Altis : Fabien Sauthier s’explique sur les choix politiques et financiers
Face à la crise que traverse Altis, le président de Val de Bagnes, également actionnaire majoritaire, prend la parole. Gouvernance, prix de l’énergie, dettes, relations avec la commune : Fabien Sauthier revient sur plusieurs points, à l’approche du Conseil général extraordinaire du 8 octobre.

Hier soir, la commune de Val de Bagnes, deux membres du conseil d’administration d’Altis, un auditeur, le bureau du Conseil général, la Commission de gestion et les différents présidents de commissions se sont réunis pour une séance préparatoire en vue du Conseil général extraordinaire prévu le 8 octobre. Cette rencontre visait à anticiper les décisions nécessaires pour assurer l’avenir du distributeur d’énergie.
Dans la population, l’ambiance est tendue : "on en parle beaucoup", constate Fabien Sauthier. Face aux nombreuses interrogations, le président insiste sur un point : "la transparence, c’est une chose de très importante". Mais pour lui, cette exigence de clarté traduit un malaise plus profond : "si on demande la transparence, c’est qu’il y avait un souci au niveau de la gouvernance".
Le prix de l’électricité
Autre sujet de crispation : le coût de l’énergie. Le président relève que cela fait du bruit dans la commune, car beaucoup ne comprennent pas pourquoi l’énergie est aussi chère dans la région. Il confirme que les communes sous SEDRE SA (Val de Bagnes, Sembrancher et Bovernier) figure parmi les plus chères, et qu’il existe une volonté politique de faire baisser les prix. "On doit se mettre autour de la table", dit-il, en évoquant à la fois l’exploitation locale (le barrage) et les achats extérieurs. L’objectif : "revenir au moins dans les normes, si possible".
Explication de la dette de 55 millions et efforts immédiats
Pour Fabien Sauthier, la dette de 55 millions s’explique en grande partie par le chauffage à distance : environ 40 millions sont liés à la filiale GECAL. Ces montants ont été validés par le Conseil général dans une logique d’investissements à long terme, certains prêts courant jusqu’en 2038.
Le problème, souligne-t-il, est venu de l’incendie du centre sportif, qui a contraint la commune à revoir ses plans et à investir dans un autre quartier sans recettes suffisantes. Résultat : Altis n’a plus pu honorer l’ensemble de ses remboursements. Pour traverser cette phase critique, une demande de prêt supplémentaire de 2 millions de francs sera soumise au Conseil général extraordinaire du 8 octobre, afin de couvrir la période 2025–2026. D’autres pistes seront également évoquées pour alléger la dette, dont 32,2 millions sont dus par Altis à la commune sur un total de 55 millions.
Gouvernance : commission énergie et rôle du Conseil d’administration
Pour renforcer le pilotage politique et stratégique du secteur énergétique, une commission énergie a vu le jour. Fabien Sauthier en assurera la présidence : "je prendrai le lead de cette commission énergie pour faire le lien avec le conseil d’administration d’Altis".
Il insiste sur le rôle de chacun : "le conseil d’administration doit avoir une stratégie à l’interne, mais nous, la commune, on doit pouvoir donner une stratégie communale". La volonté est d’éviter à l’avenir les manques de coordination entre les instances politiques et le Conseil d’administration d’Altis.
Revue des contrats liant Altis à la commune
Autre chantier annoncé : la reprise complète des contrats entre Altis et la commune. "On doit reprendre tous ces contrats... pour voir déjà si on est touché", indique le président. Cela concerne notamment les mandats liés aux travaux publics, à l’entretien de bâtiments ou encore à la gestion d’infrastructures. L’objectif est clair : clarifier les responsabilités et garantir que chaque partie assume ses engagements dans un cadre actualisé.
Perspective 2026
Sans éluder la gravité de la situation, Fabien Sauthier se veut constructif. Il appelle à laisser les institutions faire leur travail : "dans toute crise, on doit trouver des solutions rapidement". Pour l’avenir, il affiche un certain optimisme, tout en restant prudent : "dire que la situation sera bonne en fin 2026, c'est réaliste", affirme-t-il, sous réserve que les mesures soient validées par le Conseil général.