Appel lancé à Berne pour protéger les Suisses en route vers Gaza
Le Grand Conseil vaudois demandera au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) d'appliquer sa protection diplomatique et consulaire pour protéger les citoyens suisses participant au convoi humanitaire vers Gaza. Les députés ont accepté mardi une résolution en ce sens déposée par Joëlle Minacci (Ensemble à Gauche & POP).

D'après les chiffres avancés par cette dernière, cinq bateaux helvétiques et 42 citoyens suisses, dont des Vaudois, font partie de la «Global Sumud Flotilla» qui entend acheminer du lait en poudre et des denrées alimentaires à Gaza.
Alors que le gouvernement israélien a annoncé vouloir accroître les mesures de répression à l'encontre de ce convoi, l'Espagne a annoncé qu'elle appliquerait sa protection diplomatique et consulaire à ses citoyens y prenant part. A l'inverse, "le DFAE indique ne pas soutenir diplomatiquement ses citoyennes et citoyens" y participant, a déploré Joëlle Minacci.
Au moment de la discussion, l'UDC a dit son refus de soutenir le texte, par la voix de Romain Belotti. "Le DFAE a clairement mis en garde la population de ne pas se rendre dans cette zone de conflits. (...) Il ne va pas envoyer des contingents militaires dans la région pour protéger ces personnes", s'est-il exclamé.
"Les Suisses, un peuple courageux"
Le PS et les Vert.e.s soutenaient le texte. "Ces citoyens portent la voix de notre population indignée face au blocus à Gaza", a estimé le socialiste Alexandre Démétriadès, co-auteur de la résolution. "Personne ne demande d'intervention armée. Nous demandons seulement un signal et un soutien aux citoyens suisses en cas de difficulté", a-t-il déclaré.
L'intervention du PLR Pierre-André Romanens, seul représentant de son parti à avoir signé le texte, a été particulièrement remarquée. "Nous sommes le pays d'Henri Dunant. Les Suisses sont un peuple courageux, ni de droite ni de gauche, je m'en fous, ce que je vois dans cette flottille, c'est des gens qui tentent de créer un couloir de vie pour apporter de la nourriture dans un territoire où des centaines d'enfants meurent tous les jours", s'est-il exclamé.
"Je ne veux pas lever les bras en disant que je ne peux rien faire", a-t-il ajouté, tandis que des applaudissements ont retenti dans la salle.
Au moment du vote, la résolution a été acceptée par 61 oui, 47 non et 21 abstentions.