Se rendre sur les glaciers avec des glaciologues pour mieux comprendre les changements du paysage
Des associations proposent des visites sur des glaciers, accompagnées de professionnels. Le but: comprendre la modification du paysage. Il s'agit d'une certaine forme de tourisme, mais qui se veut plus éducative que commerciale. Explications.
Comment le tourisme sur les glaciers va-t-il évoluer, s’ils continuent à fondre ? C’est Emmanuel Salim, chercheur associé sur le site de Sion de l'Institut de géographie et durabilité, qui pose cette question, dans une récente étude. Sa conclusion : le tourisme sur les glaciers ne va pas disparaître avec eux, mais il s’adapte à leur évolution.
Comme la masse de glace diminue et devient moins impressionnante, les acteurs touristiques locaux pourraient se tourner davantage vers des excursions scientifiques, pour que le public constate le changement. Car il peut y avoir un marché, glisse Emmanuel Salim. "Il s'agirait de se détourner du glacier et de ses aspects matériels pour aller vers un tourisme plus immatériel, tourné vers des aspects plus éducatifs", détaille le chercheur.
Une façon de prêter attention au changement du paysage
Cela pourrait devenir un business. Mais pour l’instant, ce sont surtout des acteurs de protection de la nature, qui se sont lancées. C’est le cas, par exemple, du Parc naturel Régional Vallée du Trient. Son prochain week-end aura lieu dans moins de deux semaines, il s'agira de la troisième excursion de ce type.
Le prix ? 250 francs pour deux jours, logement et nourriture comprise. "Ces excursions sont en partie subventionnées, explique Adrien Favre, chef de projet biodiversité et paysage. Car notre but est vraiment d’informer et de sensibiliser au changement du climat." D'après lui, si on peut bien parler de tourisme, il s'agit avant tout d'un tourisme éducatif. Cet aspect prend donc largement le pas sur le commerce. "Ce n'est pas la finalité d'un Parc régional", assure-t-il.
Et pour preuve : ce sont surtout des gens du coin qui participent à ces visites. "En particulier ceux de Trient ; on dit qu'ils ont un peu de glacier dans le coeur", sourit-il. Ils désirent donc constater - et mieux comprendre - l'évolution de la masse de glace située juste au-dessus de chez eux.
Précisons que dans les Alpes, les glaciers sont un emblème. Les acteurs locaux y sont donc attachés, et ils risquent moins de les exploiter, selon Emmanuel Salim.