Sierre : les charges obligatoires cantonales plombent le budget 2026
La Ville de Sierre prévoit un budget déficitaire pour 2026. En cause : des charges obligatoires liées au canton qui s'alourdissent année après année. La Municipalité appelle les élus cantonaux à mesurer l'impact de ces contraintes sur les finances communales.

La Ville de Sierre présente un budget déficitaire pour 2026. La Cité du Soleil a dévoilé ce mercredi sa copie à la presse. Elle prévoit une perte de 4,7 millions de francs pour son prochain exercice comptable.
Le déficit est notamment dû aux charges obligatoires cantonales qui s'alourdissent année après année et qui limitent considérablement la capacité financière des communes, alerte le président sierrois Pierre Berthod. En dix ans, les charges liées à la santé et le social ont augmenté de 44%, celles en lien avec les salaires des enseignants de 79% et la participation aux routes cantonales de 95%. "Les communes n'ont malheureusement pas de capacité d'agir à ce niveau-là", regrette Pierre Berthod. "Avant de distribuer la soupe, il faut remplir la marmite. Et notre travail est d'abord de remplir la marmite et après de distribuer la soupe", illustre l'édile centriste.
Pierre Berthod plaide pour redéfinir ces charges obligatoires pour les communes. "Nos élus cantonaux doivent mesurer l'impact grandissant de ces contraintes sur les finances communales", souligne l'élu.
Un autre poste plombe aussi l'équilibre financier à Sierre : les résultats issus des aménagements de production. Ses diverses participations à des installations hydroélectriques lui rapporteront 2,47 millions de francs de moins, par rapport au budget 2025.
L'impact des crues du Rhône sur le budget 2026
La Municipalité mise sur une légère augmentation des recettes fiscales pour les personnes physiques : +2,7 millions de francs. "On a une hausse démographique à Sierre et une amélioration du profil des contribuables", se réjouit Pierre Berthod. "Les recettes fiscales des personnes physiques sont le socle de base des finances d'une commune", ajoute-t-il.
Les prédictions pour les personnes morales sont par contre en baisse de 200'000 francs, certaines entreprises ayant été impactées par les crues du Rhône en 2024 et devraient moins contribuer fiscalement. Le tissu économique sierrois est par ailleurs composé de petites et moyennes entreprises qui participent peu aux recettes fiscales de la ville. Pierre Berthod met également en avant les soubresauts de l'économie mondiale. "De nombreuses entreprises sont dans la retenue en matière d'investissements", avoue-t-il. Pour les grandes industries exportatrices sierroises, les taxes douanières américaines peuvent avoir leur effet.
Des investissements importants à venir
Les investissements nets sont prévus à hauteur de 18 millions de francs l'an prochain à Sierre. Parmi les projets à réaliser : des travaux à l'école de Borzuat, la poursuite du réaménagement du centre-ville, le développement de la mobilité douce, diverses routes et l'entretien du réseau d'eau potable.
La marge d'autofinancement s'élève à 9 millions de francs, dans la moyenne de ces derniers exercices. "Comme tous les présidents de commune, je vous dirai que plus la marge d'autofinancement est élevée, mieux, je me porterai", assure Pierre Berthod. "Pour la Ville de Sierre, il faudrait qu'elle soit supérieure de quelques millions", chiffre le centriste.
Également présenté, le plan quadriennal prévoit des investissements nets de 90,7 millions d'ici 2030. Une période qui comprendra la participation financière de la Ville de Sierre à la patinoire Valais Arena.
Le budget 2026 passe désormais en main du Conseil général qui sera appelé à se prononcer sur son adoption le 17 décembre 2025 lors de sa séance plénière.
