Interdiction de cultiver du maïs deux années consécutives pour onze communes du Bas-Valais en 2026
Plusieurs communes du Bas-Valais concernées par une interdiction de cultiver du maïs l'an prochain. En cause, la présence confirmée d'un ravageur sur la commune de Val de Bagnes qui s'attaque aux épis de maïs et à leurs racines.
En 2026, la culture du maïs sera interdite sur le territoire de onze communes du Bas-Valais, sur les parcelles ayant été cultivées en maïs cette année. La décision émane du Service de l'agriculture du canton du Valais (SCA). Les communes de Riddes, Saxon, Saillon, Fully, Martigny, Martigny-Combe, Bovernier, Sembrancher, Orsières, Liddes et Val de Bagnes sont concernées.
La raison de cette interdiction : la chrysomèle des racines du maïs dont la présence a été confirmée dans la commune Val de Bagnes. Il s'agit d'un petit coléoptère brun-jaune, strié de lignes noires chez les femelles, qui s'attaque aux soies des épis de maïs. À son stade larvaire, ce nuisible ronge les racines, ce qui perturbe la fécondation de l'épi et donc la production de grains. C'est ce qu'explique Emile Turin, conseiller agricole au sein de l'Office de l'économie animale et des grandes cultures pour le SCA. Il explique qu'actuellement, seule la rotation des cultures est efficace pour lutter contre ce ravageur :
Si à ce jour, seul le foyer d'infestation de la commune de Val de Bagnes a été confirmé, une zone dans un rayon de 10 kilomètres autour du foyer a été délimitée. Raison pour laquelle dix autres localités sont concernées par cette mesure, relève encore Emile Turin.
Ont-elles pour autant droit à des compensations ? "Non, ni du Canton, ni de la Confédération", répond le conseiller agricole. Et d'ajouter : "les exploitants peuvent s'assurer eux-mêmes via à des assurances privées, mais dans la pratique ça ne se fait pas vraiment parce qu'au vu du montant des primes à payer et des rendements financiers du maïs, ils préfèrent y renoncer".
Il précise aussi que ne pas respecter l'interdiction de planter du maïs dans le rayon de 10 kilomètres en question n'a aucun intérêt :
Par le passé, le Canton du Valais a déjà dû faire face à ce problème, mais dans le Chablais, cette fois : "en 2023, il y a eu une capture de chrysomèle dans le Chablais vaudois. Et en tirant un rayon de 10 kilomètres, ça a impacté la partie valaisanne du Chablais", se rappelle Emile Turin.
Rappelons que cette interdiction de cultiver du maïs en 2026 ne concerne que les parcelles ayant été cultivées en maïs cette année, dans le rayon de 10 kilomètres annoncé.
Originaire des Etats Unis, où elle cause de nombreux dégâts, la chrysomèle des racines du maïs est apparue sur le Vieux Continent en 1992, indique le SCA. Sa présence a ensuite été observée en Italie du Nord en 2000, avant de rapidement coloniser l’ensemble du Tessin et une partie des cantons romands.
L’adulte se déplace de manière passive sur de grandes distances, accroché à des véhicules. La femelle pond ses œufs dans le sol et ce n’est qu’au printemps suivant que les larves se développent en rongeant les racines du maïs, toujours selon le SCA.