Elèves à haut potentiel intellectuel : les regrouper pour les aider
Certains élèves à haut potentiel intellectuel sont en souffrance. Le canton leur propose de se retrouver autour d'un projet commun à la Haute école d'ingénierie de Sion. But de la démarche : offrir une bulle d'oxygène à ces enfants dont le parcours scolaire est souvent compliqué.
Chaque deux semaines, des élèves à haut potentiel intellectuel (HPI) se retrouvent à la Haute école d’ingénierie de Sion, pour un cours un peu particulier. Un atelier scientifique, qui offre une bouffée d’air frais à ces enfants âgés de 10 à 12 ans.
Provocation, débordements, relations compliquées avec les pairs : l’école peut en effet devenir un lieu de souffrance pour ces enfants, ayant un QI supérieur à 130. Car, malgré leurs importantes facilités, ils ne réussissent pas toujours à montrer toutes leurs compétences, allant parfois jusqu’au décrochage scolaire.
La question préoccupe le canton depuis une quinzaine d’années. "Nous avons observé que, malgré les mesures mises en place, certains élèves à haut potentiel intellectuel étaient toujours en difficulté", relève Guy Dayer, chef de l’Office de l’enseignement spécialisé.
Dans cette idée, l'Office de l'enseignement spécialisé a cherché une solution, afin de répondre au mieux aux besoins de ces enfants. "C'est vrai que c'est un dispositif un peu extrême : sortir les élèves de leurs classes durant un après-midi pour les regrouper. Surtout des élèves qui ont les mêmes difficultés. Mais, je pense que cela leur amène une grande bouffée d'oxygènes durant le reste de la semaine."
Chimie ou programmation robotique
Ce regroupement d’élèves à haut potentiel intellectuel a lieu un vendredi sur deux. Romain Roduit est responsable de la promotion des métiers d’ingénieurs à la Haute école d’ingénierie de Sion. C’est lui qui accueille ces enfants au Fabule, leur quartier général, spécialement équipé par le FabLab Sion.
"Au début de la saison, je leur demande ce qui les intéresse et j'essaie d'en tenir compte. Certaines propositions sont très réalistes, tandis que d'autres sont plutôt farfelues : cela va de programmer un robot, jusqu'à faire exploser l'école ! Nous partons de leur cerveau bouillonnant d'idées et nous essayons de faire quelque chose qui intéressera tout le groupe. Cela peut être de la programmation robotique par exemple, de la chimie ou autre."
C'est la troisième année que ce programme a lieu. "Ce qui est très intéressant, c'est de voir avec quelle rapidité ils se connectent entre eux : ils parlent le même langage. Certaines choses n'ont pas besoin d'être dites, car elles sont évidentes pour tout le monde", constate Romain Roduit.
Pour Romain Roduit, comme pour Guy Dayer, cet atelier scientifique leur apporte une vraie bulle d'air. "Ces élèves côtoient des camarades qui ont parfois connu les mêmes difficultés qu'eux au niveau scolaire ou personnel. Cela les aide à supporter le reste. Pour certains d'entre eux, le décalage avec les autres est grand. Ce sont des enfants qui sont souvent en souffrance en classe."
Et ça fonctionne. Les retours sont très positifs. Enseignants, élèves et parents sont unanimes : les semaines où les enfants participent à ce cours, ils sont apaisés.
Ce regroupement pour les enfants HPI existe aujourd’hui dans le Valais central et dans le Haut-Valais. Selon Guy Dayer, il pourrait s’étendre au Chablais.