Sierre-Zinal – Paléo Festival, même combat : la file d’attente pour gérer l'afflux numérique
30'000 connexions pour 6'000 dossards. Sierre-Zinal a encore fait le plein d’inscriptions la semaine passée pour sa prochaine édition du mois d’août. Beaucoup d’élus et encore plus de déçus, dans ce processus complexe, qui a des touches de Paléo.

Quelques chiffres d’abord. Le célèbre festival nyonnais a affiché complet en 21 minutes. 200'000 tickets ont trouvé preneur pour l’édition 2024. Par rapport aux 6'000 dossards de Sierre-Zinal, ce n’est pas exactement le même défi logistique. Et pourtant, c’est bien du côté de Paléo que les organisateurs de la course des Cinq 4'000 ont tourné leur regard pour faire face à cet afflux numérique.
Avec un système de file d’attente, devenu indispensable. "En 2016, il fallait encore plus d’un mois pour faire le plein. En 2017, on était à 6 jours. En 2018, tout est parti en une journée." Le petit récapitulatif préliminaire de Vincent Theytaz en dit long, sur l’évolution de la course anniviarde et sur les habitudes d’inscription de ses adeptes. "À partir de 2019, le stock est parti en moins de deux heures et c’est là qu’on s’est mis en quête d’un nouveau système", complète le président du comité d’organisation.
De New York à Morat
Avant de reprendre le système "Paléo", les organisateurs de l’épreuve valaisanne ont mené plusieurs explorations. "On a fait un petit état des lieux de tout ce qui existait sur le plan des inscriptions. On s’est renseigné auprès du marathon de New York et de la Patrouille des Glaciers. On a également collaboré avec Morat-Fribourg." Et puis, la solution s’est dessinée, en dehors des milieux sportifs. "Avec ce système du Paléo, sous forme de file d’attente, qui nous a convenu et qui nous accompagne depuis 2021."
Ce qui plait dans cette solution ? "C’est le fait de pouvoir informer l’utilisateur sur sa progression en direction de l’inscription. Par le passé, nous avons connu des bugs, qui généraient pas mal de frustration, notamment en 2020." Face à l’incompréhension des participants incapables de s’inscrire, pour diverses raisons, les organisateurs ont tout remis sur la table. "Liste d’attente, tirage au sort, critères de sélection, on a réfléchi à tout, pour en arriver à la moins mauvaise des solutions."
Processus perfectible
Le président du comité d’organisation appuie là où ça fait mal. Il ajoute. "C’est la moins mauvaise solution… pour le moment. On doit continuer d’analyser quelles sont nos perspectives pour les prochaines éditions." Car cette file d’attente, aussi subtile soit-elle, génère un certain mécontentement. "Et on le comprend, assure le boss de Sierre-Zinal. C’est pénible de devoir passer par toutes sortes d’étapes pour pouvoir s’inscrire. On va encore réfléchir à la chose."
S’il admet que la course aux dossards peut – et doit – être améliorée, Vincent Theytaz est également catégorique sur l’évolution de l’épreuve elle-même. Pas question de doubler les jours, ni d’augmenter la capacité. "Il en va de la magie de l’évènement et aussi du respect par rapport à l’investissement de nos bénévoles. On doit garder une taille correcte, en faisant de la qualité. Sans chasser à tout prix les records de participation."
Encore quelques possibilités
Au fur et à mesure de l’entretien, Vincent Theytaz insiste sur le côté perfectible de tout le système. Il appuie également sur le fait que les organisateurs sont sincèrement désolés pour tous les déçus, pour toutes celles et ceux qui n’ont pas obtenu le fameux sésame. On lui fait remarquer que Sierre-Zinal affiche complet et qu’il y aurait de quoi se réjouir. "C’est vrai que nous pouvons être contents et fiers de savoir qu’en Valais, nous avons une course qui connait un pareil succès." Un succès auquel il est encore possible de se joindre.
Soit comme participant, en misant sur le marché officiel de "revente" des dossards ou sur les derniers "packages" disponibles. Soit comme bénévole : la solution supplémentaire pour faire partie de l’aventure, avec quelques avantages. "La moitié de nos volontaires ne souhaite pas courir car leur expérience de bénévolat leur suffit amplement. Mais c’est vrai qu’il y a quelques avantages, notamment une course dédiée au mois de septembre avec une médaille, un diplôme, comme pour le Jour J." Un Jour J, qui tombera le samedi 10 août, pour cette édition 2024.
