Convention du bâtiment en danger : 700 maçons valaisans manifestent à Sion
Plus de 700 maçons valaisans ont manifesté à Sion ce samedi pour dénoncer la détérioration de leurs conditions de travail. Ils menacent de faire grève les 3 et 4 novembre si aucun accord n’est trouvé.

Ce samedi 11 octobre à Sion, l’Union syndicale valaisanne (USVs) et ses fédérations (Unia, SSP, Syndicom, SEV) ont rassemblé près de 1000 personnes dans les rues, dont 700 maçons venus dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail. Dans le cadre de la manifestation cantonale organisée pour exiger des hausses salariales et de meilleures conditions, les ouvriers du bâtiment ont levé symboliquement la matze contre la Société suisse des entrepreneurs (SSE), pour marquer leur opposition aux propositions patronales dans les négociations de la convention nationale du secteur principal de la construction (CN), toujours dans l'impasse.
Des revendications claires face à une convention en péril
La CN actuelle régit les droits de près de 80 000 travailleurs de la construction en Suisse et arrive à échéance fin 2025. En l'absence d'accord, le secteur se retrouverait sans cadre conventionnel, une première en plus de dix ans. Les syndicats dénoncent une volonté de la SSE de rallonger les journées de travail — jusqu'à 50 heures hebdomadaires — tout en baissant les salaires et facilitant le licenciement des plus de 55 ans.
Les ouvriers réclament entre autres : le paiement complet des temps de déplacement, une pause matinale rémunérée, des journées de 8 heures maximum, ainsi qu’une revalorisation salariale liée au renchérissement. Ils menacent de faire grève les 3 et 4 novembre si aucun accord n’est trouvé. La matze, symbole de leur lutte, continuera de circuler dans le canton pour porter leur message.
Une mobilisation intersectorielle sur fond de précarisation
Le mouvement s’inscrit dans un contexte plus large de détérioration du pouvoir d’achat et des conditions de travail en Valais, dénoncé par toutes les branches d’activité représentées à la manifestation : soins, services, industrie. L’USVs appelle à ce que "le monde du travail de ce canton soit enfin écouté". Selon Unia, un salarié de la construction sur deux quitte la branche à cause de conditions trop pénibles. Une tendance préoccupante à l’heure où la SSE elle-même prévoit un manque d’un tiers de main-d'œuvre qualifiée d'ici à 2040.
