Le Chablais accueille la première édition du Concours d’Armée 25
De jeudi à dimanche, 320 soldats participeront au Concours d’Armée 25. Héritier du Swiss Raid Commando, l’événement transforme le Chablais en terrain d’exercice pour tester les capacités réelles de l’armée suisse.

À l’Arsenal d’Aigle, où les derniers préparatifs s’enchaînent, le Lieutenant-colonel EMG Édouard Vifian rappelle la philosophie du nouveau concours : renforcer les capacités de défense en réunissant officiers, sous-officiers et soldats dans une même opération. L’événement reprend l’esprit du Swiss Raid Commando, notamment la mise en situation de jeunes cadres chargés de planifier un engagement militaire. Mais la version 2025 est strictement helvétique. L’objectif : offrir un terrain d’entraînement commun à toutes les grandes unités et identifier les lacunes à corriger.
Quatre jours d’efforts continus et d’immersion tactique
Le dispositif est conséquent : 80 patrouilles, 320 militaires et une succession de phases pensées comme une véritable opération. Jeudi, les soldats débuteront par une remise à niveau : instruction de base, maniement de l’arme, gestes médicaux, orientation. Vendredi, ils basculeront sur les postes techniques, répartis entre le Chablais vaudois et valaisan : conduite du feu, franchissement de cours d’eau, recherche d’objets en milieu aquatique, mais aussi exercices plus classiques de tir ou de réaction face à un incident. Dans la nuit de vendredi à samedi, chaque patrouille infiltrera une zone tactique avant d’être engagée dans une mission de sabotage ou d’embuscade sur la place de tir de l’Hongrin.
Toutes les spécialités sont représentées, fantassins, logisticiens, mécanisés ou forces aériennes, ce qui permet de confronter les militaires à des réalités variées. En amont, des programmes d’entraînement ont été fournis pour préparer les patrouilles à un effort continu : froid, dénivelé, endurance et résilience psychique. L’objectif est d’arriver prêt pour tenir quatre jours d’engagement quasi ininterrompu. Sur place, tout est conçu pour se rapprocher, selon Édouard Vifian, "le plus possible de la réalité".
Un outil d’évaluation pour toute l’armée suisse
Au-delà de la compétition, le Concours d’Armée 25 sert de laboratoire. Les troupes d’appui, dont le bataillon de carabiniers 14, seront mises à contribution pour la logistique, la gestion d’un camp et le soutien opérationnel. L’armée pourra ainsi observer si les fondamentaux sont maîtrisés de manière uniforme et "tirer les conséquences pour améliorer notre niveau d’instruction générale", précise Edouard Vifian.
La journée d’entraînement de jeudi joue un rôle clé : elle doit démontrer comment remettre un soldat à niveau en quelques heures seulement, y compris dans les domaines sanitaire, tactique et technique.
Un environnement taillé pour l’exercice
Le choix du Chablais tient autant à ses infrastructures qu’à la diversité de ses terrains : zones rurales, forêts, centres urbains. La région permet de confronter les patrouilles à des environnements variés et proches d’un engagement réaliste.
Les communes concernées ont été associées dès le début, via des séances d’information et des communications régulières. Côté nuisances, quelques vols d’hélicoptères et davantage de véhicules militaires sont attendus, sans aller au-delà de ce que les habitants connaissent déjà lors des cours de répétition.
Des défis logistiques et climatiques
Sécurité et météo constituent les principaux enjeux. "Le plus grand défi, c’est d’assurer la sécurité des participants", souligne le Lieutenant-colonel, qui anticipe un froid marqué et un défi sanitaire important. Un dispositif médical renforcé sera mobilisé tout au long de l’exercice. La logistique, elle, doit être capable de décentraliser du matériel sur un large secteur, tandis que les liaisons et la coordination entre unités seront testées en conditions réelles. Autant d’éléments que l’armée souhaite éprouver avant un éventuel engagement futur.




