Pour avancer, le FC Sion doit faire face à son cauchemar saint-gallois

Le FC Sion va-t-il enfin quitter le Stade de Tourbillon avec le sentiment du devoir accompli? Battu lors de ses quatre dernières sorties devant son public, le club valaisan tentera de stopper l’hémorragie et de mettre fin à une série de dix matches sans victoires en championnat en accueillant Saint-Gall samedi (18h00) en ouverture de la 22ème journée de Super League.

Un discours qui se répète chaque semaine

À un peu plus de quarante-huit heures du duel face aux Brodeurs, et comme c’est le cas chaque jeudi après-midi, Fabio Celestini s’est plié au traditionnel point-presse hebdomadaire organisé par le club sédunois. L’occasion pour l’assemblée restreinte présente à Riddes de revivre une scène connue qui semble se revivre toutes les semaines. À l’heure de revenir sur le nul 1-1 ramené de Winterthour samedi dernier, le technicien vaudois a d’abord loué la mentalité de son groupe. «Une fois encore, l’équipe a montré que même menée, elle ne veut pas lâcher. C’est ce qui nous a permis de prendre ce point.» Au rayon des points négatifs, il a regretté que «l’on n'arrive toujours pas à livrer un match plein qui nous ferait dire qu’on méritait de gagner. Une fois encore, le but qu’on encaisse était évitable.»

«On n’a pas encore suffisamment compris l’importance de la notion d’équipe.» Fabio Celestini

Une fois encore oui car ça devient la tradition depuis le début de l’année. L’entraîneur prévient la semaine de ce qu’il faut éviter de faire le week-end et les joueurs finissent inlassablement par répéter les mêmes erreurs. «C’est frustrant, bien sûr», concède-t-il. «Le problème que l’on a, c’est que l’on n’a pas encore suffisamment compris l’importance de la notion d’équipe. Cela comprend tous les aspects du jeu. Que ce soit au niveau offensif, défensif, sur les balles arrêtées, etc… On n’est pas suffisamment solidaires pour prétendre à gagner contre une équipe comme Winterthour. Ils ont beau être derniers, ils sont là à 200% les uns pour les autres. À nous de nous en inspirer.»

L’importance de bâtir de bonnes fondations

Les semaines passent, les matches défilent, les points s’envolent et le FC Sion stagne. À tel point que d’un regard extérieur, une question commence à se poser: les joueurs ont-ils l’envie d’une part, la capacité de l’autre, d’assimiler les idées prônées par leur nouvel entraîneur? «Vous savez, construire une maison prend du temps», coupe le défenseur Nathanaël Saintini. «On est en train de bâtir des fondations solides et ça va commencer à payer. Le point acquis à Winterthour nous a fait du bien. On a parlé entre nous à la fin du match et ça doit nous porter pour la suite. J’espère que l’on parviendra à enchaîner de bonnes performances et que l’on décrochera trois points dès ce week-end.»

«Gagner face à Saint-Gall nous tient à cœur pour tous ceux qui ont été affectés par notre défaite 7-2.» Nathanaël Saintini

À l’évocation du match à venir, Nathanaël Saintini affirme l’état d’esprit qui l’habite. «J’ai soif de revanche», déclare-t-il. Le Guadeloupéen fait évidemment référence au tristement historique dernier duel face aux Brodeurs, soldé par cette claque 7-2 à Tourbillon avant la trêve. «Je la revois comme un cauchemar éveillé. Gagner le match de samedi nous tient à cœur non seulement pour nous mais aussi pour tous ceux qui ont été affectés par cette défaite. Je pense en premier lieu à nos supporters.»

Une claque aux allures de tournant

Si tout n’avait pas été rose avant ce revers du 12 novembre dernier, celui-ci semble avoir fait office de tournant dans la saison des Sédunois qui n’arrivent plus à sortir la tête de l’eau depuis. «Dire qu’il ne nous a pas fait mal est impossible», avoue le défenseur. «Que ce soit par rapport au score où à tout ce qu’il a provoqué en dehors du terrain (ndlr: notamment le licenciement de Paolo Tramezzani). Encore une fois, à nous d’utiliser tout ça pour prendre notre revanche. Croyez-moi: on va se battre durant 95 minutes.»

Reste encore à savoir si Nathanaël Saintini sera sur le terrain au coup d’envoi de ce duel face aux Brodeurs. Un simple coup d’oeil aux compositions retenues par Fabio Celestini suffit à se rendre compte que le technicien vaudois a aligné quatre défenses différentes en cinq matches. «J’ai eu des suspendus et des blessés presque à chaque fois», commence par se défendre le principal intéressé. «Après, je ne cache pas que certaines performances ont été insuffisantes. À l’heure actuelle, on peine à dégager un vrai onze de base car les erreurs viennent une fois de l’un, une fois de l’autre. Les résultats ont fait qu’on a une sensation de fragilité. Le moindre manquement se paie cash par un but encaissé.»

«Si on gagne contre Saint-Gall, la perception du point pris à Winterthour le week-end dernier changera.» Fabio Celestini

Comme chaque semaine devant la presse, joueur et entraîneur ont relevé qu’il n’existait pas de formule magique pour enrayer une longue série négative. «Le déclic viendra simplement d’une victoire», ont affirmé tour à tour Nathanaël Saintini et Fabio Celestini. «Si on y parvient samedi, la perception du point pris à Winterthour le week-end dernier changera. On se dirait alors qu’avoir fait match nul là-bas était un bon résultat compte tenu du fait que l’on est revenu au score et que personne ne rigole à la Schützenwiese. Pouvoir revenir à Riddes avec le sourire lundi ferait le plus grand bien. Pour la première fois en trois mois, on pourrait se dire que notre travail durant la semaine a été récompensé. Avoir le sentiment du devoir accompli, ça n’a pas de prix.»

Début d'une semaine anglaise cruciale

En effaçant le cauchemar saint-gallois qui hante encore son esprit, le FC Sion se mettrait dans les bonnes dispositions pour la suite de la semaine anglaise qui l’attend. À commencer par ce quart de finale de la Coupe face à Lugano mercredi qui pourrait lui aussi s’avérer à double tranchant. Une qualification et les espoirs de transformer une saison pour l’heure compliquée en exercice positif seraient saufs. Une élimination et la chute risquerait d’être encore plus vertigineuse. «Pensons à Saint-Gall avant de voir plus loin», se sont accordés les deux interlocuteurs du jour face aux médias. La formule du «match après match» est connue. Le duel entre Sion et Saint-Gall sera à suivre en direct samedi dès 18h00 sur Rhône FM.