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La manifestation propalestinienne du 1er novembre interdite à Sion

Sion refuse d’autoriser la manifestation propalestinienne prévue le 1er novembre, invoquant des raisons de sécurité. Les organisateurs dénoncent une atteinte aux libertés fondamentales et affirment que l’interdiction n’a fait que renforcer la mobilisation en leur faveur.

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Antoine Corgnaletti
Antoine Crognaletti
24 sept. 2025, 21:12
/ Màj. il y a 7 jours
Environ 300 personnes se sont rassemblées dimanche vers 15 heures à proximité de la gare CFF. Sur les banderoles, on pouvait lire "Free Palestine - No Zionist Congress".
Sion refuse d’autoriser la manifestation propalestinienne prévue le 1er novembre, invoquant des raisons de sécurité. (Image prétexte) ©KEYSTONE/GAETAN BALLY

Le 15 septembre, la lettre de la Municipalité est tombée. Les organisateurs de la marche pro-palestinienne du 1er novembre y apprennent le refus d’autorisation. C’est le Courrier qui le révélait dans son édition d’hier. La Ville justifie sa décision en rappelant les tensions survenues l’an dernier : "l’année dernière, une manifestation pro-israélienne suivie d’une contre-manifestation pro-palestinienne a nécessité l’intervention de la police cantonale. Au vu de ces débordements et de l’impossibilité pour la Police régionale des Villes du centre d’assurer la sécurité publique, le conseil municipal a décidé de ne plus autoriser de manifestations relatives à la situation au Proche-Orient."

Contactée, la Ville de Sion a par ailleurs refusé de nous accorder une interview.

"J’ai de la peine à entendre qu’une manifestation pacifique en résistance à un génocide soit plus inquiétante qu’un match Genève-Sion ou que les hooligans de Bâle"

Une justification balayée par les organisateurs, qui rappellent avoir prévu un cortège "pacifique à caractère familial", fait de prises de parole et d’une marche calme à travers la ville. "L’année passée, il y a eu plusieurs manifestations qui se sont toutes déroulées dans le calme, selon les dires même de la police dans le Nouvelliste", insiste Gaël Ribordy. Et de s’étonner : "j’ai de la peine à entendre qu’une manifestation pacifique en résistance à un génocide soit plus inquiétante qu’un match Genève-Sion ou que les hooligans de Bâle."

Une liberté d’expression en jeu

Pour appuyer son refus, la Ville invoque aussi les rassemblements hebdomadaires qui se tiennent depuis l’été devant la gare de Sion. À ses yeux, ces rendez-vous démontrent le respect de la liberté d’expression. Mais là encore, les organisateurs contestent la comparaison. "Pour nous, c’est totalement incomparable à plusieurs niveaux. Déjà, Sion, ce n’est pas le Valais. On parle d’une manifestation cantonale qui appelle tout le monde à se déplacer", souligne Gaël Ribordy. Selon lui, un cortège un samedi permet une autre ampleur, "avec plus de rencontres, plus d’échanges, des prises de parole, des invités".

"On est ouverts à mettre en place quelque chose qui fonctionne, qui leur fournisse toutes les garanties sécuritaires dont ils auront besoin"

La recherche d’un compromis

Malgré le refus, les organisateurs disent vouloir maintenir le dialogue. "Pour nous, ils ont fait une erreur, une erreur d’évaluation, une erreur de dialogue, ils ont refusé le dialogue", affirme Gaël Ribordy. Ils se disent prêts à collaborer : "on est ouverts à mettre en place quelque chose qui fonctionne, qui leur fournisse toutes les garanties sécuritaires dont ils auront besoin." Si la Municipalité persiste, un recours est envisagé.

"Quand ces libertés-là commencent à être en danger, ça nous ramène à des périodes très sombres de l’histoire"

Le droit de manifester au cœur du débat

Pour les organisateurs, l’affaire dépasse le cadre de la sécurité publique. "Le droit de manifester, c’est quelque chose qui touche à la liberté d’expression. C’est quelque chose qui est inscrit dans le droit international, comme le fait que tout État doit s’opposer à un génocide", martèle Gaël Ribordy. À ses yeux, restreindre ce droit crée un précédent dangereux : "quand ces libertés-là commencent à être en danger, ça nous ramène à des périodes très sombres de l’histoire."

Pas question de se déplacer ailleurs

Quant à l’idée de déplacer la manifestation dans une autre ville valaisanne les organisateurs répondent : "c’est quelque chose qui a été envisagé. Mais il y a ce caractère de lutte pour la liberté d’expression, pour le droit, pour le droit suisse, pour le droit international. Et justement, de ne pas laisser cette dérive, qui est très clairement, à mon sens, autoritaire, continuer."

"J’aurais plus peur d’un événement non autorisé qu’un événement autorisé, correctement organisé, correctement encadré"

Une suite encore incertaine

Que se passera-t-il si la Municipalité maintient son refus ? Les organisateurs n’ont pas encore tranché. Mais la pression monte. "En réaction à la décision du Conseil municipal, le positionnement d’énormément de gens qui nous écrivent, qui nous appellent, c’est “on viendra quand même”", confie Gaël Ribordy. Une perspective qu’il juge préoccupante : "j’aurai plus peur d’un événement non autorisé qu’un événement autorisé, correctement organisé, correctement encadré."

AC
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