Voyage Voyage – épisode 5 : Jérémie Zuber prend souvent le dernier train
Le sport est synonyme de voyages, de trajets plus ou moins longs, plus ou moins fréquents. Pendant ces fêtes, découvrez les portraits de neuf Valaisan·ne·s qui nous parlent de cet aspect lié à leur pratique sportive aux quatre coins de la Suisse et du monde. Épisode 5 : Jérémie Zuber.

Tous les enfants de Suisse ont sans doute pratiqué, au moins une fois, le unihockey à l’école. Répandue dans les salles de gym romandes, cette discipline trouve un écho encore plus grand du côté alémanique. Ce sport rempli des salles et fait déplacer les foules. Inévitablement, lorsqu’un Valaisan veut percer dans ce milieu, pour jouer, entraîner ou arbitrer, il doit prendre la route. Ou plutôt le rail, dans le cas du Sierrois Jérémie Zuber, l’un des cinq arbitres romands qui officie en Ligue A.
Basé à Sierre, Jérémie Zuber connait les principales gares de Suisse comme sa poche. Il avale les kilomètres avec plaisir pour aller arbitrer des matches de ligue nationale.
La minorité fait la force
Si la pratique du unihockey est moins répandue en Suisse Romande, Jérémie Zuber forme avec son compère Joël Cretton un binôme qui dénote dans le paysage. Les deux hommes font partie d’un petit groupe d’arbitres francophones dans des championnats à majorité alémanique. « La différence par rapport à une paire d’arbitres germanophones, c’est que ça discute beaucoup moins sur le terrain. Quand on officie avec mon collègue, il y a donc moins de pertes de temps, moins d’interruptions. » Moins parler pour mieux agir, telle pourrait être la devise du duo romand.
« On demande le plus souvent aux capitaines de faire un effort et de nous parler en bon allemand. » Jérémie Zuber
« La communication ce n’est pas évident, reprend Jérémie Zuber. En Ligue Nationale, il y a aussi des joueuses et des joueurs qui viennent de l’étranger, donc on se doit d’utiliser l’anglais. Et bien sûr, même si plusieurs personnes parlent parfaitement le français, on demande le plus souvent aux capitaines de faire un effort et de nous parler en bon allemand. »
On rembobine
Comme dans tout parcours, celui de Jérémie Zuber a commencé dans son club de Sierre. Joueur, puis entraîneur, le Valaisan s’est laissé tenter par l’arbitrage pour « donner un coup de main ». Petit à petit, il a gravi les échelons, au point d’obtenir la plus haute qualification en Suisse. « Certains arbitres ont un plan de carrière, explique le Sierrois. Ce n’était pas notre cas. Nous nous sommes simplement pris au jeu. »
« On a des observations régulières de la Ligue. Ça nous donne une sorte de classement, un peu comme au tennis. » Jérémie Zuber
Et leur progression ne tombe pas du ciel. Elle est le fruit d’un important travail. « On a des observations régulières de la Ligue, des questionnaires à remplir pour être à jour au niveau du règlement. Ça nous donne une sorte de classement, un peu comme au tennis. »
Décisions partagées
Lorsque le Valaisan évoque son parcours dans le unihockey, il emploie toujours les termes « on » et « nous ». Car son aventure dans l’arbitrage s’écrit en duo. « On arbitre ensemble depuis 15 ans avec Joël Cretton, un Bagnard exilé dans le canton de Vaud. Au départ c’était pour ne pas se perdre de vue. » Et le binôme fonctionne parfaitement. « Il faut savoir que les matches sont toujours arbitrés par deux personnes qui sont à compétences égales sur le terrain. »
« Le championnat suisse est l’un des plus relevés au monde. » Jérémie Zuber
S’ils traversent la Suisse pour leur plaisir, Jérémie Zuber et Joël Cretton, sont régulièrement suivis. « Les matches de Ligue A sont télévisés. Et on peut dire que le championnat est l’un des plus relevés au monde. L’équipe nationale a terminé 4ème des mondiaux, ce n’est pas pour rien. » Le niveau d’exigence est donc très élevé et l’approche est très professionnelle. « On communique avec des oreillettes lors des matches. Le suivi est assuré avec les observations régulières. Nous devons également nous soumettre à plusieurs tests physiques par année, en plus des tests théoriques. »
