Il y a 25 ans, une coulée de boue ravageait le village de Gondo faisant 13 morts
Le triste anniversaire est commémoré ce mardi dans le hameau situé sur la face sud du Simplon. Ce qui s'est passé à Gondo reste une des pires catastrophes naturelles du canton du Valais.
Il n'a fallu que quelques minutes, en ce matin du samedi 14 octobre 2000, pour que le village de Gondo soit coupé en deux. Il faut dire que la catastrophe s'est produite après plusieurs jours d'intempéries hors du commun. Les cours d'eau, y compris le Rhône, débordent de tous côtés. Des glissements de terrain sont enregistrés partout dans le canton. Au total, plus de 3000 personnes sont évacuées, du Haut-Valais jusqu'au Chablais.
A Gondo, sur la face sud du Simplon, il est tombé 800mm de pluie en quatre jours. Les sols sont détrempés et les ouvrages de protection sont fragilisés. Un mur contre les chutes de pierre cède. D'énormes blocs s'abattent sur le village, s'écrasant notamment contre la tour Stockalper, datant du 17e siècle.
Deux corps n'ont toujours pas été retrouvés
Le bilan est lourd : onze corps sont retrouvés, deux sont encore portés disparus aujourd'hui. Les secours ont de la peine à arriver sur place en raison des conditions météo.
Aujourd'hui, le temps a passé, mais le village n'oublie pas. L'actuel président de Gondo-Zwischbergen Daniel Squaratti a perdu son père dans la catastrophe :
Une longue reconstruction
Il aura fallu quatre ans pour que le village de Gondo soit rebâti. Un mur de protection contre les chutes de pierre a notamment été renforcé Un canal a par ailleurs été creusé pour évacuer les eaux en cas d'intempéries. "Nous vivons dans les montagnes, il peut toujours se passer quelque chose. Mais une telle catastrophe ne pourrait pas se reproduire", estime Daniel Squaratti.
Ces travaux ont été possibles grâce à une vague de solidarité sans précédent en Suisse. La Chaîne du Bonheur a par exemple versé 14,5 millions de francs pour la reconstruction du hameau à la frontière avec l'Italie. "Même 25 ans après la catastrophe, nous sommes toujours reconnaissants de cette aide", note le président.
Gondo, avant Blatten
Durant de nombreuses années, Gondo restera le symbole des catastrophes naturelles en Valais. Avant que le glacier du Birch n'ensevelisse le village de Blatten ce printemps.
Pour le président Daniel Squaratti, les situations sont certes différentes. Mais il y a aussi des similitudes entre ces catastrophes. "Chez nous aussi, certaines personnes ont remis en question la reconstruction", rappelle-t-il. "Notre exemple peut donner de l'espoir à la population de Blatten. Si nous avons réussi, Blatten peut aussi y arriver", note-t-il.
A noter que la catastrophe de Gondo sera commémorée ce mardi sur place. Une journée pour marquer le quart de siècle de ce drame est aussi prévue le 25 octobre prochain, en présence des autorités cantonales, de la presse et des habitants.






