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Eaux turbinées des barrages valaisans : il est techniquement possible de les valoriser

L'eau turbinées par les centrales hydroélectriques valaisannes pourrait aussi servir aux ménages, à l'agriculture et à l'industrie. Une étude le démontre. Le potentiel est énorme. Mais il n'y a pour l'instant aucune urgence à accéder à cette ressource. Ni aucun empressement.

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Fabrice Germanier
Fabrice Germanier, Rédaction Rhône FM
30 sept. 2025, 07:45
/ Màj. il y a 1 jour
Le barrage d'Emosson.
Le barrage d'Emosson. © Etat du Valais

Réutiliser les eaux turbinées par les barrages valaisans, c'est possible. C'est ce que confirment deux études commandées par l'Etat du Valais, via son groupe de travail sur la stratégie eau, et qui sont désormais à disposition du public sur le site du canton.

L'idée est de récupérer les eaux turbinées des centrales hydroélectriques situées à proximité du Rhône par les biais d'une conduite multifonctionnelle. Sous conditions, il serait ensuite possible de potabiliser ces eaux, après traitement et minéralisation, ou d'en faire profiter l'agriculture et l'industrie.

Le potentiel est immense. Le total des eaux turbinées par les dix-huit plus grandes centrales à accumulation se monte en Valais à plus de 3000 millions de mètres cubes par an - soit un volume équivalant sur une année à près de 60% des débits qui transitent par le Rhône à la porte du Scex - alors que la consommation de la population n'est que de 50 millions.

Plusieurs scénarios

Trois variantes de dimensionnement ont été analysées.
La variante locale s’appuie sur les besoins identifiés sur le territoire valaisan. Elle préconise de pouvoir livrer de l'eau - 225 litres à la seconde - via une conduite sous pression d'environ 70 centimètres de diamètre à des communes ou industries valaisannes. Le coût estimé, par tronçon, s’élève à 22.5 millions de francs avec un prix au mètre cube compris entre 7 et 12.6 centimes.

La variante régionale s’appuie sur l’hypothèse que des acheteurs extérieurs – d’autres cantons ou des industries hors canton – pourraient être intéressés à prélever jusqu’à 30 mètre cube/seconde d’eau turbinée entre Bieudron, Aproz et Le Bouveret en vue d’une potabilisation ultérieure. Cette version revêt également un intérêt pour l'irrigation agricole ainsi que pour l’approvisionnement de certaines communes. Un canal en béton, à l'air libre, de 4.5 mètres à 5.5 mètres de large et une profondeur de 2.50 à 3.20 mètres serait nécessaire pour transporter l'eau entre Aproz et Le Bouveret. Le coût est estimé à 640 millions de francs. Le prix de vente du mètre cube d'eau serait compris entre 3 et 5 centimes.

Enfin, la variante internationale, "un exercice de style" commente Laurent Horvath, délégué cantonal à l'eau, porte sur la récupération de la totalité des eaux turbinées entre Naters et le Léman. Le canal en béton, à l'air libre, aurait une largeur théorique de 18 à 25 mètres pour une hauteur de 4 à 5 mètres. Ce canal traverserait l'entier du canton. Le coût de cette variante, "pas raisonnable" selon les experts, est estimé entre 4 à 5 milliards de francs pour un prix de vente du mètre cube d'eau entre 12 et 19 centimes. Ce scénario a été écarté par le Conseil d'Etat valaisan.

C'est la variante la plus modeste et financièrement la plus abordable – 22 millions et demi de francs pour un tronçon de 14.5 kilomètres – qui a suscité le plus d'intérêt auprès des communes et industries valaisannes. Mais sans urgence. Les besoins pourraient se faire sentir d'ici cinq à vingt ans.

La réutilisation des eaux turbinées pourrait donc offrir à terme un "plan B" aux communes et industries valaisannes afin d'obtenir une garantie d'approvisionnement. Sans qu'il soit aujourd'hui question d'agiter le spectre d'une pénurie.

FG
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