Le Valais indirectement touché par la situation au Népal
Les émeutes au Népal entraînent des répercussions jusqu’en Suisse, et particulièrement en Valais, où plus d’une quinzaine d’associations soutiennent des actions dans le pays. Nous avons fait le point avec "Bhavisya", qui développe plusieurs projets sociaux sur place.

Depuis le début de la semaine dernière, le Népal est secoué par une vague de contestation menée par la jeunesse contre la corruption et l’opulence des élites. Le mouvement a viré à l’émeute : bâtiments incendiés, armée déployée, couvre-feu imposé. L’irruption de la crise a immédiatement paralysé le travail sur le terrain. "Au début, ça a été un peu l’état de choc." Les projets ont été interrompus. "Tout le monde était terré chez lui, et de toute façon, ils n’avaient pas le choix puisqu’il y avait le couvre-feu." Une semaine plus tard, le bilan est lourd : 72 morts, près de 200 personnes hospitalisées et plus de 12'000 prisonniers évadés.
"Lundi, c’est-à-dire six jours après le début des émeutes, la situation s’est calmée, le couvre-feu a été levé depuis dimanche, mais elle reste très, très fragile." Simon Darioli, président de Bhavisya, reste en contact permanent avec ses collaborateurs sur place. Mais il l’affirme : "Le pouvoir réel, c’est l’armée qui l’a aujourd’hui. C’est elle qui contrôle la situation, et personne ne sait ce qu’il va se passer."
Une reprise sous haute tension
D’un point de vue politique, un nouveau gouvernement est en formation sous la direction de la Première ministre Sushila Karki. Des élections sont prévues pour mars 2026, mais l’avenir reste flou. Simon Darioli devait se rendre sur place début octobre. "Je me donne encore quelques jours pour décider si j’y vais ou si je n’y vais pas. Si je n’ai pas la possibilité de pouvoir organiser des réunions, ça ne sert à rien d’aller au Népal. De toute façon, il y aura quelqu’un dans la première quinzaine d’octobre.” Quant aux perspectives, elles restent incertaines : "J’espère qu’on pourra continuer avec ces projets dans la même ligne qu’aujourd’hui. Et puis, en Suisse, c’est de continuer à pouvoir sensibiliser les gens."
Une présence valaisanne active depuis 15 ans
Bhavisya est active depuis 2010 au Népal. L’association gère cinq projets : une formation professionnelle dans le domaine artisanal destinée aux jeunes, un centre de jour pour enfants en situation de handicap mental, un atelier protégé pour adultes en situation de handicap mental, un centre d’accueil pour jeunes filles sans soutien familial, ainsi qu’une filière de café équitable. "Sur l’ensemble des projets, il y a 24 ou 25 personnes qui sont engagées." Des équipes locales encadrées par des comités népalais issus de différentes sensibilités politiques : "Dans chacun de ces comités, il y a des représentants soit du parti du Congrès, soit du parti communiste, soit du parti maoïste."