Le Parlement approuve le budget de l'armée sans supplément
Le Conseil des Etats a refusé un milliard de francs de plus pour des munitions destinées aux systèmes de défense sol-air et à l'appui de feu indirect à moyenne distance. Il a rejeté mercredi par 30 voix contre 13 cet ajout au budget de l'armée.

La courte majorité de la commission réclamait ce crédit supplémentaire pour acheter des munitions pour les systèmes de défense sol-air et à l'appui de feu indirect à moyenne distance.
La Suisse doit pouvoir conclure des contrats en temps voulu et s'assurer des créneaux de livraison, a fait valoir Andrea Gmür-Schönenberger (Centre/LU) pour la commission. Et d'ajouter que cela ne sert à rien d’avoir des armes modernes si elles ne peuvent être utilisées que sur une courte durée en raison d'un manque de munitions.
Pascal Broulis (PLR/VD) a au contraire rappelé qu'au vu de la situation des finances fédérales, il faut fixer des priorités dans les priorités. Et de rappeler qu'il faudra notamment trouver comment financer les surcoûts du F-35. La Suisse a besoin de davantage de munitions, mais ajouter un milliard ici n'est pas la voie à suivre, a complété Josef Dittli (PLR/UR).
Le National avait aussi refusé en juin ce milliard supplémentaire.
1,5 milliard pour l'armement
Le Conseil fédéral demandait des crédits d'engagement de 1,69 milliard de francs pour 2025, dont 1,5 milliard pour le programme d'armement, notamment pour des nouveaux blindés. Ces dépenses se fondent sur l'objectif du Parlement d'allouer à l'armée 1% du PIB d'ici 2032.
Franziska Roth (PS/SO) a tenté de biffer le crédit de 255 millions destiné à la remise en état des chars 87 Leopard et celui de 850 millions dévolu à l'achat d'un nouveau système d'artillerie à roues pour remplacer l'obusier blindé M-109. Les deux propositions ont été balayées par 35 voix contre 7.
Mise au rebut des Tiger F-5
Hannes Germann (UDC/SH) a lui plaidé pour renoncer à la mise hors-service intégrale de la flotte des F-5 Tiger d'ici fin 2027 au plus tard. Il s'agit de rallonger leur durée de vue jusqu'à ce que des avions appropriés soient disponibles pour la Patrouille suisse, ce bout de l'identité suisse, a détaillé M. Germann. Et d'ajouter que le surcoût pour un seul F-35 coûte plus cher que de maintenir tous les avions nécessaires pour la Patrouille suisse.
Les F-5 ne remplissent plus de fonctions militaires. Prolonger leur durée de vie serait trop coûteux et ne contribue pas à la capacité de défense de la Suisse, a opposé Mme Gmür-Schönenberger. Il faut employer les moyens limités à disposition là où ils sont le plus utiles, a ajouté le ministre de la défense Martin Pfister. Ils ont été soutenus de justesse par 22 voix contre 20.