«Nous respectons notre futur adversaire mais nous devons surtout nous respecter nous-mêmes»
Après la déconvenue de St-Gall qui est venue ponctuer la pire saison de Super League de son histoire récente, le FC Sion attend Stade Lausanne Ouchy ce samedi à Tourbillon. Il s’agira pour les Valaisans de bien négocier l’acte 1 de ce barrage de promotion/relégation.

Revoilà le FC Sion face à son destin. Pour la troisième fois en moins de 15 ans, la formation valaisanne devra passer par la case «barrages» pour sauver sa peau dans l’élite. La dernière fois, c’était en 2021 avec Marco Walker. Tous les voyants sont au rouge dans le camp sédunois. L’infirmerie déborde toujours. La dynamique est résolument mauvaise. Depuis 2 mois, avec Bettoni puis Tramezzani sur le banc, les pensionnaires de Tourbillon n’ont signé que deux succès, les deux à l’extérieur contre Lucerne et GC. À partir du 23 avril, le bilan est encore moins reluisant: 8 matches, 7 défaites, 1 nul. Dans le même intervalle, soit sur les 8 dernières parties, le FC Sion a encaissé 20 goals et n’en a marqué que 4. En l’état, la plus mauvaise défense de Super League affrontera lors du barrage la meilleure attaque de Challenge League. Stade Lausanne Ouchy, 3ème de son championnat, ne viendra pas à Tourbillon pour faire de cadeau. Conscient de l’importance du moment, Paolo Tramezzani a répondu à nos questions ce jeudi. Interview.
Paolo Tramezzani, un mot sur la gratuité du match de samedi?
C’est une bonne chose. Un bon signe envoyé par le club. Pour nous le public reste une chose fondamentale. Mes meilleurs souvenirs ici, sont les matches, dans lesquels nos supporters nous ont soutenu, même dans les moments les plus difficiles. Surtout dans les moments difficiles. J’ai toujours été reconnaissant envers le public. Et c’est quelque chose qui me fait aimer ce métier. Nous avons une grande responsabilité. Nous devons rétribuer l’amour qui entoure ce club.
Comment expliquer cette mauvaise habitude de ne pas gagner à Tourbillon?
On en parle depuis plusieurs mois, même la saison passée. Il n’y a aucune explication objective. Normalement à la maison, on devrait ressentir une certaine forme de confiance grâce au soutien du public, notamment du Gradin Nord. Quand j’y pense, ça me fait mal, ça me rend triste. Les gens qui viennent nous voir devraient pouvoir rentrer à la maison en étant satisfaits de ce que nous avons montré, de ce que nous avons produit. Je vois toujours ce stade comme un endroit où les équipes adverses doivent avoir peur, de l’ambiance. Ça me déplait fortement que nos joueurs ne puissent pas récompenser notre public de tout l’amour reçu.
«C’est comme si c’était un grand match avec deux mi-temps de nonante minutes.» Paolo Tramezzani
Est-ce un avantage de jouer le premier match à la maison?
Je ne sais pas. Si on regarde notre bilan, les points obtenus à la maison et à l’extérieur, j’aurais tendance à dire que oui. Mais ces deux matches, ce n’est pas le championnat. Une saison entière va se jouer sur ces deux parties. Je sais l’importance de ce rendez-vous, les conséquences positives et négatives. Ce que ça représente pour le club, pour le futur des joueurs. C’est une situation nouvelle, du moins pour les deux dernières saisons. À nous de trouver ce petit truc qui fera pencher la balance de notre côté. On sait qu’il ne manque pas grand-chose pour retrouver la confiance. On sait également que notre équipe peut à tout moment basculer dans la peur et l’incertitude. Donc franchement, jouer le premier match à la maison ou à l’extérieur, ça ne change pas beaucoup.
On sait que l’équipe qui marque en premier prend un avantage psychologique. Est-ce que c’est un facteur déterminant?
C’est sûr. On sait à quel point c’est important et cela peut changer le cours d’un match. D’autre choses peuvent le faire basculer et donner confiance à l’équipe. Les certitudes, la conviction, une bonne prestation, la solidité défensive. En plus des buts, je vois plein d’aspects importants. En ayant à l’esprit que ce sont deux matches. En fait, c’est comme si c’était un grand match avec deux mi-temps de nonante minutes. Tous les aspects auront leur importance.
Dans votre emploi du temps de ces derniers jours est-ce que nous êtes plutôt un entraîneur ou un psychologue?
La tête est beaucoup plus importante que tous les autres aspects. Le focus mental est essentiel. Les joueurs doivent se montrer concernés, tranquilles, sereins. Cette sérénité survient déjà avant le match grâce à une bonne préparation, une bonne concentration. Les joueurs doivent apparaître dans les meilleures dispositions possibles, à tous points de vue. Techniquement, tactiquement, physiquement et mentalement. Pour revenir à la question, c’est certainement l’aspect mental qui m’occupe le plus en ce moment. 
Avez-vous prévu un programme spécial avant le match de samedi?
On s’est retrouvé ce jeudi matin, pour rester ensemble jusqu’à dimanche, ce qui est inhabituel lors des matches à la maison. Cela nous permet une forme de proximité, entre les joueurs et moi. C’est une chose très positive. On peut se comprendre, se parler… et pas que du match. On veut vivre ce moment ensemble. Ça me plait parce que l’initiative est venue des joueurs.
«Nos joueurs devront absolument se montrer sous leur meilleur jour.» Paolo Tramezzani
Est-ce que le match contre St-Gall peut s’avérer utile pour préparer celui contre Stade Lausanne Ouchy?
Nous avons analysé cette partie. Nous avons analysé nos erreurs mais j’ai surtout utilisé cela sur le terrain dès la reprise des entraînements. On va affronter une équipe qui ressemble à St-Gall, dans sa façon d’attaquer, dans les transitions offensives, dans ses mouvements. Cela peut donc nous servir pour plusieurs moments clés, au niveau de notre placement, de notre couverture de terrain. Ce match nous donne donc une base de travail pour corriger certaines situations.
Est-ce qu’on peut dire que le danger viendra du fait que Stade Lausanne Ouchy n’aura rien à perdre?
Ce club mérite de jouer en Super League. J’ai vu les 7 derniers matches et cette équipe m’a fait une très bonne impression. Elle est à sa place. Au vu ce que nous avons présenté, nous méritons aussi de nous retrouver dans cette situation. On la connait. On sait ce qu’il faut faire, comment il faut se comporter. C’est notre devoir. Nos joueurs devront absolument se montrer sous leur meilleur jour. Nous respectons notre futur adversaire mais nous devons nous respecter surtout nous-mêmes. Ce qui a un peu manqué durant cette saison et que nous pouvons retrouver lors de ces deux rencontres.
