Pierre Berthod: "L'essentiel est que Sierre ait une nouvelle patinoire"
Chris McSorley, ancien homme fort de Genève-Servette, a un projet ambitieux pour le HC Sierre. Outre une promotion en National League en 2024, il souhaite construire une patinoire de 7000 places, budgétisée à 80 millions. Interview du président de Sierre, Pierre Berthod.

Chris McSorley voit le HC Sierre dans une National League à quatorze clubs en 2024, avec une enceinte flambant neuve de 7000 places qui couterait 80 millions de francs. Voilà les grandes lignes du projet que l’ancien homme fort de Genève-Servette a présenté à la ville, indique le Matin Dimanche. Il va plus loin que l’ambition d'une patinoire de 4500 places pour 52 millions portée par le conseil communal de la Cité du soleil. Le président de l’exécutif sierrois Pierre Berthod souligne que toutes les parties sont actuellement en phase de négociation.
Pierre Berthod, que vous inspire ce projet de Chris McSorley, plus ambitieux que celui porté par la Ville ?
Il est tout d’abord heureux que des investisseurs, pas que régionaux voire cantonaux, mais aussi au niveau national s’intéressent à la ville de Sierre ainsi qu’à son club de hockey. Il est, selon eux et nous en sommes également conscients, vecteur d’une image positive, d’un public nombreux.
«Cela fait tellement longtemps qu’on parle d’une nouvelle patinoire à Sierre qu’on avance petit à petit.»
Où en êtes-vous dans les discussions ?
Nous continuons les négociations avec ces investisseurs. L’objectif principal de la ville est d’offrir une prestation de service public avec une infrastructure permettant le patinage de nos écoliers mais aussi du mouvement junior. Et si des investisseurs privés ont un projet inclusif, c’est une bonne nouvelle. Mais vous savez, cela fait tellement longtemps qu’on parle d’une nouvelle patinoire à Sierre que du côté de la Ville comme du côté du club, on avance petit à petit.
«ll n’y a pas d’ambitions financières démesurées de la part de nos partenaires privés.»
On doit comprendre que vous ne souhaitez pas vous emballer avant d’avoir vérifié la solidité des volontés et des finances de ces investisseurs ?
Ce que je peux vous affirmer c’est que leurs volontés et leurs moyens financiers sont clairs. Il est aussi vrai que nous ne voulons pas faire miroiter un projet qui n’aboutirait pas, car c’est trop souvent arrivé. Cela ne veut pas dire que je n’ai pas d’espoir, au contraire. Il faut simplement garder les pieds sur terre, en regardant vers le haut. Nous négocions sans non-dit ou fausse vérité, il n’y a pas non plus d’ambition financière démesurée de la part de nos partenaires privés.
Entre le projet de la ville de Sierre et celui de Chris McSorley, il y a 30 millions de différence. Est-ce dire que si vous réalisez celui du Canadien, la Ville devra payer plus ?
Non, ça ne veut pas dire ça. Le projet de la Ville était quand même un projet ambitieux. Pour financer les 50 millions de francs, des apports de financement privé sont nécessaires. En l’occurrence, les associés de Chris McSorley estiment dans leur modèle économique que le Valais a un potentiel hockey, un potentiel supporter, un potentiel démographique pour faire vivre une équipe en National League.
«Cette publication de dimanche, alors que nous sommes en phase de négociation, a au moins le mérite de rendre public ce projet.»
Pierre Berthod, est-ce que vous avez l’impression que Chris McSorley, via cette sortie médiatique unilatérale, vous force la main ?
Non, je ne peux pas dire que j’ai l’impression de me faire forcer la main. Finalement, cette publication de dimanche, alors que nous sommes en phase de négociation, a au moins le mérite de rendre public ce projet. Le fait que les investisseurs citent leur nom (ndlr: le journal dominical cite en effet, parmi les associés de Chris McSorley, l’entrepreneur valaisan Philippe Jorand et le patron d’une fiduciaire genevoise Antonio Canton), prouve que la maturité de leur projet est suffisante pour s’affirmer.
Vous le savez mieux que personne, ce projet de patinoire est un vieux serpent de mer. Aujourd’hui, Chris McSorley impose un échéancier en évoquant une inauguration en 2024…
Oui, il pose l’échéancier qui était celui de la commune. On parlait déjà de 2024 avant l’arrivée de ce projet. Maintenant, est-ce que ce sera 2024 ou 2025 ? Je laisserai les gens juger si les pouvoirs publics sont plus rapides ou non que le privé pour construire des infrastructures d’importance. Et finalement, qu’importe si c’est 2023, 2024, 2025 ou 2026. L’essentiel est que Sierre ait une nouvelle patinoire. Une fois que la première pierre sera posée, le reste suivra.
Ecoutez le président du HC Sierre, Alain Bonnet, qui s'exprimait dimanche dans notre émission Zone Mixte:
