente étude qui estime à 40% la part des enfants qui consomme des boissons énergisantes. La députée-suppléante s'inquiète des effets à long terme de ces boissons sur le système cardiovasculaire et nerveux des enfants, sur leur santé dentaire, sur les risques de surpoids ou d'obésité ou encore leur impact sur le sommeil. "Ces boissons ont un impact sur les performances scolaires des enfants", met en garde l'élue.
L'emballage de ces boissons contient pourtant un avertissement "déconseillé aux enfants". Mais, la prévention ne suffit pas, estime Laurence Rausis. "C'est de la cosmétique", s'étrangle-t-elle. "Ces boissons bénéficient d'un marketing très agressif", ajoute-t-elle. "On ne peut pas demander à un enfant de dix ans d'estimer si un produit est bon ou pas pour sa santé", précise la centriste. "Les politiques doivent agir en amont et proposer un cadre de vie sain", appuie-t-elle.
En Valais, un commerce interdit déjà les boissons énergisantes aux jeunes de moins de 16 ans. En octobre dernier, un petit magasin d'alimentation de Chamoson, avait créé la sensation en interdisant ces produits à la vente aux jeunes. Une démarche que salue Laurence Rausis. "C'est très courageux de la part du commerce de Chamoson parce qu'en interdisant ces produits, le gérant se prive de recettes", reconnaît-elle.
La motion est co-signée par plusieurs élus de partis différents. Déposé la semaine prochaine, le texte sera débattu dans les prochains mois au Grand Conseil.
