Des gravures au coeur de la nouvelle exposition temporaire de Savièse
Deux couples d'artistes du tournant du 20e siècle à l'honneur dans la nouvelle exposition présentée dès vendredi à Savièse. Un accrochage qui se concentre sur leurs travaux de gravure, un médium très populaire à cette époque.
Il y a des paysages du Val d'Hérens, des femmes en costume traditionnel, mais aussi des nus ou des marines dans cette nouvelle exposition, baptisée Multiples Uniques. La quarantaine d’œuvres ont été réalisées par deux couples d'origine genevoise, les sœurs Marguerite et Valentine Gilliard et leurs époux Edouard Vallet et William Métein.
Si l'espace d'exposition de la collection communale s'y intéresse, c'est parce que ces artistes sont proches culturellement de l'Ecole de Savièse. "Ce sont des artiste qui ont travaillé le motif régional, à Savièse, mais aussi en Valais plus généralement au début du 20e siècle", explique Isaline Pfefferlé, collaboratrice scientifique au service de la culture et curatrice de cette exposition.
Son interview:
Peu de matériau à exposer
Elle s'est penchée, avec sa collègue Maéva Besse, sur les travaux de gravure des deux soeurs, filles du peintre Eugène Gilliard, lui-même proche d'Ernest Biéler ou de Ferdinand Hodler. C'est ce qui lui a donné envie de faire découvrir ces artistes encore peu connues au grand public.
Mais elle s'est vite heurtée à un problème : la faible production de gravures réalisées par ces deux femmes qui se sont surtout consacrées à la peinture. C'est alors qu'elle a décidé d'élargir le concept aux époux, eux aussi actifs dans le monde de l'art. Cela permet de "mettre en dialogue et de créer des liens entre ces artistes liés aussi bien par le sang que par le travail", explique Isaline Pfefferlé.
S'il y a des similitudes, il y a aussi de grandes différences. Madeleine et Edouard Vallet ont vécu en Valais et ils ont beaucoup travaillé autour de la thématique de la paysannerie et du monde rural. Valentine et William Métein, eux, étaient établis à Genève et ils ont été bien davantage inspirés par des mouvements comme le futurisme ou le cubisme.
Des oeuvres jusqu'ici peu montrées au public
Isaline Pfefferlé se réjouit de pouvoir enrichir les collections permanentes de la commune avec ces oeuvres, pour l'essentiel prêtées par les descendants des deux couples. C'est une occasion "unique de valoriser publiquement des gravures pour la plupart inédites et de les faire dialoguer", note la curatrice.
Le vernissage de cet accrochage Multiples Uniques aura lieu vendredi à l'espace d'exposition de la collection communale, à St-Germain. L'exposition dure jusqu'en juillet 2026.