Après l'échec de la constituante, le Grand Conseil doit-il lui-même réviser la Constitution ?
Faut-il relancer l'idée de réviser la Constitution valaisanne ? Malgré l'échec du texte en mars 2024, un groupe de citoyens lance le débat ce mercredi soir Martigny. Il estime que le Grand Conseil pourrait reprendre les articles qui ont fait consensus.

Que faire de l'héritage laissé par la constituante ? Une année et demie après le rejet du texte fondamental, les travaux de la constituante ont été jetés à la poubelle. L'association Agora VS, qui propose d'animer la vie politique valaisanne au-delà des affiliations partisanes, ouvre le débat sur l'après constituante. Elle a invité ce mercredi soir à Martigny des anciens constituants, devenus députés au Grand Conseil, pour un débat.
L'idée de l'association est assez claire : inviter le Parlement cantonal à reprendre certaines idées de la constituante qui avaient fait consensus à l'époque pour l'intégrer dans la Constitution. "Notre but est de faire en sorte que tout le processus de la constituante ne tombe pas dans l'oubli", insiste Raymond Borgeat, responsable communication de l'association Agora VS. "Les constituants se sont engagés de manière intègre. C'est un respect pour leur travail que de reprendre les éléments positifs", ajoute-t-il.
Selon l'ancien député de centre-gauche, le Parlement pourrait s'emparer des articles qui ont fait l'unanimité à l'époque des débats de la constituante. Pas question de revenir sur les thèmes qui ont fait couler le projet : la représentation du Haut-Valais, le Conseil d’État à sept membres ou encore le droit de vote des étrangers sur le plan communal.
Un déni de démocratie ?
Le peuple a refusé en mars 2024 la nouvelle constitution. A 57% sans la variante sur le droit de vote des étrangers. Et à 68% avec la variante. Le refus est clair. Pourquoi revenir avec l'idée d'une révision ? Est-ce un déni de démocratie ? Faux, rétorque Raymond Borgeat. "Il n'y a pas de rancune", assure-t-il. "Il y a des éléments qui ont fait l'unanimité et il est important de les réutiliser pour moderniser notre constitution", poursuit-il.
Et selon Raymond Borgeat, le temps presse. Il ne faudrait pas laisser passer une nouvelle législature avant de s'emparer du dossier. "Il faut battre le fer quand il est encore chaud", estime-t-il. "On a un nouveau Grand Conseil, fraîchement élu. Il pourrait proposer dans un horizon de trois ans une votation sur le sujet", espère Raymond Borgeat.
Reste le temps à disposition du Grand Conseil. Il se plaint souvent d'avoir un agenda chargé. Ryamond Borgat suggère de prévoir une session extraordinaire, peut-être créer une commission spécifique ou encore charger les suppléants de ce dossier. "On a quand même 260 élus au Grand Conseil qui pourraient s'atteler à cette tâche-là", rappelle Raymond Borgeat.
Agora VS
L'association Agora VS a été fondée en 2024, essentiellement par d'anciens membres du Centre gauche-PCS, parti qui a été dissous en 2023. L'association se veut un espace de rencontre et de débat pour traiter de sujets d’actualité. "En tant que parti, c'est très difficile de parler de transversalité du moment qu'on a un aspect partisan", explique Raymond Borgeat. "On propose des thèmes de réflexion", poursuit-il.
