Camille Rast est entrée dans une nouvelle dimension : "J'apprends sur le tas, jour après jour"
Championne du monde de slalom en février dernier, la Vétrozaine est entrée dans les livres d'histoire du ski suisse, mais aussi, un peu malgré elle, dans une nouvelle dimension en tant qu'athlète auprès des...sponsors. Un quotidien qu'elle essaie de gérer seule, malgré une explosion de la demande.
Camille Rast remet la machine en route après avoir vécu la saison la plus prolifique de sa carrière lors du dernier hiver. Première victoire en Coupe du Monde, or mondial en slalom et deuxième place du classement de la discipline. Autant de résultats qui placent désormais la Vétrozaine de 26 ans dans la liste des favorites cette saison en technique, aux côtés des indéboulonnables Mikaela Shiffrin, Petra Vlhova ou encore sa compatriote Wendy Holdener, pour ne citer qu'elles. Une mise en avant qui s'accompagne forcément de tous les "à-côtés" comme elle le mentionne, à savoir les demandes des médias, mais aussi celles des sponsors et partenaires.
Un rapport direct avec les sponsors
Contrairement à une grande partie des sportifs de haut-niveau, Camille Rast a décidé de ne pas s'entourer et de gérer seule les demandes. C'est donc directement la Vétrozaine qui décide de collaborer ou non avec une marque, et les obligations qui en découlent. "Je le fais toute seule, parce que j'ai tout essayé ces dernières années. Au final, je crois que je ne me débrouille pas trop mal. Mes partenaires sont contents lorsqu'il y a de nouveaux projets, de nouveaux contrats. Dans mon parcours, j'ai réalisé une maturité en économie et en droit à Brigue, ce qui m'a permis d'avoir certaines bases dans le domaine. Si on s'intéresse un petit peu, c'est assez rapide à se renseigner. J'appelle ça les études post-scolarité", se marre-t-elle.
Avec le temps, la Vétrozaine s'est familiarisée avec les nombreux règlements et lois qui entourent le monde du sport. "J'apprends tous les jours de nouvelles choses, tant au niveau des règlements qu'au niveau des lois, des droits d'image... C'est un milieu qui m'intéresse et c'est toujours un plaisir d'échanger avec des marques. Avec certaines, cela fait d'ailleurs plusieurs années que je collabore avec et c'est vraiment agréable de pouvoir choisir par soi-même". Avec son titre de championne du monde, Camille Rast s'est rajoutée une sacrée ligne à son palmarès.
Un agenda à gérer
En collaborant avec des partenaires, la Valaisanne remplit forcément indirectement son agenda, déjà débordant. "Je reçois beaucoup de demandes par mail. Ce sont des petites choses, mais qui deviennent rapidement conséquentes si elles s'additionnent", relève Camille Rast, qui a appris, avec le temps, à gérer son calendrier.
Parmi la liste des événements auxquels Camille Rast a participé durant le printemps, un moment a particulièrement touché la native de Vétroz : la réception organisée par la Commune, juste après sa médaille d'or obtenue en slalom aux Mondiaux de Saalbach.
Après les longs mois de compétition et les journées accordées à ses partenaires, Camille Rast s'est offerte quelques jours pour elle-même. Une pause un peu trop courte à ses yeux, après une saison très éprouvante sur le plan physique et émotionnelle. "C'est clair que j'aurais aimé avoir un peu plus de temps pour moi, pour me reposer. J'ai des obligations en tant qu'athlète et je décide toujours de mettre les gazes juste après l'hiver pour honorer mes contrats. En juillet, j'ai tout coupé pour pouvoir passer du temps chez moi, avec mes proches et faire autre chose.", explique-t-elle.
Le fléau des réseaux sociaux
Au cœur de ces partenariats, les réseaux sociaux prennent évidemment une grande part des demandes aujourd'hui. Questionnée à ce sujet, la championne du monde de slalom répond avec un grand sourire. "J'ai une tendance à dire que je n'aime pas les réseaux sociaux. Je fais malheureusement partie d'une génération qui a grandi avec tous ces réseaux et les marques attendent de nous des publications. Dans mon cas, j'ai de la chance, car je gère moi-même mes contrats et je n'ai jamais mis une clause spéciale sur les réseaux sociaux. Cela me permet d'être plus libre. Les réseaux sont plus un poids qu'autre chose, ils peuvent nous faire perdre de la qualité dans nos entraînements".
Les Jeux olympiques en ligne de mire
Les obligations du printemps derrière elle, place à la compétition pour Camille Rast. Après un été passé en salle, puis un retour sur les skis, la Vétrozaine va retrouver la Coupe du Monde ce week-end à l'occasion du premier géant de la saison, à Sölden. Une épreuve qui sonnera le début d'un hiver marqué par les Jeux olympiques, le Graal pour tout sportif de haut niveau. Pas question pour autant de changer ses habitudes.