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Après avoir gravi les plus hauts sommets de la planète, André Georges a choisi de les peindre

Le Valaisan André Georges, ce formidable alpiniste, est passé de l’action à la contemplation. A 71 ans, celui qui peut gravir la Dent-Blanche les yeux fermés, a levé le pied. Et il trouve aujourd'hui son bonheur dans la peinture et l'observation de la nature qui l'entoure.

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Nathalie Terrettaz
Nathalie Terrettaz, Rédaction Rhône FM
20 sept. 2025, 17:00
/ Màj. il y a 3 jours
C'est un rêve de gamin qu'il réalise : André Georges voulait faire les Beaux-Arts
C'est un rêve de gamin qu'il réalise : André Georges voulait faire les Beaux-Arts © Grand Hôtel Kurhaus Arolla
Les tableaux d'André Georges sont exposés dans une petite grange à La Sage
Les tableaux d'André Georges sont exposés dans une petite grange à La Sage © Rhône FM
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André Georges, ce formidable alpiniste, un des plus grands que la Suisse ait connu, s’est mis à la peinture. Celui qui a escaladé plus de 225 fois la Dent-Blanche, a levé le pied en 2017, à la suite d’un grave accident de moto. Et depuis, chaque soir, après son travail à la menuiserie, il se retrouve devant sa toile. Direction La Sage, sur les hauts d’Évolène.

Pas facile de trouver la petite grange où André Georges expose ses tableaux. Mais difficile de manquer ce grand homme d’1,93 mètre, qui nous attend sur le bord du chemin. Il s'amuse de nous voir chercher son exposition dans le village qu'il ne quitterait pour rien au monde. "Il faut que je vienne faucher pour qu'on voie mieux le chemin." Issu d’une famille de guides depuis quatre générations, André Georges, l’homme aux neuf 8000, s’est mis à la peinture.

"Je voulais faire les beaux-arts quand j'étais gamin, mais on ne m'a pas laissé." André Georges, alpiniste et guide de haute montagne

"Nous sommes dans une écurie. Avant, j'avais des vaches et des moutons ici et aujourd'hui, j'expose mes tableaux", précise André Georges. "J'ai toujours rêvé de faire les beaux-arts, mais on ne m'a pas laissé quand j'étais gamin." Celui qui était guide de montagne voit son grave accident de moto comme une chance. "Comme ça, j'ai eu du temps pour me mettre à la peinture. Mais je suis débutant, j'apprends et j'ai du plaisir", lance ce grand gaillard au regard clair.

André Georges peint principalement des montagnes et surtout celles qu'il a gravies. "J'ai même fait des femmes nues, mais plutôt des montagnes, c'est ce qui me réussit le mieux. C'est vrai que parfois, j'arrive à voir les passages, à donner quelques détails, puisque j'y suis monté assez souvent. Ça me donne un peu l'occasion de voyager", sourit l'Évolénard. "C'est sûr que je n'y vais plus avec des clients, mais je fais encore un peu de montagne pour le plaisir." André Georges s'informe aussi sur ce que fait la jeune génération. "Le milieu a tellement évolué. Ce sont de vrais professionnels aujourd'hui, mais ils vont plutôt au pas de course, c'est assez incroyable."

"Quand je peins une montagne, j'arrive à voir les passages, à donner quelques détails, puisque j'y suis monté." André Georges, alpiniste et guide de haute montagne

Passer de l'action à la contemplation, pas trop difficile ? "Non, ça va. À chaque âge, c'est différent. Maintenant, j'apprends les petites fleurs avec un guide de moyenne montagne. C'est génial ! J'ai plus de temps. Avant, je courais toujours tête baissée. Aujourd'hui, j'ai du plaisir à observer les animaux, la nature, regarder aussi les couleurs qui m'inspirent pour ma peinture."

Pour la suite, André Georges aimerait se lancer le défi de peindre sur de plus grands formats. Quand il aura plus de temps. "Je compte travailler à la menuiserie jusqu'à 80 ans. Ensuite, jusqu'à 100 ans, je ferai des alpages. Et le soir, je peindrai chez moi. J'ai tout prévu, le programme est rempli" conclut l'homme avec un grand sourire. 

André Georges dans la grange où sont exposés ses tableaux : sur le chevalet, le Cervin
André Georges dans la grange où sont exposés ses tableaux : sur le chevalet, le Cervin © Rhône FM

L'homme aux neuf 8000

André Georges a gravi une belle série de 8000, dont certains dans la journée. Après l'Everest en 1988, le Dhaulagiri en 1996 et d'autres sommets entre deux, l'alpiniste valaisan a réussi en 2001 l'ascension de son neuvième 8000, le dernier en date : le Gasherbrum II en 16 heures, du camp de base jusqu'au sommet, soit 3'000 mètres de dénivelé.

L'Évolénard a également réalisé de nombreuses hivernales en solo : nord Dent Blanche, Lyskamm, Mt Collon. En 1975, il sort premier du cours de guide sur le plan suisse.

L'une de ses plus belles courses : la voie Gogna en solo à la face nord du Cervin en 1979 ou encore l'Anapurna en solo dans la journée, pour 3'700 mètres de dénivelé. 

Il parvient à réaliser aussi de nombreux enchaînements un peu fous : la Dent Blanche et le Cervin par la voie Gogna en un jour, la couronne impériale, soit 13 sommets en 22h30, ou encore 13 sommets, du Cervin à la petite Veisivi, en un jour. Sans oublier les 4000 valaisans en hiver, soit cinq faces nord en 6h20. Ou encore les 13 faces nord dans l'Oberland bernois.

NT
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