Le vin suisse en quête de soutien. L’IVVS lance son offensive à Fully
Réunis mardi à Fully, élus fédéraux et vignerons ont symboliquement vendangé ensemble à l’invitation de l’Interprofession de la vigne et du vin suisse. Une opération médiatique inédite, destinée à rappeler l’urgence d’un soutien politique et économique à une branche en crise.

Sous un soleil de novembre, les sécateurs ont remplacé les micros. Philipp Mathias Bregy, président de l’Inteprofession de la Vigne et du Vin suisse (IVVS), et Damien Cottier, président de VignobleSuisse et conseiller national PLR, ont participé à une vendange tardive aux côtés de vignerons valaisans. L’image se voulait forte : des mains dans les grappes pour défendre un secteur sous tension.
La consommation de vin suisse diminue plus vite que celle des vins étrangers, alors que les coûts de production restent élevés. "Produire en Suisse avec des salaires suisses, cela a un prix", souligne Philipp Mathias Bregy. Face à cette pression, la faîtière nationale plaide pour une meilleure protection du marché et un appui accru à la promotion des vins helvétiques.
Soutien politique et levier économique
Damien Cottier appelle à une " panoplie de solutions " : aides à court terme pour compenser les accords de libre-échange, soutien à l’innovation et à l’exportation, et responsabilisation de la grande distribution. " Le vin suisse peut conquérir davantage de marchés à l’étranger, mais il doit d’abord retrouver sa place chez lui ", souligne-t-il.
Le message adressé aux consommateurs est clair : privilégier le vin local. Pour les représentants de la branche, sans consommation nationale, il n’y aura bientôt plus de vigne.
Les vignerons entre passion et incertitude
Sur le terrain, la réalité économique demeure fragile. " On doit sans cesse trouver des solutions pour rester à flot ", constate Samuel Luisier, coprésident de la Fédération valaisanne des vignerons. Il évoque la nécessité de crédits sans intérêt et d’un soutien à la restructuration des domaines.
Entre prévention sanitaire et défense du patrimoine viticole, les acteurs de la filière appellent à " replacer le curseur au milieu ". L’IVVS poursuit ses discussions avec le Conseil fédéral sur les contingents d’importation et les aides à la promotion. Une vendange symbolique donc, mais pensée comme le début d’une offensive durable pour le vin suisse.
