Pellaud, Frankiny et Reichenbach partagent la même envie sur le Giro : aller au bout d’une échappée

Chaque cycliste valaisan, dans son rôle et à sa manière, a déjà eu fort à faire sur ce Tour d’Italie lancé le samedi 8 mai. Il faut dire que le premier jour de repos intervient plutôt tardivement. Les faits de course, la météo et les différents changements de leader ont apporté leurs lots d’aventures ou de mésaventures.

Simon Pellaud à l’attaque (comme toujours)

Très en vue en raison de ses multiples tentatives, Simon Pellaud retient surtout l’occasion manquée de la deuxième étape, celle où son compagnon d’échappée Taco van der Hoorn s’est envolé vers le succès. « Jusqu’à présent, mon moment fort c’était cette étape lors de laquelle j’ai presque pu disputer la victoire. C’est pour des moments comme ça que je suis sur le Tour d’Italie, raconte le cycliste de Chemin-Dessus. »

« Le risque d’attaquer souvent c’est de se retrouver sans énergie le fameux jour J. » Simon Pellaud

Au bout du fil, on sent de la satisfaction mais aussi un peu de frustration chez le coureur de l’équipe Androni. Il concède que ses sentiments sont parfois mitigés. « La frustration peut venir après des journées où mon équipe me dit d’attaquer alors que je ne n’en n’ai pas forcément le besoin ou l’envie. Le risque d’attaquer souvent c’est de se retrouver sans énergie le fameux jour J. Mais les frustrations sont rapidement effacées par les grands moments que l’on peut vivre sur des grandes courses comme le Tour d’Italie. » Sans tout remettre en cause dans la stratégie de son équipe, Simon Pellaud abordera les deux dernières semaines du Giro dans le même état d’esprit. Même s’il figure en tête de plusieurs classements annexes, notamment des sprints intermédiaires ou de la combativité, l’objectif principal est ailleurs. « Je veux être dans une échappée qui va au bout, conclut-il. »

Kilian Frankiny attend son tour

Le Haut-Valaisan Kilian Frankiny s’est pour l’instant contenté de travailler pour ses leaders mais la chute de Pozzovivo, qui visait le classement général, est venue redistribuer les cartes. Après avoir accusé le coup, le coureur de l’équipe Qhubeka ASSOS est prêt à se relancer. « Toute l’équipe était très déçue après l’abandon de Pozzovivo mais il faut regarder vers l’avant. Avec Giacomo Nizzolo (sprinteur) nous avons encore de bonnes chances d’avoir une victoire et il y aura d’autres possibilités en montagne. »

« Maintenant c’est vraiment une partie pour moi. » Kilian Frankiny

Les dix premiers jours de course ont été éprouvants pour Kilian Frankiny. Il a souvent dû chasser les échappés et fournir des efforts importants dans le peloton. Avec l’arrivée sur un terrain plus difficile en deuxième semaine, son horizon devrait se dégager. « Maintenant c’est vraiment une partie pour moi. J’aimerais bien prendre une ou deux échappées et obtenir un bon résultat en montagne. »

Sébastien Reichenbach monte en puissance

« J’ai toujours besoin de quelques jours pour être bien », lâche Sébastien Reichenbach derrière son écran lors de la visioconférence organisée par son équipe Groupama-FDJ. Cette réponse place le décor. Le Martignerain avoue qu’il a traversé ces dix premiers jours sans trop entamer ses réserves même si les plans de sa formation ont été adaptés par la force des choses. « C’était un début de Giro assez compliqué avec la météo. De plus, on ne s’attendait pas à avoir le maillot rose avec Attila Valter. Cela apporte beaucoup de motivation à l’équipe. Maintenant, je sais que j’aurais aussi ma carte à jouer lors des grandes étapes de montagne qui arriveront. »

« L’idéal serait de prendre une échappée avec une vingtaine de coureurs dans une belle étape de montagne. C’est le genre de journée que je vise. » Sébastien Reichenbach

Confiant pour la suite de son Tour d’Italie, Sébastien Reichenbach n’a pas forcément coché une journée particulière pour tenter sa chance. « Il faudra voir comment les étapes se déroulent. L’idéal serait de prendre une échappée avec une vingtaine de coureurs dans une belle étape de montagne. Si les leaders du classement général se désintéressent de la victoire d’étape ce jour-là, l’échappée a plus de chances d’aller au bout. »