Baisser de rideau pour le groupe de parole «Soutien Stérilité Suisse»
Le groupe de parole « Soutien Stérilité Suisse » à Sierre organise une dernière séance de partage et d’écoute, après trois ans d’activité. La raison de cet arrêt, la demande de soutien de la part de femmes souffrant de stérilité primaire se faisant désormais extrêmement rare.

Le groupe de parole « Soutien Stérilité Suisse » organise une ultime séance ce mardi 3 octobre à Sierre, entre 19h et 20h30. L’occasion d’offrir une dernière fois une oreille attentive aux femmes souffrant d’infertilité primaire – l’incapacité d’avoir un premier enfant – et souhaitant faire part de leur ressenti.
Cette décision de mettre fin aux activités du groupe de parole, trois ans après les premières séances, a mûrement été réfléchie. Les deux Sierroises à l’origine de la démarche – l’enseignante au cycle d’orientation Aurélie Antille et l’esthéticienne d’un salon de beauté Anouk Gardel – expliquent que si les femmes souffrant d’infertilité primaire ont afflué dès les premières séances, les demandes de soutien se sont faites extrêmement rares ces derniers temps, peut-être à cause du manque de visibilité du groupe.
« Souffrance immense »
« Il n’y a presque plus de nouvelles participantes », précise Aurélie Antille pour qui la fin du groupe de parole représente le début d’un nouveau chapitre de sa vie. « J’ai le sentiment d’avoir fait un bon petit bout de chemin et je serais contente s’il y avait la possibilité de passer le flambeau. Même si je me doute bien que beaucoup de femmes pourraient encore en avoir besoin », ajoute-t-elle.
Autre raison potentielle de cet arrêt, intimement liée au manque de visibilité du groupe, le fait qu’à l’heure actuelle encore, le sujet reste tabou en société, surtout lorsqu’il faut parler de sa propre expérience. « Dans les médias, on en parle de plus en plus. Le problème, c’est plutôt quand ça parle de soi-même. Peut-être parce que c’est tabou, mais aussi parce que c’est une souffrance immense », raconte Aurélie Antille. Et d’ajouter : « D’une certaine manière, ne pas en parler, c’est la faire moins exister ».
Une pression des proches parfois pesante
La pression sociale ne disparaît pas totalement non-plus, lorsqu’arrive le moment où les couples souhaitent fonder un foyer. « A un certain âge, on se marie, on achète une maison, on prend un chien. Et c’est vrai que les enfants, ça fait nécessairement partie du package », explique l’enseignante. C’est cette attente de la part des proches, de la famille, des collègues qui est souvent problématique et pesante.
« Si on n’a pas d’enfant, est-ce qu’on a raté notre couple, notre mariage ? ». L’enseignante n’en croit pas un mot. « Les gens se disent souvent que pour qu’il y ait un happy ending (ndlr : une fin heureuse), il faut un enfant. Mais presque personne n’arrive à se dire qu’on peut être heureux sans en avoir ». L’enseignante va plus loin dans son raisonnement : « Le "on a arrêté d’essayer et c’est ok" est rarement entendu ».