Loup : les attaques sur les troupeaux sont restées stables en Valais cette année
Les attaques de loups sur le bétail sont stables ou en recul dans la plupart des cantons suisses en comparaison à l'an dernier. Des associations environnementales dressent le constat ce jeudi dans un bilan provisoire. Mais les éleveurs disent prendre ces chiffres avec prudence.

Les moutons ont subi un peu moins d’attaques de loup cet été en Valais. C’est le constat posé ce jeudi par Pro Natura, le Groupe Loup Suisse, BirdLife et le WWF dans un bilan provisoire chiffré.
Concrètement, les statistiques publiées indiquent 316 animaux de rente prédatés en Valais cette année, contre 324 en 2024. Une stabilité observée aussi dans les Grisons et à Glaris, tandis que Vaud et St-Gall enregistrent une nette baisse. Le tout malgré une légère augmentation de la population de loups à l’échelle nationale.
Seul le Tessin voit ses chiffres grimper, de 115 à 195 animaux tués.
Au total, près de 38’000 moutons ont passé l’été dans les Alpes valaisannes, souvent en territoire de loups, selon un communiqué conjoint des associations. La grande majorité des bêtes ont regagné leurs quartiers d’hiver "saines et sauves grâce à des mesures de protection efficaces".
Des mesures jugées efficaces, mais des doutes persistent
Pour les organisations écologistes, ces résultats confirment qu’"en renforçant la protection des troupeaux et en régulant les effectifs conformément à la loi, une coexistence durable du loup et du pastoralisme est possible". Elles appellent toutefois à réévaluer le rôle de la régulation préventive, menée cet automne pour la troisième année consécutive.
La période actuelle de tir, autorisée du 1er septembre 2025 au 31 janvier 2026, concerne plusieurs cantons alpins, dont le Valais.
Mais les éleveurs restent prudents. "Les chiffres doivent être interprétés avec beaucoup de prudence", souligne Lukas Berger, président de la Fédération suisse d’élevage ovin, cité par l’agence Keystone-ATS. Selon lui, certaines pertes importantes ne peuvent pas être attribuées avec certitude au loup.
Un équilibre encore fragile
Sur le terrain, de nombreux agriculteurs disent peiner à supporter la charge des mesures de protection, jugées coûteuses et épuisantes. "Beaucoup sont à bout, psychologiquement et physiquement", relève Lukas Berger.
Fondamentalement, la fédération estime que le loup n'a pas sa place en Suisse. Mais il est là, admet encore le président de la Fédération. C'est pourquoi cette dernière s'accorde avec les associations environnementales sur le fait que la coexistence nécessite à la fois la protection des troupeaux et l'abattage des loups.
