Théo Gmür: «Je ne vais pas aux Mondiaux pour ramener du chocolat»
Veysonnaz vivra de ce mardi à samedi au rythme de la Coupe du Monde de ski handicap. L’occasion pour le Nendard Théo Gmür d’évoluer (presque) à domicile à une dizaine de jours des Mondiaux.

Les meilleurs athlètes de ski handicap de la planète ont rendez-vous à Veysonnaz cette semaine. Dès ce mardi et jusqu’à samedi, la piste de l’Ours sera le théâtre de plusieurs épreuves de Coupe du Monde masculine et féminine. Engagé en géant, Théo Gmür se réjouit de ce rendez-vous dans un cadre qu’il connaît parfaitement bien.
À domicile sur la commune «ennemie»
«C’est une chance unique que j’ai de pouvoir concourir presque à la maison, sur la commune ennemie», sourit le Nendard. «C’est une piste que j’apprécie particulièrement. À chaque fois, je m’y sens bien donc j’ai hâte de me retrouver à nouveau dans le portillon.» Avant ces échéances à domicile, le Valaisan se fixe plusieurs objectifs. «Je veux retrouver la confiance en mon ski, retrouver l’adrénaline de la course et surtout prendre du plaisir en livrant des manches constantes. Si j’y parviens, le résultat viendra tout seul.»
«Ma famille, ma copine, mes amis, ils seront tous là pour me voir à l’œuvre, je ne veux pas les décevoir.» Théo Gmür
Théo Gmür refuse de se mettre une pression trop importante. Il sait en revanche que le fait de concourir sur ses terres engendre inévitablement des attentes. «Ma famille, ma copine, mes amis, ils seront tous là pour me voir à l’œuvre, je ne veux pas les décevoir», concède-t-il. «Après, ce n’est pas la première fois que je vis ça. Je sais qu’il faut que je reste humble avec cette piste de l’Ours pour espérer la dompter du mieux possible.»
Début de saison retardé
Pour préparer du mieux possible ces épreuves de Veysonnaz, le Nendard et ses compères de l’équipe de Suisse ont effectué un camp sur les hauteurs de Zinal la semaine dernière. «On a été particulièrement gâtés par les conditions de neige qui étaient assez exceptionnelles par rapport au reste du Valais», relève celui qui avait manqué les premières épreuves de la saison du côté de Saint-Moritz en raison de douleurs au ménisque. «Les bobos font partie de la vie lorsque tu es sportif. Je ne voulais pas prendre de risque donc j’ai préféré effectuer des journées d’entraînement supplémentaires plutôt que de m’aligner au départ des courses.»
«Je suis satisfait de mes premiers résultats de l’hiver puisque je n’avais que deux journées de vitesse dans les jambes avant de m’élancer.» Théo Gmür
Théo Gmür a finalement lancé sa saison à la mi-décembre en Autriche en terminant 4ème des deux Super-G auxquels il a pris part. «Je peux être satisfait de ces deux résultats puisque je n’avais que deux journées de vitesse dans les jambes avant de m’élancer», explique-t-il. «On voit bien que la concurrence est de plus en plus forte donc ces performances ne peuvent qu’être bénéfiques pour la suite de la saison.»
Bientôt ses quatrièmes Mondiaux
Le gros rendez-vous de l’hiver du Valaisan est fixé à dans dix jours. Il lancera à cette occasion les quatrièmes championnats du Monde de sa carrière du côté d’Espot en Espagne. «Si on m’avait dit que je disputerai un jour mes quatrièmes Mondiaux, j’aurais signé direct…même si j’ai l’impression de devenir le papy de l’équipe», rigole-t-il. «Il y a des titres, des médailles à aller chercher et je me sens prêt à le faire. Je vais aller au bout de moi-même pour y parvenir.»
«Quand on a eu la chance de goûter à l’or mondial un jour, on veut évidemment le refaire.» Théo Gmür
L’hiver dernier, Théo Gmür s’était abonné au bronze. Un métal qu’il avait obtenu à deux reprises lors des Mondiaux de Lillehammer (Super-G et géant) et à une reprise aux Jeux Paralympiques de Pékin (descente). «Quand on a eu la chance de goûter à l’or mondial un jour, on veut évidemment le refaire», souffle celui qui avait été titré à deux reprises en 2019 en Italie. «Je ne vais pas en Espagne pour ramener du chocolat, on en a assez en Suisse! Décrocher des médailles en Espagne, si possible en or, c’est le gros objectif de ma saison.»
Nouveau pari en cours
Fidèle à ses habitudes, celui qui avait tenu son pari de prendre part au Grand Raid 2022 en cas de médaille aux Jeux Paraympiques est prêt pour un autre défi s'il monte sur le podium mondial. «Je vais vous laisser deviner de quoi il s’agit mais voilà quelques indices: ce sera à nouveau en août mais il sera cette fois question de course à pied et pas de VTT.» Titillé pour assouvir notre curiosité, il nous a finalement avoué que le départ de l’événement auquel il envisage de prendre part ne se fera pas à Sierre mais au pied du Cervin. Entre le 25 et le 27 août prochains.
