Reto Ziegler: «J’ai une revanche à prendre par rapport à la finale perdue en 2017»
Reto Ziegler est de retour «à la maison». Cinq ans et demi après la fin de son premier passage en Valais, le défenseur vaudois s’est (ré)engagé jusqu’en juin 2024 au FC Sion. Vainqueur de la Coupe en 2015, battu en finale deux ans plus tard, il a une fin d'histoire à réécrire à Tourbillon.

Il y avait comme un air de déjà vu ce mercredi après-midi au Stade de Tourbillon. Huit ans plus tard, Reto Ziegler a été (re)présenté à la presse en tant que nouvelle recrue du FC Sion. Le défenseur vaudois - qui fêtera ses 37 ans le 16 janvier prochain - est donc de retour en Valais après un premier passage marqué par la conquête de la 13ème Coupe, l’épopée européenne qui avait suivi et la première défaite de l’histoire du club en finale de sa compétition fétiche. Depuis, les années ont passé mais la mentalité de l’ancien international reste la même. Interview.
Reto Ziegler, pourquoi ce choix de revenir au FC Sion?
Parce que c’est le club de mon cœur. J’avais envie de revenir et je crois que ce sentiment était réciproque. Je pense pouvoir apporter beaucoup à cette équipe. Le timing était le bon pour que l’on se retrouve donc je me réjouis d’évoluer à nouveau ici à Tourbillon, devant nos supporters.
Concrètement, comment s’est mis en place ce retour en Valais?
Bon, je ne peux pas cacher que j’ai un rapport particulier avec les dirigeants. Barth (ndlr: Barthélémy Constantin) est mon directeur sportif mais c’est surtout un ami. On a toujours eu des contacts et quand j’ai senti que ça devenait un peu chaud pour moi à Lugano, j’ai fait en sorte de me libérer et c’est là que les discussions sportives ont repris avec Sion.
Il se dit pourtant que vous étiez très proche de rejoindre le Lausanne-Sport…
Ce club a manifesté son intérêt et ce n’était pas le seul. Je tiens d’ailleurs à les remercier pour ça mais je pense que tout le monde peut comprendre mon choix d’être revenu ici.
«Les Valaisans m’ont toujours montré beaucoup de respect et d’amour ces dernières années, même lorsque j’étais dans le camp adverse. Ce sont des choses qui comptent dans une carrière.» Reto Ziegler
Vous avez évolué dans de nombreux clubs au cours de votre riche carrière, certains très prestigieux. Qu’est-ce qui rend le FC Sion si spécial pour vous?
C’est un tout. Il y a bien sûr nos supporters mais aussi la vie en dehors du foot. Les Valaisans sont des gens très attachants. Ils m’ont toujours montré beaucoup de respect et d’amour ces dernières années, même lorsque j’étais dans le camp adverse. Ce sont des choses qui comptent dans une carrière. C’est ce qui me donne la motivation de donner quelque chose de plus à ce club et qui me fais me sentir à la maison ici.
Vous aviez déjà été en pourparlers avec le club avant de rejoindre Lugano. C’était évident pour vous: vous vouliez revenir en Valais?
Oui, c’était un objectif. Je pourrais presque parler de rêve. On m’a donné la chance de retrouver ce maillot et je me devais de la saisir.
À Lugano, vous vous êtes rapidement imposé dans le onze de base, vous avez remporté la Coupe au printemps dernier et puis vous avez été mis à l’écart cet automne. Comment avez-vous vécu cette situation?
Honnêtement, il n’y a rien eu de grave. Juste une discussion un peu appuyée avec l’entraîneur. Cela aurait pu s’arrêter là mais malheureusement, c’est allé un peu plus loin. Ce que je retiens en fin de compte, c’est qu’on a pu se séparer en bons termes. Le monde du foot est tellement petit que ça ne sert à rien de s’embrouiller indéfiniment. Encore une fois, je suis content d’avoir pu quitter Lugano à l’amiable et encore plus content d’avoir pu signer ici à Sion.
Physiquement, comment vous sentez-vous en n’ayant plus joué en compétition officielle depuis la mi-octobre?
Bon, j’ai quand même fait un match amical avec Lugano contre Monza et j’ai pu jouer une mi-temps la semaine passée face à Thoune. On a encore l’opportunité de disputer deux rencontres amicales en Espagne donc au niveau physique, je ne me fais pas de soucis. Que ce soit moi ou toute l’équipe, on sera prêts pour la reprise le 22 janvier.
