Phobie scolaire : bilan positif pour le projet-pilote du canton

La phobie scolaire est au cœur des préoccupations du canton. On parle ici d’une angoisse massive de l’élève, à la simple idée d’aller à l’école.

Bons résultats

Pour assurer la prise en charge des jeunes de 11 à 16 ans, le canton a ouvert l’an dernier un Centre médico-pédago-thérapeutique à Martigny. Durant l’année scolaire écoulée, sur les 120 concernés, 25 élèves sont passé par ce centre. Et selon Guy Dayer, chef de l’Office de l’enseignement spécialisé, les résultats sont très positifs : sur ces 25 élèves, 13 ont pu retrouver le chemin de l’école. La mesure semble donc répondre à un besoin.

«Le climat général actuel est très anxiogène et une partie des jeunes en souffre.» Guy Dayer, chef de l'Office de l'enseignement spécialisé

«Les chiffres sont en augmentation. On constate effectivement un climat très anxiogène, avec des difficultés assez importantes pour une partie de la jeunesse de comprendre ce monde, qui est tout de même très étrange depuis trois ou quatre ans. Une partie de cette génération en souffre», constate Guy Dayer.

Les filles plus touchées

Et Guy Dayer le rappelle : la phobie scolaire peut toucher des jeunes de toutes nationalités, de tous milieux socio-culturels et de n’importe quel type de famille. «C'est vraiment quelque chose qui peut arriver à n'importe qui, même à de très bons élèves. C'est aussi une particularité : ce ne sont pas forcément les élèves qui ont du retard scolaire qu'on retrouve dans ce centre. Nous avions aussi constaté une surreprésentation de filles cette année.», précise Guy Dayer.

«La phobie scolaire peut vraiment toucher n'importe qui, même de très bons élèves.» Guy Dayer, chef de l'Office de l'enseignement spécialisé

«Il faut vraiment qu'on puisse essayer d'anticiper ce risque de décrochage scolaire, en collaboration avec les directions d'école. La seule règle dont on est certain par rapport à la phobie scolaire, c'est que plus on prend la question de manière préventive, plus le retour à l'école sera facilité.»

«Plus on s'occupe de cette question tôt, plus le retour à l'école sera facilité.» Guy Dayer, chef de l'Office de l'enseignement spécialisé

«Si on laisse un absentéisme se prolonger, le retour à l'école, ou dans un dispositif de formation, sera extrêmement complexe pour le jeune et sa famille. Et derrière tout cela, il ne faut pas oublier qu'il y a de grandes souffrances», conclut Guy Dayer.

1 million de francs

Le financement de ce projet-pilote est assuré par le canton, via le l’institut Don Bosco Ste-Agnès et le Kinderdorf à Loèche. Le montant investit est de 1 million de francs pour les deux parties linguistiques du canton. «Sur un calcul à court terme, cela peut sembler beaucoup. Mais il serait intéressant de voir combien coûte un jeune qui ne peut pas entrer en formation, et qui ensuite seraient à la charge de la société, voire des assurances sociales sur tout ou une partie de sa vie.

«Un million peut sembler beaucoup : mais combien coûte un jeune qui ne peut pas entrer en formation?» Guy Dayer, chef de l'Office de l'enseignement spécialisé

«Avec ce projet-pilote, nous voulons permettre à ces jeunes de sortir de l'absentéisme. Qu'ils aient toutes les chance de pouvoir effectuer une formation, pour vivre ensuite de manière autonome.»

 Le projet a été conduit pour deux ans. Il prendra fin en juin 2024. Si les résultats sont bons, la mesure sera établie.