Pour la première fois, le GMO sous commandement valaisan
Fondé il y a un quart de siècle, le Groupement latin de sécurité publique et de Maintien de l'Ordre (GMO) est une unité intercantonale qui permet la mutualisation des moyens et intervient lors d'événements majeurs. Il a été placé sous commandement valaisan depuis le 1er janvier 2025.
Les rênes du GMO ont été confiées au lieutenant-colonel Yves-Antoine Mayoraz, chef de la gendarmerie de la Police cantonale valaisanne. Le GMO est une force d'intervention constituée de grenadiers et spécialistes issus des corps de police de Suisse romande et du Tessin. Son premier engagement remonte à 2001, au Forum économique de Davos.
Depuis, lorsqu'un canton membre du concordat en fait la demande, le GMO est régulièrement mobilisé pour des manifestations d'envergure mais aussi, par exemple, lors de matches de football à haut risque. Jusqu'à quatre escadrons peuvent être mobilisés, c'est-à-dire près de 400 hommes.
En raison de l'indisponibilité croissante des places d'armes en Suisse, la formation des membres du Groupement latin de Maintien de l'Ordre a été transférée en France, dès 2018, sur un site de 140 hectares à St-Astier, en Dordogne, une infrastructure unique en Europe occupée par le Centre national d’entraînement des forces de la gendarmerie, CNEFG.
Là-bas, les aspirants et les cadres peuvent s'entraîner dans des conditions très réalistes, dans des villages Potemkine. Une partie des aspirants jouent les fauteurs de trouble, les autres devant rétablir l'ordre. Le tout sous l'œil du capitaine Ludovic Moix, chef d'Etat-major du GMO.
La formation de base 2025 s'est achevée à la fin août, après 10 jours de haute intensité. Elle a réuni 414 personnes, un record. Le déplacement, 750 kilomètres depuis Sion, constitue à lui seul un véritable exercice logistique puisqu'il a mobilisé cette année 75 véhicules emportant 15 tonnes de matériel.
Gros avantage du GMO : tous les grenadiers et spécialistes suivent la même formation, appliquent la même doctrine et disposent du même équipement et du même armement, qu'ils soient jurassiens, genevois ou valaisans.
A la veille du départ, le 27 août, Français et Suisses ont procédé à la levée des couleurs et échangé leurs hymnes nationaux respectifs.
En principe, cette convention de collaboration avec la gendarmerie française va se poursuivre, sauf si des motifs impérieux propre à l'Hexagone devaient primer. En principe, le GMO restera sous commandement valaisan ces quatre prochaines années.