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Un escort français face au tribunal pour un trafic de cocaïne et des menaces violentes

Un ressortissant français de 41 ans a comparu au Tribunal de Sierre pour six chefs d’accusation, dont trafic de drogue, menaces et détention d’armes. La procureure requiert quatre ans et demi de prison ferme et dix ans d’expulsion. Le jugement sera rendu demain en fin d’après-midi.

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ACROSS-51723
Antoine Crognaletti, Rédaction Rhône FM
27 oct. 2025, 18:30
/ Màj. le 28 oct. 2025 à 05:35
En 2020, la production de cocaïne a atteint un nouveau record avec 1982 tonnes, selon un rapport de l'ONU (image symbolique)
Selon la procureure générale adjointe, le prévenu a écoulé environ 1,7 kilo de cocaïne sur dix mois, dont 1,26 kilo de produit pur, pour un bénéfice estimé à 55'317 francs ©KEYSTONE/MARTIN RUETSCHI

Dans le cadre d’un procès en première instance tenu à huis clos partiel, l’homme, détenteur d’un permis C et domicilié à Sierre, devait répondre de six chefs d’accusation : infraction grave et contravention à la loi sur les stupéfiants, lésions corporelles simples qualifiées, menaces qualifiées, abus de confiance et violation de la loi sur les armes. Le Ministère public requiert quatre ans et demi de prison ferme et dix ans d’expulsion du territoire helvétique.

Un parcours atypique

Ancien serveur, le prévenu a ensuite dirigé une entreprise et un stand de tir. En 2021, après avoir rencontré sa compagne, il s’est inscrit comme escort dans les cantons de Vaud et du Valais. Connu de la justice française, son casier judiciaire suisse mentionne deux condamnations prononcées en 2021 : la première pour violation des règles de la circulation routière, conduite en état d’ébriété qualifiée et conduite sans permis de circulation ni plaques de contrôle, la seconde pour diffamation, calomnie, menaces, injure et insoumission à une décision de l’autorité.

Arrêté en septembre 2023, il est soupçonné d’avoir trafiqué des stupéfiants dans la région de Sierre. Lors de son incarcération à la prison des Îles, à Sion, il a par ailleurs écopé d’une sanction disciplinaire de trois jours d’arrêt pour avoir insulté et menacé le personnel de surveillance.

"Je suis prêt à faire cinq à huit ans de prison, mais une expulsion, non" l'accusé

Un prévenu bavard et nerveux

Escorté par deux agents de police, l’accusé a gardé les chevilles entravées pendant toute la procédure. Le président du Tribunal a ouvert l’audience en l’interrogeant sur différents points du dossier. Agacé de devoir, selon ses mots, "encore une fois tout répéter", l’homme s’est montré paradoxalement très bavard. Il a reconnu avoir acheté et revendu de la drogue, mais conteste les violences et menaces reprochées à son encontre. Il a toutefois admis avoir envoyé, le 12 juin 2023, un message menaçant dans lequel il disait ceci : "Je te jure sur mes morts, ta fille, à partir d'aujourd'hui, je vais envoyer des mecs à ton école et te faire brûler toi et elle... Je vais mettre dix milles balles à des Roumains pour qu'ils brûlent ta fille devant toi... Je vais prendre ta fille, je vais l'égorger". Des propos qu’il a ensuite demandé à "remettre dans leur contexte". Il a reconnu ensuite une forme de démesure, tout en se présentant comme un "pro-féministe".

À l’évocation d’une possible expulsion du territoire, l’homme, les yeux mouillés, a déclaré : "Je suis prêt à faire cinq à huit ans de prison, mais une expulsion, non."

Le réquisitoire du Ministère Public

La procureure générale adjointe, Catherine Seppey, a articulé son réquisitoire en trois volets. Le premier, consacré aux stupéfiants : selon elle, le prévenu a écoulé environ 1,7 kilo de cocaïne sur dix mois, dont 1,26 kilo de produit pur, pour un bénéfice estimé à 55'317 francs. Une quinzaine de consommateurs réguliers, principalement dans la région de Sierre, ce qui ferait de lui, selon la procureure, le chef de son propre trafic.

Le deuxième volet portait sur la détention illégale d’armes à feu. Et le troisième sur les violences présumées contre son ex-compagne. La magistrate a dénoncé des explications "burlesques" et un comportement "dramatique" en audience, citant son absence totale de scrupules.

Elle a requis quatre ans et demi de prison ferme et dix ans d’expulsion du territoire helvétique.

La défense évoque une addiction et une déchéance sociale

L’avocat de la défense, Guillaume Grand, a dépeint la déchéance sociale dans laquelle beigne son client. À l'évocation du contexte familial du prévenu, ce dernier a brièvement coupé son défenseur, lequel lui a rétorqué : "Laissez-moi faire mon travail." L’avocat a contesté la durée du trafic, qu’il estime plus courte, six à sept mois au maximum et a souligné la collaboration constante de son client durant la procédure. Il a insisté sur la consommation personnelle de son client, environ 200 grammes, le présentant avant tout comme un toxicomane. Maître Grand a également jugé la peine requise totalement exagérée.

En conclusion, son client plaide coupable pour les lésions corporelles simples qualifiées, pour la violation grave de la loi fédérales sur les stupéfiants, pour la contravention à la loi fédérale sur les stupéfiants et pour la violation de la loi sur les armes. Il plaide non coupable pour les menaces qualifiées l’abus de confiance. 

Le jugement sera rendu demain au Tribunal de Sierre.

AC
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