Pour franchir un cap, Hélios Basket doit incarner les valeurs de son nouveau coach
À 63 ans, Benny Mertens est le nouvel homme fort d’Hélios Basket depuis le début de cette saison. Technicien expérimenté, formateur, le Belge relève son premier défi à l’étranger avec une volonté claire: inculquer ses valeurs à l’effectif vétrozain.

Nouvelle saison, nouveau visage pour Hélios Basket. Après deux exercices mitigés sous la houlette de la coach croate Simona Soda, le club vétrozain veut se donner un nouveau souffle sous les ordres de Benny Mertens. Nommé à la fin mai, l’expérimenté belge de 63 ans vit à la Salle de Bresse sa première expérience aux commandes d’un club étranger.
«Hélios m’a donné l’opportunité de réaliser mon souhait de relever un défi hors des frontières belges.» Benny Mertens
«Relever un défi hors des frontières belges a toujours été un souhait. Hélios m’a donné l’opportunité de le réaliser», relève celui qui sort de huit saisons à la tête de Coutrai, en première division. «Je suis un formateur, j’aime prendre le temps de mettre en place mes idées. Rester longtemps au sein d’un même club fait partie de ma philosophie. Au début d’un mandat, c’est toujours pareil: on cherche ce que l’on va pouvoir développer sur la durée.»
Premiers contacts en mars
Benny Mertens le reconnaît: il est encore en pleine phase de découverte. De son effectif mais aussi du basket féminin suisse dans sa globalité. «Les premiers contacts avec les dirigeants remontent au mois de mars. Depuis, je me suis intéressé à ce qui se fait ici. Je me suis vite rendu compte que le nombre d’équipes au sein du championnat était bien inférieur à ce que je connaissais en Belgique.» Et pour cause: avec le retrait de Genève Elite Basket, seules six formations composent la 1ère division féminine cette saison. «Quatre ou cinq d’entre elles ont un bon niveau. Parfois, la qualité vaut mieux que la quantité. En Belgique, il y a plus de clubs mais les écarts de qualité entre les effectifs peuvent être impressionnant.»
«Je me suis tout de suite bien senti dans le basket féminin. J’ai rapidement su que c’était ce que je voulais faire.» Benny Mertens
Avec Benny Mertens, le président d’Hélios Basket Michel Huser s’est attaché les services d’un technicien chevronné. Un technicien qui a accompli la majeure partie de son parcours aux commandes de contingents féminins. «J’ai aussi travaillé avec les hommes dans le passé», précise-t-il. «J’étais encore jeune et je ne garde pas forcément de bons souvenirs de ces expériences. Je suis tombé dans le basket féminin à Waregem, un club très ambitieux et je suis resté dans ce milieu depuis. Je m’y suis tout de suite très bien senti, je n’ai jamais eu de soucis. J’ai rapidement su que c’était ce que je voulais faire.»
Champion d’Europe à la tête des U18
Hormis ses expériences à la tête de formations de Top Division Women – l’élite du basket belge – le nouvel homme fort du club vétrozain a aussi dirigé l’équipe nationale féminine de Belgique. Et il y a onze ans de ça, il a emmené la sélection U18 au titre de championne d’Europe. «J’avais dû me battre pour pouvoir prendre en charge cette équipe», se souvient-il. «Elle avait déjà gagné deux fois la médaille d’argent mais je sentais qu’elle avait le potentiel de faire encore plus. Il y avait énormément de talents au sein du groupe. Je garde encore aujourd’hui de très bons souvenirs de cette aventure. L’esprit d’équipe était fantastique. Il était basé sur des valeurs claires que j’essaie désormais d’emmener partout avec moi.»
«Je préfère me focaliser sur les valeurs que sur les objectifs.» Benny Mertens
Des valeurs que Benny Mertens tente d’inculquer du côté de la Salle de Bresse. «C’est la chose la plus importante pour moi. Je préfère me focaliser là-dessus plutôt que de parler d’objectifs», affirme-t-il. «Le respect, l’intégrité, la grinta et le fun. Voilà les quatre éléments qui comptent à mes yeux. À la fin de la saison, j’espère être jugé avant tout là-dessus. Mais je suis convaincu que si on fait ce qu’on a à faire au niveau des valeurs, les résultats suivront.»
Beaucoup de travail (encore) à accomplir
Le technicien du Plat Pays sait qu’il aura besoin de temps pour faire complètement passer son message et voir ses nouvelles joueuses répondre à ses exigences. Les deux matches de championnats joués jusque-là lui ont prouvé que beaucoup de travail restait à accomplir. «Contre Elfic (ndlr: défaite 92-67), on a fait une bonne première mi-temps. Contre Pully en revanche (ndlr: victoire 75-54), je retiens davantage notre 2ème mi-temps. Mais jouer 20 minutes par match ne suffit pas. Il faut que l’on gagne en constance.» Au rayon des points positifs, le coach relève le fait d’avoir vu de jeunes joueuses s’intégrer au reste de l’effectif. «Il faut les faire jouer en 1ère division pour qu’elles prennent de la bouteille. C’est un processus qui prendra du temps.»
«Je voulais voir où je mettais les pieds avant de m’engager sur la durée.» Benny Mertens
Du temps justement, Benny Mertens est-il prêt à en prendre en Valais où il ne s’est engagé que pour une seule saison? «Les dirigeants voulaient que je signe pour plus longtemps. Je leur ai dit que je voulais déjà voir où je mettais les pieds avant de m’engager sur la durée. Aujourd’hui, j’ai un bon feeling ici. On verra donc ce qu’il se passe par la suite.» La suite immédiate pour Hélios Basket et son coach Belge, c’est un huitième de finale de Coupe de Suisse prévu ce vendredi soir sur le parquet de Meyrin, pensionnaire de Ligue B. «Malgré la ligue de différence entre les deux clubs, c’est un adversaire qu’il faut respecter. Nous avons préparé ce match comme un autre. Comme si on affrontait Elfic ou Troistorrents.»
