Le Plan d’études romand intègrera l’éducation numérique à l'école obligatoire
L'école prend le virage du numérique. Le Plan d'étude romand intègrera bientôt l’éducation numérique pour la scolarité obligatoire. Les cantons ont 3 à 5 ans pour le mettre en place dans les classes.
Le Plan d’études romand (PER) intègrera l'éducation numérique à l’école obligatoire dès la 1H.
Horizon 2023 pour le Valais
Cette réforme très attendue, et intensément débattue au cours des deux dernières années, a été adoptée le 18 mars par l’assemblée plénière de la Conférence intercantonale de l’instruction publique (CIIP) de la Suisse romande et du Tessin. Les cantons ont désormais 3 à 5 ans pour la mettre en œuvre. Selon Olivier Solioz, président de la Société pédagogique valaisanne, on vise l’horizon 2023 pour le Valais. La formation des enseignants est un enjeu décisif. «C'est encore un peu loin. Ceux qui sont le plus directement touchés sont cette centaine d'enseignants-formateurs, qui eux mettent les mains dans les réseaux pour se former. Ils ont déjà un petit aperçu de ce qui va arriver.»
De nombreuses interrogations
D'après Olivier Solioz, les enseignants ont des interrogations sur la charge de formation qui est attendue: des décisions que le canton doit encore prendre. «À quel niveau on introduit l'éducation numérique, en quelle année, et quelle sera la formation des enseignants nécessaire? Ce sont des choses encore à venir. Et, comme pour toute nouveauté, les enseignants-formateurs ont des questions, mais ils sont motivés» assure Olivier Solioz.
Apprendre le numérique aussi sans écrans
Le nouveau plan d’études précise ce qui peut être réalisé avec les élèves, selon leur âge, et en fonction des autres apprentissages. Et cela répond à un besoin selon Olivier Solioz: «Oui, cela répond à un besoin du terrain, un besoin de coller à la réalité, aux utilisations du numérique qui se sont développées avec la technologie dans la société, et qui doivent maintenant se développer à l'école.»
L'école devrait également proposer aux parents un cadre clair concernant la place des outils numériques dans les activités scolaires de leurs enfants, consciente qu'il est indispensable de ne pas exposer les enfants aux écrans de manière excessive. «Le numérique n'est pas une fin en soi, mais devrait permettre de renforcer les apprentissages en les diversifiant. Il s'agit d'assurer un usage responsable de ces nouveaux outils. L'objectif de réserver des espaces libres de toute sollicitation numérique restera d'actualité», souligne Olivier Solioz.
Le Valais dans la norme
Le Valais ne serait pas en retard en la matière. «Le canton a pris des décisions, mais on a toujours un niveau communal qui dépend de l'équipement. Et un niveau cantonal, par le Service de l'enseignement, qui fixe les objectifs d'étude qui doivent être abordés et atteints. Donc le Valais est dans l'ensemble des cantons romands à un niveau acceptable, voire même normal.»
Concernant le coût de ce changement. Aucun chiffre n’est articulé pour l’instant. Selon Olivier Solioz, les sommes nécessaires pour équiper les écoles et introduire l’éducation numérique devront encore être discutées entre le canton et les communes.
La Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP) est l’institution intercantonale de droit public, chargée d’assurer la coordination et de promouvoir la coopération en matière de politique éducative et culturelle en Suisse romande. Le Tessin y est associé.
La CIIP constitue la conférence régionale latine de la CDIP, sur la base du concordat intercantonal de 1970 sur la coordination scolaire.
Son assemblée plénière réunit les conseillers d’Etat des huit cantons membres, en charge des directions cantonales de l’instruction publique. Son secrétariat est établi à Neuchâtel et assume des fonctions d’état-major pour la conférence et pour ses divers organes.