Certains observateurs ont pu émettre des doutes vous concernant en raison de votre âge: bientôt 37 ans. Qu’est-ce que vous répondez à cela?
Qu’ils ont tous vu le Mondial. Il existe tellement d’exemple de joueurs qui sont âgés mais qui sont toujours très performants. Je pense appartenir à cette catégorie-là et c’est à moi de le prouver sur le terrain.
«On veut gagner cette Coupe et on a les qualités pour y arriver.» Reto Ziegler
Cinq ans et demi après la fin de votre premier passage au FC Sion, qu’est-ce que vous en retenez?
Qu’en trois saisons, on a disputé deux finales et une demi-finale de Coupe. On a aussi eu la chance de jouer en Europa League. J’ai montré en quelque sorte la voie mais regarder le passé ne sert plus à rien. Ce qui compte, c’est le futur. On veut gagner cette Coupe cette année et même si le chemin est encore long, je suis convaincu qu’on a les qualités pour y arriver.
En parlant de Coupe, le dernier souvenir de Reto Ziegler avec le maillot du FC Sion, c’est cette première défaite en finale le 25 mai 2017…
Moi ce que je me souviens surtout, c’est qu’on est allés gagner 3-0 à Bâle pour décrocher la 13ème. Après, si vous préférez parler de la finale perdue, vous avez le droit. Évidemment que c’était une immense déception, surtout en tant que capitaine. C’est quelque chose qui me hante encore aujourd’hui mais c’est aussi une motivation. J’ai une revanche à prendre.
Les émotions de la victoire en Coupe de l’an dernier à Lugano, elles étaient semblables à celle ressenties en Valais en 2015?
Non, gagner ici n’a vraiment rien à voir. C’est quelque chose de particulier. Depuis mon retour la semaine dernière, j’ai déjà eu l’occasion de motiver mes coéquipiers. Certains comme Bua ou Zuffi ont gagné des titres à Bâle mais ce n’est vraiment pas pareil à Sion. Ce qu’on a vécu en 2015, j’ai envie de le revivre, de le partager avec cette équipe.
«Débuter face à Lugano en championnat et les affronter en Coupe, c’est une belle opportunité de montrer à Sion que j’ai ce maillot collé à la peau.» Reto Ziegler
Signe du destin, c’est face à Lugano que vous débuterez officiellement ce 2ème passage en Valais le 22 janvier et c’est face à Lugano que vous disputerez les quarts de finale de la Coupe début mars…
C’est cool. C’est une belle opportunité de montrer à Sion que j’ai ce maillot collé à la peau. J’ai du respect pour mes anciens coéquipiers et le staff de Lugano mais désormais, ce sont mes adversaires. Il n’y a pas d’amitié qui tienne...en tout cas pour 90 minutes.
Qu’est-ce qui a changé entre le FC Sion que vous aviez quitté et celui que vous retrouvez aujourd’hui?
Toute l’équipe à part Fickentscher (rires)! Plus sérieusement, faire des comparaisons ne sert à rien. L’important, c’est que je ressens qu’il y a de la joie qui anime ce groupe. Il y a des joueurs qui ont faim, il y a beaucoup de potentiel. Maintenant, il faut que l’on ait plus de cohésion défensive. C’est ce qui a pêché dernièrement. Travailler en tant que groupe, être solides derrière, ça nous permettra de nous amuser devant.
Votre rôle sera non seulement d’amener cette solidité défensive mais aussi de jouer un vrai rôle de leader sur et hors du terrain…
Je ne joue pas au leader, c’est naturel chez moi. Je ne suis pas un acteur. J’ai juste les crocs. Je veux avoir du succès avec le FC Sion et j’essaie de transmettre cette mentalité à tout le monde même à l’entraînement. Si mes coéquipiers voient un mec de 37 ans se défoncer durant la semaine, ils seront obligés de faire pareil.
Présent aux côtés de Reto Ziegler devant la presse ce mercredi après-midi, le directeur sportif Barthélémy Constantin ne cache son plaisir d’avoir pu rapatrier un joueur avec lequel il entretient une relation particulière. Il parle de ses attentes concernant le Vaudois et de la suite du mercato sédunois.
