Un savoir-faire ancestral à l'honneur ce week-end dans une quinzaine de fours banals valaisans
Le pain noir traditionnel à l'honneur ce week-end en Valais. Pour la première fois, une fête née dans la vallée d'Aoste franchit les Alpes. Une quinzaine de fours banals du canton y participent.

De Chandolin à St-Nicolas et des Marécottes à Visperteminen : 15 fours banals de tout le canton ouvrent leurs portes simultanément ce week-end. Ils participent à la première édition en Valais du festival "Lo Pan Ner", ce qui signifie le pain noir en franco-provençal.
Cette fête est dédiée à une tradition, celle des fours communautaires et du savoir-faire lié à la cuisson au feu de bois des pains fabriqués essentiellement à base de farine de seigle. La manifestation a vu le jour il y a dix ans dans le val d'Aoste. Depuis, elle a essaimé ailleurs dans les Alpes : en Lombardie, dans le Piémont, les Grisons ou en Haute-Savoie.
En Valais, ce sont les fours banals d'Erschmatt et de Vollèges - associés au centre régional d'études des populations alpines et à l'association du pain de seigle AOP – qui ont décidé de se lancer dans l'aventure cette année.
Une part de l'identité valaisanne
"Nous voulions donner une visibilité à un patrimoine qui est potentiellement en danger s'il n'y a pas de transmission entre les générations", explique Roland Moulin, le président du four banal de Vollèges.
Son interview :
Ce n'est d'ailleurs pas étonnant si les initiatives pour préserver ce patrimoine viennent de régions comme le Val d'Aoste ou l'Entremont. Il s'agit en effet de zones où la tradition reste encore très vivace, explique Roland Moulin.
Une tradition vivante en Entremont
Sur les 78 fours communaux qui existent toujours dans le canton, 20 se trouvent en effet en Entremont. Et dix d'entre eux sont sur la seule commune de Val de Bagnes.
"Historiquement, Vollèges était le grenier à grains de la région. C'est pour cette raison qu'il y avait, à une époque, jusqu'à cinq fours à pain dans le village", raconte Roland Moulin.
La fête « Lo Pan Ner » débute samedi. Dans une quinzaine de fours banals en Valais, des équipes se réunissent pour cuire le pain dans le respect de la tradition. Elles se rendront le lendemain, dimanche, à Erschmatt, au-dessus de Loèche, pour une journée de festivités qui culmineront avec le couronnement du meilleur pain de seigle cuit de manière traditionnelle.
