Le titre national en poche, Mike Coppens et Christophe Roux ont failli manquer le RIV 2025
Mike Coppens et Christophe Roux feront une nouvelle fois partie des favoris à la gagne lors du Rallye International du Valais qui sera lancé de nuit jeudi à Martigny. Fraîchement sacrés champions de Suisse, les deux hommes ont pourtant bien cru ne pas pouvoir être au départ de ce rendez-vous à part.

"À une demi-heure de la clôture des engagements, nous ne savions toujours pas si nous serions de la partie." Mike Coppens n'occulte pas la réalité. Oui, le Rallye International du Valais aurait pu se disputer sans l'un de ses équipages les plus emblématiques. Celui composé du Bagnard et de son fidèle copilote Christophe Roux, pourtant tout juste sacrés champions de Suisse pour la deuxième fois après 2021.
"Chaque participation à un rallye est un risque financier énorme", explique Mike Coppens. "À chaque fois que je vois le starter m'indiquer qu'il ne reste que trente secondes avant le départ, j'essaie de ne plus y penser, mais j'ai quand même une épée de Damoclès de plusieurs dizaines de milliers de francs au-dessus de la tête." Sans articuler de montant précis, le Verbiérain ne cache pas qu'il a fallu réunir beaucoup d'argent avant qu'une nouvelle participation au RIV ne devienne effective. "Sans faire les pleureuses, car il y a des choses plus graves dans la vie, nous n'y croyions presque plus. C'est un fait. Loin de nous l'idée de faire de l'intox comme certains ont pu le penser. Je peux vous assurer que j'aurais préféré qu'on puisse annoncer tout de suite que nous serions au départ."
Un important élan de soutien
Mike Coppens l'avait indiqué à nos confrères du Nouvelliste sitôt le titre national remporté, à l'issue du Rallye du Tessin le mois dernier : sauf miracle, son bolide ne serait pas présent sur les routes valaisannes. "Cela a fait réagir énormément de monde. J'ai reçu un tas de téléphones de gens qui m'ont dit qu'ils allaient nous aider car ils ne pouvaient pas imaginer ne pas nous voir sur la ligne." Un véritable élan de soutien qui a touché le pilote bagnard, mais aussi son binôme Christophe Roux.
Les deux Valaisans auront forcément à cœur de rendre la confiance témoignée par toutes ces personnes qui se sont démenées pour leur venir en aide. Être d'ores et déjà assurés du titre national les libèrent-ils d'une part de pression ou celle-ci est-elle au contraire plus grande, avec ce nouveau statut dont il faut se montrer dignes? "Ni l'un, ni l'autre", rétorque Mike Coppens. "Chaque rallye doit être abordé de la même manière. En étant conscient que nous pratiquons un sport dangereux. La priorité est de ramener la caisse entière à la fin."
Les deux hommes avaient donc déjà été sacrés champions de Suisse en 2021. "Personnellement, cette deuxième couronne a été beaucoup plus émotionnelle que la première", affirme Christophe Roux. "En arrivant au bout du rallye au Tessin et en repensant à toutes les épreuves, personnelles et sportives, que nous avons surmonté pour en arriver là, j'ai pleuré comme une madeleine. J'ai vécu les choses de manière beaucoup plus intense cette année." L'émotion de son copilote a d'ailleurs particulièrement fait plaisir à Mike Coppens.
Les organisateurs du Rallye International du Valais ont décidé de proposer une nouveauté pour cette édition 2025. Ou plutôt, de remettre au goût du jour quelque chose qui se faisait déjà dans le passé. Plutôt que vendredi matin, les hostilités seront lancées dès jeudi soir à partir de 20h00, à l'occasion d'une spéciale nocturne dans la zone industrielle de Martigny. "C'est cool. Les nouveautés sont toujours sympas, notamment pour les spectateurs", relève Mike Coppens. "Pour avoir vu la vidéo de cette spéciale sur le site du rallye, je peux vous dire que ça va aller vite. Très vite. Je m'attendais à des chicanes ou des bottes de paille, mais il n'y aura rien. Ce sera ligne droite, équerre, ligne droite. S'il pleut, il risque bien d'y avoir des surprises."
Des notes à revoir, malgré un parcours relativement similaire à 2024
Les équipages qui étaient déjà de la partie l'an dernier retrouveront des choses connues lors des deux jours suivants. Ils emprunteront en effet (plus ou moins) les mêmes routes que douze mois plus tôt. "Est-ce que ça réduit le travail pour la prise de notes en amont? Tout dépend du pilote que l'on a à ses côtés", sourit Christophe Roux. "Mike est quelqu'un d'extrêmement pointu, qui corrige très souvent ses notes. Pour moi, le gros du job se fait à la vidéo. Certes, nous allons faire des reconnaissances, mais lors de celles-ci, nous passons un virage à 60km/h alors qu'une fois en course, nous sommes plus proches des 160km/h. Il est donc très important que je sois le plus précis possible. Je ne peux pas me permettre de faire une connerie."
Les deux hommes se souviennent encore très bien de leur mésaventure de l'an dernier. Une sortie de route sur la spéciale 5 entre Bramois et Saint-Martin les avaient contraints à l'abandon et à laisser s'envoler leurs rêves de victoire et de sacre national. "La seule revanche que j'ai à prendre, elle est sur moi-même", assure Mike Coppens. "J'avais fait une correction de notes avant cette spéciale et je reste convaincu que j'avais bien fait. Simplement, j'ai mal fait ce que je devais dans la voiture. À 20 centimètres près, ce serait passé. Malheureusement, je n'ai pas respecté certains timings et c'est qui a mené à cette erreur." Visiblement pas tout à fait d'accord sur la manière d'appréhender cette spéciale et ce fameux virage qui avait fait des dégâts il y a douze mois, les deux hommes ont encore quelques jours pour "s'entendre".
Malgré ce léger désaccord, la complicité entre Mike Coppens et Christophe Roux saute aux yeux. Voilà quatorze ans que les deux hommes partagent le même habitacle. Pour chacun d'eux, le Rallye International du Valais est un rendez-vous à part. "J'en ai la chair de poule rien que d'en parler", indique le pilote bagnard. "À la maison, mes gamins jouent avec leurs voitures en disant qu'ils font le RIV. Personnellement, je me souviens encore d'Olivier Burri avec sa Ford Sierra. À l'époque, je rêvais simplement de toucher sa voiture. Avec le temps, nous sommes devenus acteurs et même acteurs importants de ce rallye avec Christophe. Ce n'est pas pour autant que je me suis habitué à cette situation qui me fascine et me fait toujours autant rêver. Ce rallye est différent des autres, c'est une certitude. Il est magique, un point c'est tout."
Le "plus beau rallye d'Europe"
Des propos que valide entièrement Christophe Roux, lequel n'hésite pas à parler du "plus beau rallye d'Europe", surtout à cette période de l'année. "Je suis un grand passionné de nature. Lorsqu'on voit ces couleurs d'automne, ce vignoble jaune où que l'on aperçoit la Dent Blanche en passant à Hérémence, je ne me dis qu'une chose : un tel décor ne se retrouve nulle part ailleurs. Pouvoir arpenter ces routes est un véritable privilège. Espérons que ce cadre nous sourira cette année!"
Après avoir longtemps craint pour leur participation, Mike Coppens et Christophe Roux se battront dès jeudi soir pour tenter d'inscrire une 3ème fois leurs noms au palmarès du Rallye International du Valais, après deux succès consécutifs en 2021 et 2022.
