Les premiers mois de Michel Darbellay à l'Union suisse des paysans: bilan et perspectives
Michel Darbellay a rejoint la direction de l’Union suisse des paysans en novembre dernier. Si le Valaisan est conscient des efforts que l’agriculture doit encore fournir, et des défis qui l'attendent, il rappelle que le consommateur a son rôle à jouer.

Avec les deux initiatives anti-pesticides, nettement rejetées en votation, l’enjeu était de taille pour l’agriculture suisse ces derniers mois.
Une expérience passionnante
Cette campagne tendue a vite confronté le Valaisan aux réalités auxquelles doit faire face le secteur de l'agriculture. Il est aujourd’hui soulagé du soutien de la population. «C'était une expérience presque passionnante, puisque cela a permis à l'agriculture de s'expliquer, d'expliquer ses méthodes de production», reconnaît Michel Darbellay. «Là on a pu montrer à la population que l'agriculture a accompli d'énormes efforts, et qu'elle est prête aussi à poursuivre dans cette voix-là.»
Pour Michel Darbellay, cette votation a montré que le fossé ville-campagne, qui était tellement craint, n'est pas aussi profond que ce que certains pensent. «On peut dire aujourd'hui que finalement la population des villes a confiance en son agricutlure.»
Les dossiers en cours
Maintenir ce lien avec le consommateur et la confiance de la population reste primordial pour Michel Darbellay. Autres dossiers sur la table de l’Union suisse des paysans: améliorer la valeur sur les marchés, la situation des revenus des familles paysannes. «Et il y a le problème climatique pour lequel nous devons trouver des solutions, qui ne se feront pas du jour au lendemain bien évidemment. On a vu ces derniers jours avec les épisodes climatiques exceptionnels», souligne Michel Darbellay. «Et également d'autres soucis à gérer, avec notamment la présence des grands prédateurs. Nous devons absolument trouver des solutions à toutes ces thématiques, qui nous occupent au quotidien et qui touchent aux familles paysannes.» Enfin, Michel Darbellay rappelle que par ses actes d’achat en magasin, c’est finalement le consommateur qui façonne l’agriculture qu’il souhaite.
Entre le Jura et le Valais, son coeur balance
Entre le Valais et le Jura, son cœur balance : une façon pour Michel Darbellay de représenter la diversité de l’agriculture suisse. «Avec la partie de mon coeur jurassien, qui est plus axée grandes cultures et exploitations avec bétail. Et la partie valaisanne, où là se retrouve l'agriculture de montagne, avec tout ce qui est cultures spéciales, vignes, arboriculture et cultures maraîchères: c'est quelque chose qui me tient à coeur.»
Pour Michel Darbellay, si nous voulons avoir une agriculture diversifiée, il faut tenir compte de toutes ces productions. «Une agriculture diversifiée c'est extrêmement important, puisque c'est la garantie de choix pour le consommateur de produits indigènes de proximité, de qualité et durables.»
Prochain défi pour Michel Darbellay et l’Union suisse des paysans : l’initiative qui demande la suppression de l’élevage intensif dans notre pays.