Saillon est prêt à accueillir l’équipe de Suisse sur ses terres

L’équipe de Suisse lance son premier rassemblement de la saison ce lundi. Cinq jours avant de défier le Kosovo à Pristina, huit avant d’accueillir Andorre à Tourbillon, Murat Yakin et ses hommes se retrouveront en début d’après-midi à Saillon. C’est en effet au sein du complexe des Bains qu’Edimilson Fernandes, Granit Xhaka et consorts séjourneront durant la semaine à venir, à l’exception des deux jours qu’ils passeront en Europe de l’Est entre vendredi et dimanche.

«Accueillir la Nati chez nous est une grande fierté.» Charles-Henri Thurre, président de la commune de Saillon

«Accueillir la Nati chez nous est une grande fierté», affirme le président de la commune de Saillon Charles-Henri Thurre. «Les premiers contacts avec l’ASF remontent à il y a plusieurs mois. Nous avons échangé avec plusieurs chefs de projet, tous chargés d’un dicastère précis. Tout a été fait pour qu’on puisse leur répondre du mieux possible. Je remercie d’ailleurs tout le personnel de la commune qui s’est investi à fond dans ce projet.»

Un seul entraînement à Saillon

Si seulement 350 mètres séparent le Complexe des Bains de Saillon du Stade Saint-Laurent, terrain du club local, l’équipe nationale n’y effectuera pourtant qu’un seul entraînement ces prochains jours. Une séance ouverte au public ce lundi de 17h30 à 18h30. Elle prendra ensuite ses quartiers à Riddes sur les installations du FC Sion. «Les responsables de l’ASF nous ont dit avoir fait ce choix pour des questions de dimensions du terrain», explique Charles-Henri Thurre. «À ce niveau-là, ils s’entraînent au millimètre près. Ils sont venus chez nous, ils ont carotté le terrain et ils ont estimé que la pelouse de Riddes leur convenait mieux.»

Besoin de confidentialité

L’option riddane semble également avoir été choisie pour des questions de confidentialité. La troupe de Murat Yakin y aurait davantage la possibilité de s’entraîner à l’abris des regards. «Ce point figurait effectivement dans le cahier des charges transmis par l’ASF. Il aurait fallu que l’on mette des bâches tout autour de notre terrain. Je peux comprendre que l’entraîneur ne souhaite pas que ses plans soient visibles aux yeux de tous mais la configuration du Valais fait qu’il suffit de monter sur les côtes et de prendre des jumelles pour voir ce qu’il se passe. Tout cacher est impossible.»

«Le fait que l’équipe nationale séjourne ici durant plusieurs jours nous permettra inévitablement d’être mis en lumière.» Charles-Henri Thurre, président de la commune de Saillon

Saillon se contentera donc de l’unique séance prévue par la Nati sur son terrain ce lundi en fin de journée. Pour mettre sur pied les différentes zones qui seront consacrées au public et aux VIP à cette occasion, la commune a tout de même dû consentir à quelques investissements. Sans dévoiler de somme exacte, Charles-Henri Thurre estime que les bénéfices seront plus importants que les dépenses. «Notre club aura droit à un terrain en très bon état pour le reste de la saison et ces bénéfices sont surtout liés à l’image de notre commune. Le fait que l’équipe nationale séjourne ici durant plusieurs jours nous permettra inévitablement d’être mis en lumière.»

«Nos installations font certainement la différence par rapport à d’autres hôtels.» Dan Meylan, directeur des Bains de Saillon

Directeur des Bains de Saillon, Dan Meylan partage ce constat. «Notre complexe qui accueille la Nati, c’est juste exceptionnel! Cela va faire parler de nous et cela va forcément drainer du monde.» L’établissement a pris l’habitude d’accueillir de nombreuses équipes de football ces dernières années. «Nos installations font certainement la différence par rapport à d’autres hôtels. Pouvoir proposer des piscines, des saunas, des chambres transformables en salle de massage et garantir une certaine intimité aux joueurs et membres du staff, sont des atouts non-négligeables.»

Une délégation imposante et des exigences importantes

Reste que le niveau d’exigence est monté d’un cran pour le complexe des Bains de Saillon avec cette venue de l’équipe de Suisse. «Elle arrive avec un staff bien plus conséquent que les formations que l’on a l’habitude de recevoir, notamment les adversaires du FC Sion», explique Dan Meylan. «Il faut compter une vingtaine de personnes en plus des joueurs. Cela fait vite beaucoup de monde à loger et à nourrir. Les préparatifs pour les accueillir comme il se doit ont commencé il y a un bon mois. Il a notamment fallu créer un WIFI spécialement pour la Nati afin de garantir une sécurité d’un point de vue des données qui seront partagées. Il nous a également été demandé de fournir un stock suffisamment important de glaçons pour que les joueurs puissent prendre des bains bien gelés après les entraînements. C'est paradoxal pour nous qui sommes plutôt spécialisés dans l'eau chaude.»

«Nous comptons sur le respect de tout le monde pour garantir un maximum de tranquillité à ces stars qui nous font l’honneur de venir chez nous.» Dan Meylan, directeur des Bains de Saillon

D’un point de vue logistique, un étage complet de l’hôtel sera réservé aux Helvètes. Ceux-ci disposeront également d’une cuisine privée et d’une salle de conférence pour les analyses vidéos. «Nous ne bloquerons pas notre complexe pour autant», prévient Dan Meylan. «Nous comptons sur le respect de tout le monde pour garantir un maximum de tranquillité à ces stars qui nous font l’honneur de venir chez nous. Je n’ai pas formulé d’exigences spécifiques à mes employés. Je leur ai simplement demandé d’être au niveau et de faire en sorte que tout se passe bien. Certains espèrent probablement obtenir une petite photo avec l’un ou l’autre joueur mais n’oublions pas que si nous, nous les connaissons, l’inverse n’est pas valable. Nous devons les déranger le moins possible.»

Le souvenir de 1984

La séance d’entraînement de ce lundi sera donc l’unique créneau possible pour tenter de s’adonner à une séance de selfies avec ses idoles. «On a essayé de négocier un peu plus de disponibilités pour les enfants de la région mais il faut respecter le rythme de l’équipe. On est plusieurs à avoir encore les yeux qui brillent en repensant à la venue de la Suisse de Paul Wolfisberger en 1984», déclare Charles-Henri Thurre. «Les temps changent. Les timings sont de plus en plus serrés. Ce rassemblement ne laissait malheureusement que peu de place pour faire quelque chose d’un peu plus local.»