Ouverture de la chasse en Valais : chez les Derivaz, elle se vit en famille depuis trois générations
En Valais, la saison de chasse s’ouvre ce lundi. Parmi les 2500 détenteurs de permis que comptera le Valais, certains perpétuent une véritable tradition familiale. À Martigny-Croix, les Derivaz partent ensemble sur les traces du gibier depuis trois générations.

Chaque mois de septembre, c’est le même rituel : les chasseurs valaisans reprennent le chemin des alpages. Le service cantonal a fixé cette année les quotas à 1100 chevreuils, 1900 chamois et 1650 cerfs. Mais derrière les chiffres, la chasse reste aussi une affaire de passion et de transmission.
Trois générations sur les pas du gibier
À Martigny-Croix, la famille Derivaz cumule 82 ans d’expérience. Jérôme en est à sa cinquantième saison, son fils James à sa vingt-neuvième, et le plus jeune, Lilian, a décroché son permis il y a trois ans." Moi, j’ai commencé avec mes frangins", se souvient Jérôme "On était tout le temps en montagne, on n’avait pas d’autre sport. C’est peut-être ce qui a donné aussi la passion de la chasse."
Pour son petit-fils Lilian, l’entrée dans ce monde s’est faite naturellement : "J'ai baigné dedans depuis tout petit. On ne compte plus les repas où le sujet venait sur la table. Et dès que j’ai eu mon permis, j’ai hérité de tout le matériel. C’est une chance que très peu de jeunes chasseurs ont. Ça m’a permis de prendre mon envol, tout en étant avec ma famille."
Un lien familial renforcé
Pour les Derivaz, la chasse est ainsi devenue davantage qu’un tableau de tir. C’est un ciment qui rapproche les générations." Même quand on a 50 ans, on reste toujours le fils de son père. Alors ça arrive qu’on prenne une engueulade. Mais chez nous, ça finit toujours par un rire ", raconte James en souriant.
Lilian confirme l’importance de ces moments partagés :" Ça maintient les liens familiaux, c’est sûr. Nos relations seraient différentes sans ça. Entre mon grand-père et moi, ça a renforcé nos liens. "
Entre passion et responsabilité
La chasse est aussi un terrain d’apprentissage et d’émotions fortes. James se souvient encore du premier tir de son fils : " Et aussi des yeux du grand-père quand Lilian a tiré son premier chamois. C’était un grand moment."
Mais la transmission s’accompagne aussi de vigilance : " C’est le souci de tous les pères. Que ce soit la chasse ou autre chose, on espère toujours que le jeune rentre entier à la maison ", confie Jérôme.
Des rituels partagés
Au-delà de la traque, les Derivaz apprécient tout ce qui entoure la chasse : les bivouacs, la convivialité et même la boucherie du gibier. "C’est presque un rituel. Le plus ancien donne des conseils, le plus jeune essaie, et celui du milieu râle un peu pour que ça aille plus vite ", décrit James en riant.