Un master en poche, Alexis Bayard est à la croisée des chemins
En parallèle de ses compétitions internationales, le Valaisan a récemment terminé un master à l'Université de Lausanne. Repartir pour un cycle olympique ou entamer sa reconversion professionnelle, Alexis Bayard va devoir trancher.

Nous l'avions quitté il y a quelques mois, plus précisément lors des Jeux olympiques à Paris, forcément déçu après son élimination au premier tour en simple. Aujourd'hui, le Valaisan a avalé cette amertume et a retrouvé le chemin de la compétition à l'occasion de la Coupe du Monde à Berne, le week-end dernier. Une compétition où lui et ses coéquipiers se sont démarqués, décrochant une cinquième place prometteuse. "Je me sens bien, c'est une reprise de saison. J'ai fait plus de pause que les années précédentes, il a fallu se remettre dedans", explique-t-il. " J'ai toujours aimé cette compétition à Berne. Il y a le public, ça nous procure des émotions plus fortes et cela nous donne envie d'aller chercher des résultats", poursuit Alexis Bayard.
Une Équipe de Suisse convaincante, ce n'était pas forcément attendu. Toujours à la recherche d'un entraîneur national, les escrimeurs ont été coachés par un ancien de la maison, en la personne de Max Heinzer. "Cela a été très instructif. Je le connais depuis plusieurs années, il sait comment nous coacher. Grâce à son expérience, il sait les erreurs à ne pas faire depuis le banc et c'était agréable", détaille Alexis Bayard. Une mission temporaire qui aurait pu créer des incertitudes au sein de la sélection nationale. Eh bien non, puisque c'est tout le contraire qui s'est passé. "Cela fait plaisir de voir que nous tenons toujours la route, malgré tous les changements. Il y a du potentiel au sein de l'équipe et on se dit qu'il y a moyen d'aller chercher quelque chose dans quatre ans (ndlr: Los Angeles 2028)", espère le Valaisan.
Jongler entre les études et le sport de haut-niveau
Fraîchement diplômé à l'Université de Lausanne, le Valaisan avait depuis longtemps l'ambition de se former dans le domaine du sport, loin des pistes d'escrime. "Cela a toujours été un domaine qui m'a passionné. Je me vois après ma carrière travailler dans le sport, c'est évident. Cette année, j'ai envie de faire une expérience à côté de l'escrime. L'année dernière, je me suis concentré uniquement à mes résultats. C'est aussi une bonne occasion d'avoir la tête un peu ailleurs."
Alexis Bayard a donc déjà préparé son après-carrière, même s'il cherche déjà un travail en plus de son activité d'escrimeur. Pas encore certain de la direction qu'il souhaite prendre, il est cependant sûr d'une chose : "Pour l'instant, ce sera plutôt en dehors de l'escrime, vers la préparation physique ou dans les fédérations sportives. Après, c'est clair que j'ai toujours envie d'avoir un pied dans l'escrime, c'est ma passion. J'ai toujours été prêt à aider le club d'à côté, une fois de temps en temps, ça me ferait très plaisir. Mais je ne veux pas que ça soit mon métier à 100%".
Avant de décrocher ce diplôme, le Valaisan de 28 ans a dû apprendre à jongler entre les cours et les compétitions d'escrime, la plupart du temps à l'étranger. Un casse-tête par moment, souvent résolu grâce au système mis en place par l'Université.
Los Angeles 2028 en ligne de mire ?
Après avoir goûté une première fois aux Jeux olympiques 2024 à Paris, le Valaisan aura-t-il la motivation de repartir pour un tour ? Son coéquipier de sélection, Lucas Malcotti, n'avait pas hésité longtemps avant de se prononcer. Mais pour Alexis Bayard, l'heure est à la patience. "Je souhaite faire un choix vraiment réfléchi. Si je m'engage à repartir pour quatre ans, je vais le faire à fond. Je ne veux pas avoir de regret. C'est pour cette raison que je me donne une année, pour que je puisse me poser et réfléchir calmement", précise-t-il.
Cette hésitation n'enlève en rien les moments indescriptibles qu'a vécu Alexis Bayard lors des derniers Jeux, malgré son élimination dès le 1er tour en simple. "J'ai été très déçu sur le moment. Mais à froid, je retiens que c'était vraiment une expérience incroyable. C'est unique, comme si c'était un monde parallèle durant quelques jours." Se lancera-t-il à la quête des JO 2028 ou s'abstiendra-t-il ? Réponse dans les semaines ou les mois à venir...