Les Tables du Rhône sauvent plus d’une tonne de nourriture par jour en Valais
Connaissez-vous l’ampleur du gaspillage alimentaire dans notre canton ? En cette journée mondiale consacrée à la lutte contre ce fléau, zoom sur un acteur local phare : les Tables du Rhône. L’association bat des records et sauve désormais plus d’une tonne de denrées par jour de la poubelle.

Chaque jour, en Valais, plus d’une tonne de nourriture encore consommable est sauvée de la benne. En ce 29 septembre, journée internationale de lutte contre le gaspillage alimentaire, focus sur une association devenue incontournable : les Tables du Rhône.
Une logistique cantonale
Créée en 2006 à Monthey, l’association sillonne désormais tout le canton, quotidiennement, pour récupérer les denrées encore consommables, mais invendables, et les redistribuer à l’aide sociale. En 2024, les Tables du Rhône ont franchi un record avec plus de 500 tonnes récoltées, soit l’équivalent de 16 800 repas par semaine.
Derrière cette logistique impressionnante se cachent plus de 250 bénévoles, épaulés par une petite équipe salariée. Ensemble, ils parcourent plus de 100 000 kilomètres par an, de Monthey à Sion en passant par toute la plaine, pour remplir les caisses de fruits, légumes, pain ou produits frais destinés aux bénéficiaires.
Une réalité en hausse
Ces chiffres records témoignent certes d’un engagement croissant, mais ils révèlent surtout une précarité toujours plus marquée. " On ne peut pas se satisfaire de ces chiffres. Ils signifient qu’il y a de plus en plus de personnes précarisées ", souligne Bernard Premand, président des Tables du Rhône.
Pour autant, le responsable observe aussi un changement de mentalités. Les grands distributeurs privilégient désormais davantage le don de leurs surplus aux associations plutôt que de les jeter ou de les transformer en biogaz. " Il y a une réelle prise de conscience. Ce n’était pas le cas il y a vingt ans ", relève-t-il.
Un combat aussi politique
La lutte contre le gaspillage alimentaire figure aussi à l’agenda politique. En Suisse, le Conseil fédéral s’est engagé à réduire de moitié les pertes d’ici 2030, par rapport à 2017. Et au niveau européen, une loi adoptée début septembre vise une réduction de 30% d’ici à la même échéance.
Des mesures qui encouragent l’action quotidienne des Tables du Rhône. Mais l’association rappelle que son objectif premier reste d’aider les plus fragiles. " Dans un monde utopique, on pourrait se dire qu’un jour l’association disparaîtrait, cela signifierait qu’il n’y aurait plus de gaspillage ni de précarité. Ce n’est pas demain la veille, mais nous le ferions volontiers ", conclut Bernard Premand.