Deux ans de guerre : 500 écoliers ukrainiens pérennisent leur éducation en Valais
Il y a deux ans, les écoles valaisannes ont commencé à intégrer des centaines d'écoliers ukrainiens dans leurs classes. Ils sont aujourd'hui 500, d'un bout à l'autre du canton. Dont beaucoup ne seront bientôt plus considérés comme allophones.

Voilà deux ans que le conflit russo-ukrainien s'éternise. Loin des bombardements et des offensives militaires, des centaines d'écoliers ukrainiens poursuivent leur éducation dans les rangs des écoles valaisannes.
Ils étaient 700 en janvier 2023, à bénéficier d'un accompagnement en tant qu'élève allophone. Ils sont aujourd'hui 500, répartis d'un bout à l'autre du canton, entre des classes dites « ordinaires » ou des classes allophones spécialement créées.
Efficacité acquise
Mireille Fournier, collaboratrice scientifique au Service de l'enseignement, décrit la situation comme stable, sous contrôle. « Certaines familles ont pu rentrer au pays. Mais nous avons surtout pris l'habitude de collaborer avec l'Office de l'asile, pour gagner en efficacité et éviter la saturation. »
Si au départ, les têtes blondes étaient directement intégrées dans les classes de leur village, désormais, un passage par la case premier foyer d'accueil est toujours garanti. « C'est un endroit idéal pour apprendre les bases de la langue et les premiers mots-clés avant d’entamer une scolarité dans une classe ordinaire », décrit Mireille Fournier.
Un taux à la baisse
Les écoliers ukrainiens représentent aujourd’hui moins du tiers des élèves allophones du canton – ils étaient 1700 au total à la fin de l’année scolaire 2023.
Un taux qui devrait encore baisser ce printemps, puisque beaucoup ne seront plus considérés comme allophone. « Les mesures d’accompagnement sont activées pour deux ans », explique la collaboratrice scientifique. « Les jeunes arrivés en mars 2022 arrivent au terme de ce processus. Ils suivront ensuite un enseignement commun à tous les élèves, avec un suivi au cas par cas, selon les besoins. »
Une scolarisation qui se pérennise
En 2022, beaucoup prédisaient ou espéraient une guerre de courte durée. Deux ans plus tard, les jeunes Ukrainiens entrent dans une phase de pérennisation de leur apprentissage, loin de leur pays natal. « Au début, de nombreux enfants poursuivaient une scolarisation dans leur langue natale via des plateformes en ligne », reconnait Mireille Fournier. « Mais nous n’avons plus observé ce genre de cas. »
Répartition minutieuse
L’an dernier, plusieurs régions étaient décrites comme fortement sollicitées par le nombre d’enfants à intégrer. C’était le cas de la vallée d’Illiez, Nendaz ou encore Martigny.
Aujourd’hui, aucune commune n’est sous pression, assure Mireille Fournier, si ce n'est les villes. « Chaque école peut faire appel à nous quand elle se trouve en forte affluence. C’est à nous et à l’Office de l’asile d’organiser une répartition harmonieuse des familles ukrainiennes sur le territoire. Il s'agit de privilégier les familles avec ou sans enfant à tel ou tel endroit. »