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Le styliste valaisan Kevin Germanier entre au musée

C’est le premier Suisse depuis plus d’un demi-siècle à avoir intégré le cercle très fermé de la haute couture parisienne. A 33 ans, Kevin Germanier fait l’objet d’une première rétrospective en Suisse.

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Sandrine Rovere
Sandrine Rovere, Rédaction Rhône FM
05 nov. 2025, 17:42
/ Màj. le 05 nov. 2025 à 20:15
Une rétrospective est consacrée à Kevin Germanier au Mudac de Lausanne
Une rétrospective est consacrée à Kevin Germanier au Mudac de Lausanne © KEYSTONE / JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Le styliste valaisan Kevin Germanier est à l’honneur du Mudac - le musée de design et d’arts appliqués contemporains - de Lausanne, jusqu’au mois de mars. Pour cette carte blanche intitulée « Les Monstrueuses », le couturier a dû choisir, parmi ses 1200 créations, les pièces – vêtements, accessoires ou objets - les plus représentatives de son travail.

Il y a notamment la robe iconique, confectionnée à partir de des bandes de cassettes audio pour la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Paris 2024. Ou la tenue rendue célèbre par la série « Emily in Paris ». Mais le couturier dévoile aussi une petite part de son monde intime, avec des dessins d’enfant, des poupées longtemps cachées dans un tiroir ou des projets d’étudiant. 

Par ce biais, Kevin Germanier dit vouloir parler à un public plus large que celui qui s’intéresse habituellement à la mode. « Les Monstrueuses s'adressent autant aux enfants qu'aux personnes qui ne connaissent rien à la mode », assure le designer.

Un parcours fulgurant

Tout a été très vite pour Kevin Germanier. Diplômé en 2017 du Central Saint Martins College of Art and Design à Londres, il fonde sa propre marque l’année suivante. Depuis, il a habillé des stars comme Lady Gaga ou Beyoncé. Récemment, le couturier a enchaîné des collaborations avec les jeux olympiques de Paris et avec le concours Eurovision avant d’être choisi pour réaliser l’affiche du prochain Montreux Jazz Festival.   

« C’est facile de monter très vite et de descendre très vite. Le plus dur, c’est de garder le cap », reconnait Kevin Germanier qui se dit « hyper chanceux » d’en être où il est aujourd’hui. Il espère pouvoir continuer sur cette lancée à l’avenir. « J’aime à croire qu’on est assez sympathique et qu’on travaille dur, donc il y a une raison pour laquelle on a du travail ».

Allier tradition et enjeux environnementaux

Attaché à ses racines valaisannes, Kevin Germanier continue de travailler avec une petite trentaine de tricoteuses, installées à Granges, Crans-Montana ou Ollon. Ce mélange de traditions et d'innovations illustre sa philosophie : respecter le passé tout en réinventant les pratiques pour mieux répondre aux enjeux de demain.

Car le designer utilise essentiellement des matériaux recyclés ou de récupération. Et c’est cette matière qui fait le vêtement. « Si vous me donnez de la soie, forcément que ça va être beau, déjà par le matériau de base », explique-t-il. « L’idée, c’est aussi de montrer que plus on est contraint par la matière, plus on est créatif. C’est ça que j’aime dans mon travail ». 

Retrouvez ci-dessous l'interview de Kevin Germanier: 

SR
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